Au cœur de l'Histoire 1


Iran : les otages américains de l'ambassade de Téhéran
Des étudiants iraniens escaladant la clôture de l'ambassade américaine à Téhéran, le 4 novembre 1979.
Le 4 novembre 1979, entre 300 et 400 « étudiants islamiques » en route vers une manifestation prévue à l'Université prennent soudain d'assaut l'ambassade américaine dans le centre de Téhéran.
Étudiants
Ils se présentent comme des « étudiants islamiques » suivant la voie de l'imam Khomeini. Ils exigent l'extradition de l'ex-chah.
Révolution
Depuis sept mois, le pays vit sous le régime de la république islamique. Malgré la protection américaine d’une autocratie alors qualifiée par le président Carter « d’ îlot de stabilité ».
Empereur
Son dernier empereur n’a pas résisté à la révolution à la fois politique, sociale et religieuse menée par celui que le monde, avec autant de clairvoyance, appelait alors le « Gandhi iranien » : l’ayatollah Rouhollah Khomeiny.
Mohammad Reza Pahlavi
Isolé et malade du cancer, le chah ou « roi des rois » Mohammad Reza Pahlavi, second et dernier de sa dynastie, a pris le 16 janvier précédent le chemin d’un exil fictivement temporaire avec sa femme la très médiatique impératrice Farah et quelques proches, aux commandes du Boeing 707. Direction : l’Égypte.
Périple
La première étape, en réalité, d’un périple qui conduit les étoiles d’hier devenues pestiférées au Maroc, aux Bahamas, au Mexique et enfin, pour cause d’aggravation de la maladie de l'ex-chah, aux États-Unis pour y recevoir des soins.
Accueil
Accueil embarrassé et sans enthousiasme de l’ex-protecteur, qui met pourtant en fureur ces étudiants iraniens enivrés par l’influence que leur accorde le nouveau régime.
Manifestants
Armés de gourdins, les manifestants du 4 novembre 1979 envahissent la chancellerie, après trois heures de résistance au cours desquelles des marines ont tiré quelques grenades lacrymogènes avant d'être pris en otage, raconte un journaliste de l'AFP sur place.
Prisonniers
Les étudiants emmènent leurs prisonniers, les yeux bandés et les mains liées, des bureaux du consulat vers un autre local de l'ambassade.
Potence
Devant l'ambassade, une potence a été dressée. Au bout de la corde pend une pancarte : « Pour le chah ».
Drapeau
À côté, un drapeau américain brûle devant les poings tendus de centaines de manifestants venus soutenir, de l'extérieur, les occupants de l'ambassade, le drapeau américain est remplacé par une étoffe blanche frappée des mots « Allah Akbar » « Dieu est le plus grand. »
Attaché
Attaché aux grilles cadenassées, un haut-parleur hurle des slogans anti-américains, entre un verset du Coran et un chant révolutionnaire, assourdissant les policiers et Gardiens de la Révolution la milice du régime instaurée quelques mois plus tôt qui montent la garde devant un mur couvert d'inscriptions anti-américaines.
Khomeini
Derrière ce mur, des étudiants barbus armés de gourdins et des étudiantes en tchador arborant un grand portrait de l'imam Khomeini sur la poitrine déambulent dans les allées du parc de l'ambassade des États-Unis.
Cartons
Du pain, des cartons plein de sandwiches leur sont passés à travers les grilles.
Cris
Aux cris de « Marg, bar Amrika » « Mort à l'Amérique », les Iraniens manifestent en masse leur soutien à l'occupation de l'ambassade.
Révolution
L'ayatollah Khomeini la qualifie de « seconde révolution ».
La Maison Blanche / Washington DC.
Dessein
Elle vient servir son dessein : en finir avec le gouvernement de Mehdi Bazargan, mis en place peu après la victoire de la Révolution islamique, mais jugé enclin à composer avec les États-Unis.
Bazargan
Le 6 novembre 1979, Bazargan démissionne de son poste de Premier ministre. Le Conseil de la révolution prend les commandes du pays et s’engage dans une escalade avec Washington.
Pétrole
L'Iran refuse toute livraison de pétrole aux États-Unis, qui décrètent un embargo sur les biens de consommation et gèlent les avoirs bancaires iraniens.
Embargo
En avril 1980, le président américain Jimmy Carter rompt les relations diplomatiques avec Téhéran et lui impose un embargo commercial.
Tentative
Le 25 avril 1980, une tentative de libération des otages par des forces spéciales américaines tourne au désastre dans le désert iranien, près de Tabas (nord-est).
Opération
L'opération "Eagle Claw" "serre d'aigle" est mise en échec par des tempêtes de sable et des problèmes mécaniques, trois hélicoptères tombent en panne.
Collision
Un quatrième entre en collision avec un avion de transport de troupes, tuant huit soldats américains.
Punition
L'ayatollah Khomeini y voit une punition divine. Les otages, dont certains avaient été libérés au fil des mois pour raisons humanitaires, sont aussitôt dispersés dans plusieurs villes d'Iran, notamment dans la ville sainte de Qom, à 100 km au sud de Téhéran.
Rouhollah Moussavi Khomeini, également retranscrit Khomeiny ou Khomeyni, né le 24 septembre 1902 à Khomein et mort le 3 juin 1989 à Téhéran.
Mort
Le 27 juillet 1980, l'ex-chah meurt au Caire, après 18 mois d'exil.
Conditions
En septembre 1980, l'imam Khomeiny pose quatre conditions à la libération des otages : la restitution des biens de l'ex-chah, le dégel des avoirs iraniens aux États-Unis, l'annulation des demandes de dommages à l'Iran par les Américains et le respect de la non-ingérence en Iran.
Accord
Le 19 janvier 1981, un accord est conclu entre Téhéran et Washington, grâce à une médiation algérienne.
Otages
Le 20, les 52 derniers otages sont libérés, le jour même de l'investiture de Ronald Reagan à la présidence des États-Unis, le traumatisme et le souvenir de l'outrage, pourtant, étaient durablement installés du côté américain.
Téhéran
Et à Téhéran, l'ex-représentation états-unienne demeurée « nid d'espions » dans la terminologie officielle abrite aujourd'hui le « Musée-jardin anti-arrogance ».
L'Homme au Masque de fer : qui était-il vraiment ?
LHomme au Masque de fer, gravure anonyme, 1789.
Rarement, un prisonnier aura suscité autant de fantasmes que celui-là. Depuis 1703, après 34 ans de captivité, celui que l'on surnommait l'Homme au Masque de fer a fasciné historiens, romanciers et amateurs de mystère, qui lui ont prêté des dizaines d’identitées.
Homme
Qui était l'Homme au masque de fer ? Après plus de trois siècles, le mystère continue d’entourer l’homme au Masque de fer. Frère jumeau caché de Louis XIV ? Fils de Cromwell ? Amant de la reine ? Molière ?
Hypothèses
Depuis la mort le 19 novembre 1703 du célèbre embastillé, les hypothèses n’ont cessé de fuser. Il a fallu attendre le XXe siècle pour que les historiens commencent à percer les brumes de cette énigme.
Nom
"Nous connaissons désormais son nom, son parcours en prison, son régime carcéral", énumère l’historien Jean-Christian Petitfils, auteur du Masque de fer, entre Histoire et Légende (Perrin, 2003).
Masqué
"Nous savons même pourquoi il a été masqué !". "Reste une inconnue : la cause exacte de son arrestation".
Une chaise à porteurs était une cabine munie de brancards et portée à bras d'hommes.
Jean-Christian Petitfils
"Dès le XVIIIe siècle, la légende a pris une ampleur considérable, avec de nombreux développements, raconte Jean-Christian Petitfils".
Histoire
"Alors qu’il s’agit en réalité d’une histoire relativement banale, celle d’un prisonnier qui connaissait un secret politique".
Valet
Nulle tête couronnée ici, mais un personnage de basse extraction, un simple valet.
Incarcéré
Ce dernier est incarcéré en juillet 1669, par ordre du ministre Louvois, au donjon de Pignerol, petite place française en Italie du Nord, où se trouvait déjà incarcéré un autre prisonnier politique, l’ancien surintendant Nicolas Fouquet.
Geôles
Il connaîtra plusieurs geôles successives, d’abord au fort d'Exilles, entre Turin et Briançon, puis sur l'île Sainte-Marguerite où il est conduit avec de grandes précautions.
Chaise
"Il voyage dans une chaise à porteurs recouverte de toile cirée, avec deux équipes de huit porteurs qui se succèdent pour le conduire sur les chemins escarpés des Alpes, détaille Jean-Christian Petitfils".
Taille
À l’étape de Grasse, on l’a vu sortir de sa chaise à porteurs : c’était un homme de grande taille, au visage recouvert d’un masque d’acier, ce n’est pas une invention !
Gazette
"On peut lire ce renseignement dans une petite gazette qui circulait dans les milieux jansénistes. Les bruits commencent à courir dans toute la Provence… Qui est-il ?"
Prisonnier
Parmi les histoires que l’on raconte sur le mystérieux prisonnier, l’une des plus célèbres est celle de l’assiette d’argent, rapportée par Voltaire dans Le Siècle de Louis XIV (réédition de 1752), le Masque de fer y aurait inscrit son nom avant de la lancer par la fenêtre de la prison.
Découverte
Elle aurait été découverte par un pêcheur analphabète, qui l’aurait rapportée au gouverneur. Ce dernier aurait vérifié qu’il n’avait pas pu déchiffrer ce qui y était inscrit, concluant en le libérant :
Lire
"Allez, vous êtes bien heureux de ne pas savoir lire !"
Geôlier
Son geôlier, Bénigne Dauvergne de Saint-Mars, passe en 1698 du gouvernement de Sainte-Marguerite à celui de la Bastille, et le prisonnier le suit.
Masque
"Cette fois, ce n’était plus dans une chaise à porteurs couverte de toile cirée, raconte Jean-Christian Petitfils, avec le visage couvert d’un masque d’acier, car il avait manqué mourir étouffé lors du précédent voyage, mais dans une litière où il porte un masque de velours noir".
Bastille
Il reste à la Bastille jusqu’à sa mort en 1703, et est enterré dans le cimetière de l'église Saint-Paul.
Le Masque de Langres.
Voltaire
"Depuis que Voltaire a attiré l’attention sur le personnage, romanciers et pseudo-historiens s’en sont donné à cœur joie, rapporte l’historien".
Chercheurs
Mais les chercheurs ont retrouvé sa trace dans les archives, les correspondances ministérielles et en outre, un acte d’écrou de la Bastille qui mentionne l’arrivée d’un homme masqué sous la garde de Saint-Mars, et dont le nom devait être tu.
Acte
Son acte de décès est enregistré à l'église Saint-Paul sous le nom de Marchioli, âgé d’environ 45 ans ce qui est hautement improbable, compte tenu du fait qu’il a passé 34 ans en détention.
Eustache Danger
En réalité, le Masque de fer s’appelle Eustache Danger. Dans sa lettre à Saint-Mars du 19 juillet 1669, qui annonce son arrivée à Pignerol, Louvois recommande de prendre d’extrêmes précautions pour le garder, et de ne jamais communiquer avec lui, hormis pour satisfaire ses besoins vitaux.
Condition
Il souligne aussi sa condition sociale modeste, précisant qu’il ne s’agit que d’un valet. Puis, étrangement, le roi accède en 1674 à la proposition de Saint-Mars de placer Danger au service de Fouquet.
Condition
"Sa condition évolue : de simple prisonnier, il devient valet-prisonnier, et les modalités de sa détention s’assouplissent".
Roi
Mais le roi formule une exigence précise : en aucun cas, il n’aura le droit de communiquer avec l’autre valet de Fouquet, ni avec l’autre prisonnier politique incarcéré à la même période, le comte de Lauzun.
Injonction
La même injonction au silence suivra le prisonnier dans ses geôles successives, jusqu’à sa mort.
Eustache Dauger.
Secret
Il est donc établi qu’Eustache Danger connaissait un secret, d’une envergure suffisante à faire trembler la monarchie.
Affaire
Mais lequel ? Jean-Christian Petitfils pense qu’il s’agit d’une affaire liée à des négociations diplomatiques très secrètes qui s’étaient alors nouées entre la France et l’Angleterre par l’intermédiaire de Henriette d’Angleterre, la belle-sœur de Louis XIV.
Humilié
Ce dernier a été humilié par la guerre de Dévolution (1667-1668), tentative partiellement infructueuse de conquête des Pays-Bas espagnols qu’il a dû abandonner sous la menace conjointe de l’Angleterre, de la Suède et des Provinces-Unies (actuels Pays-Bas).
Rancœur
"II en a conçu une immense rancœur, raconte l’historien, et voulait se venger des Hollandais, qu’il avait aidés à se libérer du joug espagnol".
Guerre
Dans ce but, son intérêt était de déclarer la guerre à la Hollande. Mais il lui fallait préalablement provoquer un renversement d’alliance, qu’il prépare avec Charles II d’Angleterre, le frère d’Henriette.
Correspondance
S’entame à ce moment-là une correspondance chiffrée, qu’on a appelée le "Grand Secret", qui commence par une proposition de l’Angleterre :
Catholicisme
Charles II ambitionne de rétablir le catholicisme et l’absolutisme, et il a besoin de l’appui de Louis XIV pour cela.
Intermédiaires
Eustache Danger était donc probablement le valet d’un des intermédiaires, peut-être de Henriette d’Angleterre elle-même, qui a pris connaissance de ces échanges secrets et a été neutralisé, pourquoi ne pas l’avoir fait exécuter, tout simplement ?
Jean-Christian Petitfils
Au XVIIe siècle, on ne tue pas les gens, explique Jean-Christian Petitfils, dans cette monarchie très chrétienne, on ne commet pas de meurtre, même pour des raisons politiques.
Individus
"Pour se débarrasser des individus gênants à qui on ne peut pas faire de procès dans les règles, on préfère les expédier en prison par lettre de cachet. Et les y laisser croupir".
Mort
Lorsque le Masque de fer meurt en 1703, la guerre de Hollande est achevée depuis 25 ans, et l’importance de son secret a fini par s’estomper, mais on ne libère pas un prisonnier d'État.
Raisons
Il arrive même souvent qu’on finisse par oublier les raisons de leur détention, on ne sait plus qu’en faire, alors on les garde.
Île
Quant au fameux masque de fer porté lors de son transfèrement à l’île Sainte-Marguerite, il a probablement été imposé par l’orgueilleux geôlier Saint-Mars.
Auteur
Le véritable auteur de la légende, soucieux de s’auréoler personnellement de gloire et de mystère en se servant de son bien humble prisonnier.
La seconde guerre mondiale
Soldats allemands durant la seconde guerre mondiale. © Grigory Bruev, fotolia.
Le conflit le plus important et le plus destructeur de l'histoire. Adolf Hitler et le régime nazi cherchent à conquérir un nouvel empire, un vaste « espace vital » (Lebensraum) pour les Allemands d'où serait délogée la population.
Nazi
L'objectif nazi de renforcer la « race des seigneurs » allemande donnera lieu à la persécution et l'extermination de Juifs et d'autres groupes.
Défaite
Encore sous le choc de la défaite allemande de la Première Guerre mondiale, le régime hitlérien cherchait à conquérir un nouvel empire, un vaste "espace vital" (Lebensraum) en Europe orientale.
Dirigeants
Pour les dirigeants nazis, l'hégémonie allemande en Europe ne pouvait être instaurée que par la guerre.
Neutralité
Après s'être assuré de la neutralité de l'Union soviétique (par le pacte de non-agression germano-soviétique d'août 1939), l'Allemagne déclencha la Seconde Guerre mondiale en envahissant la Pologne le 1er septembre 1939.
Guerre
La Grande-Bretagne et la France réagirent en déclarant la guerre à l'Allemagne le 3 septembre 1939.
Pologne
En un mois, la Pologne fut vaincue par une coalition de forces allemandes et soviétiques puis partagée entre l'Allemagne nazie et l'Union soviétique.
Adolf Hitler est aujourd'hui le visage de la malfaisance
Accalmie
Le 9 avril 1940, l'accalmie relative qui faisait suite à la défaite de la Pologne prit fin lorsque l'armée allemande envahit la Norvège et le Danemark.
Allemagne
Le 10 mai 1940, l'Allemagne commença son assaut contre l'Europe occidentale en envahissant les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg (des pays neutres) ainsi que la France.
Armistice
Le 22 juin 1940, la France signa avec l'Allemagne un armistice qui instituait l'occupation allemande de la moitié nord du pays et permit la mise en place, au sud, d'un régime collaborationniste, avec Vichy pour capitale.
Soutien
Avec le soutien de l'Allemagne, l'Union soviétique occupa les États baltes en juin 1940 et les annexa officiellement en août de la même année.
Italie
L'Italie, membre de l'Axe, entra en guerre en juin 1940. Du 10 juillet au 31 octobre 1940, les nazis menèrent, et finalement perdirent, une guerre aérienne contre la Grande-Bretagne, connue sous le nom de bataille d'Angleterre.
Balkans
Après s'être assurés du contrôle des Balkans en envahissant la Yougoslavie et la Grèce, le 6 avril 1941, les Allemands et leurs Alliés, en violation flagrante du pacte germano-soviétique, envahirent l'Union soviétique
Occupation
le 22 juin 1941. En juin et en juillet 1941, les Allemands occupèrent également les États baltes.
Joseph Staline
Le dirigeant soviétique Joseph Staline rejoignit alors le camp des Alliés et en devint un dirigeant majeur aux côtés du président américain Franklin D. Roosevelt et du Premier ministre britannique Winston Churchill.
Territoire
Durant l'été et l'automne 1941, les troupes allemandes progressèrent à l'intérieur du territoire soviétique, mais la résistance de l'Armée rouge empêcha les Allemands de prendre Leningrad et Moscou.
Troupes
Le 6 décembre 1941, les troupes soviétiques lancèrent une importante contre-offensive qui repoussa définitivement les forces allemandes hors de la banlieue de Moscou.
Japon
le 7 décembre 1941, le Japon (l'une des puissances de l'Axe) bombarda Pearl Harbor à Hawaï. Les États-Unis déclarèrent immédiatement la guerre au Japon, le 11 décembre 1941, l'Allemagne et l'Italie déclarèrent la guerre aux États-Unis.
Créés en 1922, comme garde personnelle de Hitler.
Front
Sur le front de l'Est, au cours de l'été 1942, les Allemands et leurs alliés de l'Axe reprirent l'offensive en Union soviétique, cherchant à s'emparer de Stalingrad sur la Volga, de la ville de Bakou et des champs de pétrole du Caucase.
Offensive
À la fin de l'été 1942, l'offensive allemande était bloquée sur les deux fronts. En novembre, les troupes soviétiques lancèrent une contre-offensive à Stalingrad et, le 2 février 1943, la sixième armée allemande se rendit aux Soviétiques.
Opération
Les Allemands montèrent une dernière opération offensive à Koursk en juillet 1943. Ce fut la plus grande bataille de tanks de l'Histoire.
Prépondérance
Mais les troupes soviétiques repoussèrent l'attaque et s'assurèrent une prépondérance militaire qu'elles conservèrent pendant le reste de la guerre.
Sicile
Les Alliés débarquèrent en Sicile en juillet 1943, puis sur le continent italien en septembre de la même année.
Benito Mussolini
Après la destitution du Premier ministre italien, Benito Mussolini (un allié d'Hitler), par le grand conseil du parti fascite italien, les militaires italiens prirent le pouvoir et, le 8 septembre 1943, négocièrent leur reddition avec les forces anglo-américaines.
Contrôle
Les troupes allemandes stationnées en Italie prirent le contrôle de la moitié nord de la péninsule et continuèrent à résister.
Arrêté
Mussolini, qui avait été arrêté par les autorités militaires italiennes, fut sauvé par les commandos SS allemands en septembre et créa (sous supervision allemande) un régime néofasciste fantoche dans le nord de l'Italie, les troupes allemandes continuèrent de tenir le nord de l'Italie jusqu'à leur reddition le 2 mai 1945.
Le 6 juin 1944 (le D Day ou Jour J)
Débarquement
Le 6 juin 1944 (le D Day ou Jour J), au cours d'une opération militaire massive, plus de 150 000 soldats alliés débarquèrent en France. A la fin août, le pays était libéré.
Troupes
Le 11 septembre 1944, un mois après que les Soviétiques eurent franchi la frontière de l'Est, les premières troupes américaines entraient en Allemagne.
Belgique
A la mi-décembre, les Allemands lancèrent en vain une contre-attaque en Belgique et dans le nord de la France, connue comme la Bataille des Ardennes.
Sites
Les forces aériennes alliées attaquèrent des sites industriels nazis, comme celui du camp d'Auschwitz (bien que les chambres à gaz ne furent jamais ciblées).
6 juin 1944. les alliés ouvrent un nouveau front en Europe. 130 000 Américains, Canadiens, Anglais mais aussi Français débarquent en Normandie.
Offensive
Les Soviétiques lancèrent une offensive le 12 janvier 1945, libérant l'ouest de la Pologne et forçant la Hongrie (un allié de l'Axe) à capituler. A la mi-février 1945, les Alliés bombardèrent la ville allemande de Dresde, tuant environ 35 000 civils.
Troupes
Les troupes américaines traversèrent le Rhin le 7 mars 1945. Le 16 avril 1945, une offensive soviétique finale permit aux forces soviétiques d'encercler Berlin, la capitale allemande.
Hitler
Le 30 avril 1945, Hitler se suicida alors que les troupes soviétiques se dirigeaient vers la chancellerie du Reich.
Allemagne
Le 7 mai 1945, l'Allemagne se rendit sans condition aux Alliés occidentaux à Reims et, le 9 mai, aux Soviétiques à Berlin.
Pacifique
En août, la guerre dans le Pacifique prit fin après le lancement par les États-Unis de deux bombes atomiques sur les villes japonaises d'Hiroshima et de Nagasaki, tuant 120 000 civils. Le Japon capitula le 2 septembre.
Capitulation
La capitulation formelle de l'Allemagne le 7 mai et le jour de la victoire en Europe le 8 mai 1945, furent marquée par des manifestations de joie dans toute l'Europe.
Victoire
Les rues de Paris et de Londres sont remplies de gens célébrant la victoire sans condition des Alliés sur l'Allemagne nazie.
Morts
La Seconde Guerre mondiale fit environ 55 millions de morts dans le monde. Ce fut le conflit le plus important et le plus destructeur de toute l'Histoire.
La naissance des maquis du Vercors
En juin 1944, Félix Forestier est envoyé depuis Paris pour filmer la résistance dans le maquis du Vercors : ses images n'ont été retrouvées qu'en 2013.
Le mouvement de résistance franc Tireur est à l’initiative de la création d’un premier maquis dans le massif du Vercors.
Massif
Ce massif se situe dans les Préalpes, sur les départements de l’Isère et de la Drôme. Il est couvert de forêts denses et son relief rend son accès et son contrôle difficiles.
Maquis
Le maquis du Vercors doit d’abord servir de refuge aux hommes traqués par la police de Vichy, mais il doit aussi être une tête de pont pour attaquer les Allemands par l’arrière.
Réserve
Combiné à un débarquement et à un parachutage, il doit devenir une réserve de troupes qui s’abattra sur l’ennemi, plutôt que d’être réduit au rang de simple forteresse : c’est le plan Montagnard.
Camps
Au début de l’année 1943, on compte déjà 9 camps de maquisards dans le Vercors, réunissant 500 membres environ.
Opposants
Ces camps abritent des jeunes hommes, qu’ils soient opposants politiques ou réfractaires au STO (Service du Travail Obligatoire).
Technique
Technique de la tête de pont : c'est une technique militaire servant principalement à mettre en place un périmètre à l'intérieur duquel l'armée pourra manœuvrer dans le but d'augmenter le territoire conquis, ou servira de point de repli si une défaite menace.
Maquisards
Les maquisards du Vercors accomplissent des actes de résistance courageux comme des sabotages dans les usines.
Déraillements
Ils procèdent à des déraillements de trains pour désorganiser le ravitaillement allemand et détruire leur matériel.
Reconnaissances
Ils organisent aussi des reconnaissances et des surveillances pour établir une carte des forces allemandes en présence.
Moyens
Les moyens des maquisards du Vercors sont néanmoins très réduits. Isolés, ils dépendent d’un ravitaillement très aléatoire en nourriture et en armes. Ils doivent surtout compter sur la sympathie des habitants qui les entourent.
Énergie
Malgré une énergie évidente et un premier grand parachutage d’armes au mois de novembre, ils peinent à s’organiser durant toute l’année 1943.
Sursaut
À partir du printemps 1944, les maquis du Vercors connaissent un sursaut. La rumeur d’un débarquement allié imminent amèneune remobilisation dans leurs rangs.
Volontaires
Après le 6 juin 1944, date du débarquement de Normandie, de nouveaux volontaires rejoignent le massif pour atteindre le chiffre de 4 000 membres.
Visibles
La France Libre demande néanmoins aux maquisards de ne pas se montrer trop visibles et enthousiastes, car les Alliés n’ont toujours pas envisagé un parachutage massif de renforts et d’armements sur leur zone.
Stratégie
La stratégie de la tête de pont n’est donc pas encore effective.
Yves Farge
Toutefois, la perspective d’une victoire semble évidente pour les maquisards ; en témoigne la déclaration du commissaire de la République Yves Farge qui déclare que la République française est restaurée dans le Vercors à partir du 3 juillet 1944.
Vichy
Les décrets de Vichy y sont abolis et toutes les lois de la République sont remises en vigueur.
République
Malgré la restauration de la République dans le Vercors, les Allemands ne comptent pas en finir aussi vite. Après une première offensive à Saint-Nizier au mois de juin 1944.
Attaquent
Ils attaquent massivement le maquis à partir du 21 juillet 1944 avec 15 000 soldats, faisant 800 morts, maquisards et civils confondus. Devant cette tragédie, les survivants tentent de fuir par petits groupes.
Allié
Aucun allié n’est parachuté sur le Vercors pour sauver les maquisards. Le massif est devenu une forteresse assiégée, peuplée de trop nombreux hommes faiblement armés et formés, le rapport de force ne bascule qu’à partir du 15 août 1944, quand a lieu le débarquement en Provence.
Le 27 juilliet 1946 cérémonie à la grotte de la Luire.
Hôpital
Dans la nuit du 21 au 22 juillet 1944, l’état-major du Vercors, devant l’aggravation de la situation, donne l’ordre de replier l’hôpital du Maquis, installé le 8 juin à Saint-Martin-en-Vercors, sur l’hôpital de Die.
Blessés
Un car, deux camions et une voiture particulière embarquent 122 blessés, les malades et le personnel. Par la route du col de Rousset, le convoi rejoint Die au petit matin, la mère supérieure de l’hôpital signale l’arrivée imminente des Allemands.
Danger
Devant ce danger, le docteur Ganimède décide de laisser quelques blessés légers à Die, de remonter sur le massif.
Luire
Conduit par Fabien Rey, à Saint-Agnan-en-Vercors, sous le porche d’entrée de la grotte de la Luire, dont le petit lit pierreux est très souvent à sec.
Drame
Le porche n’est pratiquement pas visible depuis la route départementale 518. La grotte, bien que déjà répertoriée dans des guides touristiques, n’est guère connue que des spéléologues et de quelques habitants du voisinage.
Refuge
Elle apparaît donc comme un refuge sûr. Cependant, le docteur Ganimède et le médecin-capitaine Fischer, inquiets, essaient d’évacuer les blessés les moins atteints, le soir du 22 juillet 1944, 50 blessés et 18 soignants quittent la grotte et rejoignent Romans.
Réfugier
Le 25 juillet 1944, le docteur Ganimède fait se réfugier, dans une cavité au-dessus du porche, un groupe de blessés qui peuvent se déplacer avec des béquilles. Ils sont accompagnés par deux infirmières, Lucie Jouve et Marie Roblès.
Grotte de la Luire Aujourd'hui.
Porche
Sous le porche de la grotte de la Luire il reste moins de la moitié du groupe : 45 blessés intransportables, dont une trentaine de maquisards, parmi lesquels on citera Juliette Lesage ( « Lilette » ), infirmière blessée au combat de Combovin le 22 juin 1944.
Officier
Un officier américain Chester Meyers, d’un commando parachuté le 29 juin 1944, opéré de l’appendicite.
Soldats
Et aussi quatre soldats allemands ou polonais, Félix Dombrowski, Kruzel, Malacowski et Veronecki, blessés capturés en juin au combat de Montclus et portant l’uniforme de la Wehrmacht.
Encadrement
Treize personnes constituent l’encadrement : trois médecins, les docteurs Fischer ( « Ferrier » ), 32 ans, médecin capitaine du Groupement des chantiers de jeunesse n° 19 qui avait rejoint la Résistance au Vercors, Marcel Uhlmann, 32 ans, (médecin juif, et Ganimède, ce dernier accompagné de sa femme et de son fils Jean).
Infirmières
Sept infirmières, et un aumônier, Yves Moreau de Montcheuil, 44 ans, philosophe et théologien très cultivé et très ouvert, qui avait participé activement à l’élaboration et à la diffusion des Cahiers du Témoignage chrétien, dénonçant l’antisémitisme et appelant les chrétiens à réveiller leur conscience, puis avait gagné le Vercors pour y assister les jeunes résistants et les blessés.
Cet endroit est sacré.
Drap
Un drap blanc est déployé près de l’entrée du porche : croit-on encore les nazis respectueux des conventions de Genève ? De la grotte, on entend passer les convois sur la route distante de 400 mètres.
Patrouilles
Les patrouilles allemandes qui ratissent le secteur s’approchent dangereusement du porche. Dans le ciel, le Storch, le mouchard, survole à très basse altitude l’hôpital improvisé.
Morts
- André Bourcereau, 26 ans décède le 25 juillet 1944
- Pierre Mallein, 18 ans, décédé le 24 juillet 1944
- Albert ou Auguste Mulheim, 24 ans, décédé 23 juillet 1944
- Henri Murot, décédé le 27 juillet 1944
- Édouard Ricordo, 27 ans,décédé le 23 juillet.
Trahison
Comment le refuge a-t-il été découvert ? Il n’est pas nécessaire de recourir à l’hypothèse de la trahison que rapporte souvent la mémoire collective.
Irruption
Le 27 juillet 1944, vers 16 heures, les soldats allemands font irruption à l’entrée du porche. Les quatre prisonniers de la Wehrmacht, reconnaissant des camarades de leur unité, leur crient de ne pas tirer, disant « ils nous ont soignés ».
Fraternisation
Devant un début de fraternisation de ses hommes, le chef du groupe les rappelle à l’ordre, jugeant que les quatre Polonais peuvent être des déserteurs. Il fait arracher leurs pansements pour vérifier si les blessures sont réelles, dans un bon Français, il requiert les responsables. Les docteurs Ganimède, Fischer, Ullmann s’avancent.
Allemands
Les Allemands font aligner médecins et infirmières face à la paroi, lever les blessés auxquels ils arrachent les pansements, et les dépouillent de tout ce qu’ils possèdent.
- Marc Liozon, 22 ans, résistant
- Guy Cretenet, 19 ans, résistant
- Armand Rosenthal, 43 ans, résistant
Agriculteur
Ils réquisitionnent un agriculteur de Saint-Agnan-en-Vercors, Jarrand, avec sa charrette tractée par des vaches, pour transporter douze grands blessés à Rousset où ils retrouveront les sept qui peuvent marcher ainsi que le personnel soignant.
Convoi
Le convoi des grands blessés rencontre un groupe de parachutistes allemands. La nuit tombe, le chef de ce groupe décide d’en finir.
Achever
Il fait remonter la charrette en direction de la grotte. En contrebas de celle-ci, sur un terre-plein, il fait achever les 14 grands blessés sur leur brancard :
- Marcel Amathieu, 32 ans
- Marcel Bahr, 25 ans, Polonais, sous-lieutenant
- René Cadillac, industriel de Romans, 36 ans
- André Charras, 22 ans, de Montvendre
- Jean Eymard, 21 ans, originaire de Rencurel (Isère)
- Roger Feneyrol, 18 ans, résistant de La Roche-de-Glun
- Roland Guerry, Charles Jean, 16 ans, résistant de Romans
- Jean (ou Charles ou Léon)
- Julien, 19 ans, résistant originaire de Lyon (Rhône)
- Joseph Locatelli, 21 ans, résistant originaire de Rencurel (Isère)
- Gabriel Moulin, 24 ans, résistant originaire d’Aubenas (Ardèche)
- Georges Roch, 18 ans, ouvrier en chaussures et résistant à Romans, où il avait été blessé par balle
- Jean Rouhaud, 23 ans, résistant originaire de Voiron (Isère), blessé le 21 juillet 1944 au col de La Croix-Perrin
- Paul Walpersvylers, 23 ans, résistant originaire de Méaudre (Isère)
Fosse
Tous seront enterrés le lendemain dans une fosse commune.
Colonne
L’autre colonne, en direction de Rousset, est arrêtée par un commandant autrichien. Ce dernier est injurié par Abdesselem Ben Ahmed, résistant originaire du Maroc, qui le traite de « sale boche », refusant de s’excuser, le maquisard est assommé à coups de crosse de mitraillette et pendu.
Rousset
Le lendemain 28 juillet 1944, au pont des Oules, en amont du hameau de Rousset, sept autres grands blessés sont achevés après avoir été contraints de creuser leur tombe :
- Albert Baigneux, 24 ans
- René Bourgund 17 ans, ouvrier, résistant de Romans
- Fernand Delvalle, 35 ans, blessé le 21 juillet 1944 à Vassieux ou au col de La Croix-Perrin
- Édouard Hervé, 24 ans, gendarme à La Chapelle-en-Vercors, grièvement blessé
- Roland Guerry, Vittorio Marinucci 18 ans, étudiant, réfugié lorrain, résistant de Romans
- Georges Robert, 20 ans, résistant originaire de Lyon
- (plus, selon certaines sources, un inconnu)
Grenoble
Les autres membres de ce groupe sont conduits à Grenoble et internés à la caserne de Bonne où siège la Gestapo.
Cvils
Les « civils », Jeanne Ganimède, son fils, et « Lilette » Lesage (dont les Allemands ignorent qu’elle est une résistante) peuvent s’échapper grâce à la complicité des Polonais de la Luire, le docteur Ganimède, autorisé à se rendre aux toilettes, réussit à s’évader.
Fusillés
Dans la nuit du 10 au 11 août 1944, au Polygone de Grenoble, sont fusillés les docteurs Fischer et Ullmann, et l’aumônier, le Père Yves Moreau de Montcheuil.
Exécuté
L’officier américain a la vie sauve. Par contre, le lieutenant Francis Billon, de la mission « Paquebot », originaire du Finistère, qui avait eu la cuisse brisée lors de son atterrissage à Vassieux, le 7 juillet 1944, est exécuté malgré son uniforme militaire de l’armée régulière française.
Infirmières
Les infirmières sont envoyées en camp de concentration. Odette Malossane y meurt le 25 mars 1945.
Exécutions
Les exécutions de la grotte de la Luire deviennent rapidement un symbole de l’atrocité de la répression allemande.
Résistance
Le maquis du Vercors fait partie des lieux de résistance emblématiques de la Seconde Guerre mondiale.
Cachés
Cachés dans le massif des Préalpes, les maquisards sont de jeunes hommes qui tentent de désorganiser l’Occupation allemande et de participer à la libération de la France.
Piège
Malgré leur énergie, ils ne parviennent pas à être correctement ravitaillés et sont pris au piège quand les Allemands les encerclent en juin et en juillet 1944.
Tragédie
Les combats sont une tragédie pour les maquisards et les habitants du massif qui recensent de lourdes pertes humaines.
Date de dernière mise à jour : 08/11/2023