Au cœur de l'Histoire 4

Au coeur de l histoireAu coeur de l histoire 1


Le cheval de Troie : mythe ou réalité ?

2000002982373Représentation du cheval  de Troie.

Peut-être l'une des guerres les plus célèbres de l'histoire, la guerre de Troie a été immortalisée dans l'Iliade et dans l'Odyssée par Homère, puis dans l'Énéide de Virgile.

Faits

Les faits et la fiction de ces récits ont fait l'objet d'un débat sans fin pendant des siècles, cependant, l'un des principaux points de discorde de ces dernières années n'a pas seulement été la guerre et le siège eux-mêmes, mais aussi la chose qui y a finalement mis fin le cheval de Troie.

Icône

Cette icône de l'histoire a été détaillée de nombreuses fois au fil des ans, remettant en question ce qu'elle était exactement et le rôle qu'elle a joué dans la chute de Troie.

Odyssée

L'Iliade et l'Odyssée existent pour nous aujourd'hui comme récits historiques et comme poèmes épiques. 

Fictive

Pendant des siècles, la ville de Troie a été considérée comme fictive, mais en 1870, cela a changé lorsque Heinrich Schliemann, sous la direction de Frank Calvert, a découvert Troie dans ce qui est aujourd'hui le nord-ouest de la Turquie, de plus, il n'y avait pas qu'une seule Troie, mais un serval. 

Construites

Pendant environ 3 500 ans, pas moins de neuf villes ont été construites sur le site, chacune au sommet de la ruine de la dernière. 

Chronologie

Aujourd'hui, chaque Troie reçoit un numéro et nous avons une assez bonne approximation de la chronologie de chaque ville.

Réévaluées

Soudain, l'Iliade et l'Odyssée ont été réévaluées, non seulement comme des histoires fictives, mais aussi comme des récits historiques potentiels. 

Spécialistes

Les spécialistes ne sont pas tout à fait d'accord sur le fait que Troie est la "Troie homérique", mais le consensus général est que c'est Troie VI, qui était active entre 1700 et 1200 avant J.-C.

Récits 

Cela correspond aux récits d'Homère sur la guerre que le Troyen a mené avec la Grèce mycénienne, qui a duré environ de 1600 à 1100 avant J.-C.

Récits

Bien que l'on puisse supposer qu'Homère a également écrit ses récits durant cette période, les preuves suggèrent que le récit était probablement une tradition orale à ce moment-là et qu'il n'a été écrit par Homère qu'en 750 avant J.-C.

Temps

Cela signifie que le temps entre les événements de la guerre de Troie et la rédaction de l'Iliade est le même que celui qui nous sépare aujourd'hui de la fin des guerres des Roses.

Énéide

Pour l'Énéide de Virgile, c'est encore pire, avec pas moins de 1200 ans entre les événements qu'il documente et l'Énéide elle-même, qui a été écrite entre 19 et 29 avant J.-C.

Guerre

La guerre de Troie était aussi ancienne pour lui que les croisades le sont pour nous aujourd'hui.

2000002982373Virgile (Publius Vergilius Maro en latin) est né en 70 av. J-C.

Certains

Si nous pouvons être certains que la guerre de Troie a bien eu lieu, les mythes évidents de l'Iliade, de l'Odyssée et de l'Énéide rendent incroyablement difficile de savoir ce qui est réel et ce qui est imaginaire. 

Poème 

Étonnamment, cependant, pour un poème épique centré sur le pillage de Troie et des personnes impliquées, le cheval de Troie n'est pas mentionné une seule fois dans l'Iliade, par Homère, n'étant mentionné qu'en passant dans l'Odyssée.

Construction 

Mais viens maintenant, change de thème, et chante la construction du cheval de bois qu'Épius a fait avec l'aide d'Athéna, le cheval qu'Ulysse avait jadis fait monter dans la citadelle par ruse, quand il l'avait remplie avec les hommes qui avaient mis Ilios à sac." Homère, l'Odyssée

Description

Ce serait Virgile, dans le livre II de l'Énéide, qui en donnerait une description plus détaillée, 1000 ans après les faits.

Offrande

"Après que de nombreuses années se soient écoulées, les chefs des Grecs, opposés par les Destinées, et endommagés par la guerre, construisent un cheval de taille montagneuse, grâce à l'art divin de Pallas, et tissent des planches de sapin sur ses côtes ; ils prétendent que c'est une offrande votive : cette rumeur se répand". 

Récit

Virgile, cependant, a un parti-pris clair et évident dans ce récit. En tant que Romain, Virgile pensait que sa civilisation était une descendance d'Énée, l'ancêtre de Romulus et de Remus, les fondateurs de Rome.

Histoire 

Dépeindre les Grecs comme traîtres et cruels aurait été un brillant morceau de propagande pour l'époque, surtout si cela rappelait ce qui était déjà une histoire célèbre et respectée.

Homère

Virgile emprunte beaucoup à Homère en de nombreux endroits et structure ses mots de la même manière que le poète épique, tout en utilisant sa propre histoire pour dépeindre l'invasion continue de la Grèce par Rome comme le simple redressement d'un tort ancien.

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Compréhension

Compte tenu du temps et des préjugés, beaucoup se sont demandés si la compréhension traditionnelle d'un cheval de bois contenant 40 hommes, que les Troyens croyaient être une offrande aux dieux, et ainsi amené dans leurs murs, pour être ensuite abattu et finalement tomber, n'est pas incorrecte.

Béliers

À l'époque de la guerre de Troie, les béliers commençaient à prendre de l'importance sur le champ de bataille. 

Murs

Avec leurs épais murs de pierre, les portes devenaient les seuls endroits vulnérables où les armées pouvaient pénétrer, si bien que la technologie a rapidement progressé.

Poteau

Traditionnellement, le bélier était simplement un poteau de bois porté par plusieurs hommes et utilisé pour abattre une porte, mais au fur et à mesure que le temps passait et que les défenseurs devenaient plus habiles à se défendre contre eux, ils ont évolué. 

Sculptés

Aujourd'hui, ils sont souvent sculptés en forme ornée à l'extrémité du bélier, le bélier étant le plus célèbre, et sont également munis de couvercles pour protéger les attaquants contre les flèches.

Défenseurs

Les défenseurs ont adapté leurs tactiques et ont commencé à utiliser le feu contre eux, de sorte que les attaquants ont recouvert leurs toits protecteurs de peaux d'animaux imbibées d'eau. 

Théorie

C'est là qu'intervient la première théorie. Le cheval de Troie n'était pas littéralement un cheval avec des hommes dedans, c'était un bélier avec des hommes dessous, avec une tête peut-être taillée en forme de cheval et drapée dans des peaux de cheval.

Réinterprété

Après tout, les béliers sont rarement des vedettes de la narration. Dans ce cas, il est probable qu'il ait été mal compris ou réinterprété après l'époque d'Homère, ce qui a conduit à la description plus vivante du cheval de Troie dans l'Énéide.

2000002982373Les murs de Troie.

Mythe

Cependant, il existe une autre interprétation qui gagne du terrain et qui combine à la fois le mythe et l'archéologie : Poséidon a fait tomber les murs de Troie.

Poséidon

Lors de la guerre de Troie, la plupart des dieux ont choisi un camp et ont combattu à leurs côtés. Poséidon était fermement du côté grec, sauf lorsqu'il a sauvé Anesus de la mort à une occasion (probablement une autre insertion de Virgile pour démontrer davantage que les dieux étaient finalement du côté de Rome).

Trône 

Des années plus tôt, avant la guerre, Poséidon et Apollon avaient conspiré pour remplacer Zeus sur le trône de l'Olympe, mais ils avaient été découverts et punis en travaillant pour un "salaire de mortel" pendant un an.

Envoyés

Ils ont été envoyés à Troie pour travailler pour le roi Laomedon, le père adoptif du roi Priam, qui leur a demandé de construire les murs de Troie en un an.

Vide

Ils le firent, ne laissant qu'un petit vide. Quand le roi a vu, il a refusé de les payer, même si le couple de dieux a dit que ce serait terminé dans l'heure suivant la réception du paiement.

Éaque

Le roi n'a pas voulu céder, cependant, en trompant les dieux, et en donnant des instructions à un homme nommé Éaque pour qu'il termine les murs.

Descendants

Ses descendants seraient également étroitement liés à Troie, deux mourants prenant d'assaut les murs, tandis que l'un d'entre eux s'enfoncerait à l'intérieur.

Achevé

Le point où le mur était achevé par des mains de mortels était vulnérable aux attaques, contrairement au reste des murs, et c'est donc à ce point qu'Héraclès a percé, avant la guerre de Troie, aux côtés d'un des descendants d'Éaque, Télémon.

Compréhension

La compréhension de la complexité du mythe est cruciale pour comprendre les preuves archéologiques. Les mythes sont, après tout, une façon pour les gens de rationaliser le monde naturel.

Catastrophes

À l'époque de la guerre de Troie, et encore aujourd'hui, les catastrophes ont souvent des motifs divins derrière elles.

Conclusion

Compte tenu de ce que nous savons aujourd'hui sur Poséidon et de sa haine des nombreux Troyens, nous sommes arrivés à la conclusion que c'est Poséidon, et non un cheval de bois, qui a permis aux Grecs d'entrer dans la ville. 

Dieu 

Poséidon est bien connu comme un dieu de la mer, mais moins connu comme un dieu des tremblements de terre et des chevaux. À l'époque des Grecs mycéniens, cependant, cela aurait été de notoriété publique.

Interprétation

Dans cette interprétation, l'histoire entre Poséidon et Troie culmine avec l'envoi d'un tremblement de terre pour faire tomber les murs de Troie (ou peut-être l'endroit singulier qu'il n'a pas construit).

Élément 

Peut-être le cheval était-il simplement un élément descriptif qui est passé du figuratif au littéral au cours des siècles avant qu'Homère ne l'écrive.

Catastrophe

Le plus grand soutien à cette théorie selon laquelle c'est une catastrophe naturelle, personnifiée par Poséidon et un cheval, qui a fait tomber les murs de Troie, est que nous savons que cela s'est produit.

Preuves

Les preuves archéologiques de Troie VI (Troie homérique) montrent des murs en pente et d'autres signes courants d'activité sismique.

 Études

Les études sismologiques modernes décrivent également cette région d'Anatolie comme relativement sujette aux tremblements de terre.

Destruction

Après la destruction de Troie VI, Troie VII semble avoir subi un sort similaire, étant victime d'un tremblement de terre.

Abandonnée

Après cela, la ville a été abandonnée pendant des siècles, peut-être parce qu'elle était tout simplement trop instable pour être reconstruite à cette époque.

Mystère

Nous n'aurons probablement jamais de réponse définitive au mystère du cheval de Troie. Qu'il soit tel qu'Homère et Virgile le décrivent, un bélier drapé de peau de cheval, ou un dispositif littéraire destiné à représenter la puissance d'un tremblement de terre envoyé par Poséidon, le cheval de Troie, tout comme la guerre elle-même, restera énigmatique.


Train de la mort : convoi 7909 pour Dachau le 2 juillet 1944

2000002982373Le camp de Dachau où fut déporté monsieur Pierre Colognac, ainsi que des milliers d'hommes.

De 1942 à 1944, le camp de Royallieu fut le point de départ de plus de 50 convois de milliers de prisonniers à destination des camps de concentration de Auschwitz, Buchenwald, Mauthausen, Sachsenhausen, Ravensbrück, Dachau, et bien d’autres encore.

Compiègne

Le 1 juillet 1944, à 9 h 40, sur les voies 4 et 6 de la gare de Compiègne, le train 7909 est constitué à partir de 37 éléments, dont 22 wagons type « hommes 40, chevaux en long 8 ».

Wagons

Autrement dit, des wagons dimensionnés chacun soit pour le transport de 40 hommes, soit pour le transport de 8 chevaux en long.

Convoi

C’est le plus important convoi de déportés jamais constitué au départ de Compiègne. Sa destination est le camp de concentration de Dachau.

Matin 

Au matin du 2 juillet 1944 à 6 h précise. Un long convoi de 2166 détenus, fortement encadré, quitte le camp pour se rendre à la gare de Compiègne, distante de plusieurs kilomètres, et être embarqué à bord du train 7909 à destination de Dachau.

Entassés

Les hommes sont entassés à 100 par wagon, voire plus parfois, et peuvent seulement se tenir debout. Ils sont à peine pourvus d’une boule de pain noir et d’un peu de saucisson, tout cela pour un voyage de 4 jours.

Paille

Le plancher est recouvert d’un peu de paille sur laquelle on a répandu de la chaux, une tinette est installée dans un coin et un tonneau d’eau à peine à moitié rempli est à disposition dans chaque wagon.

Lucarne

De chaque côté, une petite lucarne grillagée de 50 centimètres sur 25 sera la seule source d’aération.

Conditions 

Le convoi errera 3 jours dans des conditions abominables de chaleur et d’absence de ravitaillement, particulièrement durant la première journée du 2 juillet 1944.

Wagons 

Certains wagons arrivent à organiser et maintenir une certaine discipline et auront peu de victimes. Dans d’autres wagons, transformés en étuves, la tension monte peu à peu, à la limite de l’explosion hystérique collective.

Folie 

Les hommes échappent à tout contrôle, s’entretuent, la folie est là. Certains wagons deviennent ainsi progressivement de vrais charniers, où l’on meurt de chaleur, de manque d’eau, d’asphyxie, ou bien sous les coups de son voisin qui lutte pour sa propre survie.

Situation

Au moment où la situation était intenable, et malgré les appels de détresse des détenus, les soldats gardiens allemands ont refusé d’ouvrir les portes des wagons pour les aérer et ont refusé de distribuer l’eau qui aurait sauvé les mourants.

Ravitaillement

Le peu de ravitaillement concédé la soirée du 3 juillet et la journée du 4 juillet arrivera trop tard.

2000002982373Le procès du "Train de la mort" au tribunal militaire de Metz se déroula en février 1950. Un train tristement célèbre en raison du nombre de déportés décédés durant le trajet.  Photo Archives RL

Arrivée 

Arrivée a de Dachau le 5 juillet 1944, les corps sans vie sont retirés des wagons, sans être enregistrés. 536 cadavres, 984 selon d’autres estimations, prennent la direction du four crématoire du camp de Dachau, qu’ils alimenteront 4 jours durant.

Bilan

Selon la discipline qui a pu être maintenue ou selon le degré de panique qui a gagné les détenus, le bilan par wagon est tragique : 1 wagon compte 99 morts, 3 wagons comptent 75 à 76 morts chacun, seulement 9 wagons sur les 22 au départ ne compteront aucun mort.

Exterminés

Près de 900 jeunes hommes, dans la force de l’âge, entre 18 et 25 ans, ont été exterminés en cette seule journée du 2 juillet 1944.

Survivants

Les survivants ont été ensuite acheminés vers le camp de concentration de Dachau et ses kommandos, d’où certains ne reviendront jamais, épuisés par le travail, la maladie ou les mauvais traitements.

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Le train de la mort, de Christian BERNADAC (Auteur) 1 janvier 1970.

Nomination

Après la nomination d’Adolf Hitler au poste de chancelier, le 30 janvier 1933, les nationaux-socialistes instaurent en quelques semaines, grâce à la terreur, une dictature dans le Reich allemand. 

Persécution

La persécution et l´élimination de l’opposition politique en constituent le volet central. Afin d´emprisonner en masse les opposants politiques, des camps de concentration sont ouverts sur tout le territoire du Reich. 

Camp

Le camp de concentration de Dachau est l´un d´eux. Le 22 mars 1933, les premiers convois de prisonniers atteignent le camp, érigé sur l’emplacement d’une usine de poudre et de munitions désaffectée.

Theodor Eicke

Le commandant du camp, Theodor Eicke, instaure en octobre 1933 une charte de camp qui prévoit un ensemble de punitions brutales pour les détenus et des directives pour les SS (Schutzstaffel) du camp. 

Règles

Cet ensemble de règles institutionnalise la domination des SS sur les prisonniers, domination marquée par l´arbitraire et la terreur.

Histoire 

L’histoire du camp (1933 - 1945)Dachau est le symbole des crimes contre l’Humanité de l’univers concentrationnaire, au même titre que le camp d’extermination d’Auschwitz rappelle le génocide du peuple juif.

Premier

Dachau fut le premier camp de concentration d’Etat du Reich, créé par Hitler le 22 mars 1933, un mois seulement après son élection comme chancelier. 

Libéré

Il fut aussi l’avant-dernier camp libéré par les Américains, le 29 avril 1945, la veille de la mort d’Hitler. 

Publicité

Dachau connut d’emblée une publicité extraordinaire, la presse quotidienne rendant compte des nouveaux convois de détenus, arrêtés par la police bavaroise puis gérés par la SS, ces deux organismes ayant comme chef le même homme : Heinrich Himmler.

Référence

Le camp devint la référence, le modèle, l’école du crime SS, formant à « l’École de la Violence » les futurs cadres et gardiens SS des camps et servit de prototype pour les 1650 camps ultérieurs (infrastructure, organisation, fonctionnement).

Répression

Dachau fut d’abord un camp de répression destiné aux opposants politiques allemands au régime nazi (communistes, sociaux-démocrates) en vue de leur « rééducation » et de leur réinsertion dans la nouvelle société totalitaire. 

Maximes 

Une des « maximes éducatives », « Arbeit macht frei » (le travail rend libre.), est inscrite sur son portail d’entrée.

Présenté

Le camp était alors présenté comme un moyen de protéger la population des opposants placés provisoirement hors de la « communauté du peuple » grâce à la procédure de Schutzhaft, la détention de sécurité sans jugement.

Enfermés

Y furent rapidement enfermés tous ceux considérés par Hitler comme « superflus, nocifs ou en surnombre », et parmi eux des Juifs, des soi-disant « asociaux », des Tsiganes assimilés à ces derniers, des Témoins de Jéhovah, on y compta 2 771 religieux, hostiles au nazisme, dont 700 moururent et 300 disparurent.

Population

Dachau, conçu pour 5 000 détenus, avait une population permanente de 35 000 détenus dans des conditions particulièrement dégradantes.

Croissance

À partir de 1939, le camp connut une forte croissance du nombre des déportés, représentant 38 nationalités différentes. Les détenus du Reich devinrent minoritaires, avec moins de 10 % des effectifs.

Déportés

Le camp comptabilisa ainsi jusqu’à 40 000 déportés, répartis en 183 kommandos extérieurs, pouvant compter plusieurs milliers de détenus, épuisés par le travail et la faim, jusqu’à la mort. 

Détenus

Il reçut plus de 200 000 détenus, dont 84 738 après-juin 1944 ; 41 500 y moururent, 160 000 autres victimes furent marquées à vie par les tortures, le travail forcé et l’avilissement.

Expérimentations

À Dachau furent expérimentées des méthodes d’extermination sur les enfants déficients, malades mentaux, vieillards, grabataires, dont les « médecins » furent ensuite mutés dans les camps d’extermination de juifs.

Expériences

200 détenus moururent d’expériences pseudo-médicales : injection de malaria et de tuberculose, hypoxie d’altitude, hypothermie dans l’eau glacée, produits coagulants causant des phlegmons…

Lieu

Dachau fut le lieu de pendaisons, d’assassinats de détenus d’exécutions systématiques, dont celles de 4 000 prisonniers de guerre soviétiques. Dachau enferma 583 homosexuels et plusieurs furent émasculés.

Cadavres 

À la libération, 2 300 cadavres furent également découverts en gare de Dachau, dans un train arrivé de Buchenwald.

Corps

Les corps, jetés pêle-mêle, étaient brûlés dans des fours crématoires. Quand la mortalité dépassait les capacités des fours, les morts étaient jetés dans d’immenses fosses, comme celle de Leitenberg avec plus de 7 700 cadavres.

Épidémie

Une épidémie de typhus causa le décès de 17 342 détenus entre décembre 1944 et mai 1945 ; 2 200 détenus moururent encore en mai 1945, après la libération du camp.

2000002982373Dès de lendemain de la libération du camp par les GI’s, des détenus de Dachau brandissent un drapeau américain. ©Usis-Dite / Leemage.

Témoignages

  • Dachau fut le camp où, afin de conserver des preuves et de témoigner de la réalité des souffrances infligées, les détenus se regroupèrent et s’organisèrent avant même leur libération dans le Comité International des Détenus, devenu par la suite Comité international de Dachau (CID).
  • Dachau fut filmé dès sa libération avec d’importants moyens cinématographiques qui authentifient l’horreur découverte. La possession de témoignages aussi importants de cette période historique, aussi sombre, soit-elle, constitue aujourd’hui un atout pour l’action mémorielle.

Procès

À Dachau, comme à Nürenberg pour les hauts responsables nazis, siégea un tribunal militaire américain, ayant comme preuves irréfutables les témoignages qu’apportèrent de nombreux anciens détenus.

Jugés

À Dachau, furent ainsi jugés et condamnés en 489 procès les responsables des camps de concentration « pour avoir, dans la poursuite d’un but collectif, perpétré les actes criminels suivants : atrocités, sévices corporels y compris homicides, bastonnades, tortures, mort par manque de nourriture, actes de violence et humiliations ».

Évacuation

Fin avril 1945 les SS commencent à évacuer des détenus du camp de Dachau. Afin d’éviter leur libération par les troupes alliées.

Prisonniers

Au moins 25 000 prisonniers du système concentrationnaire de Dachau sont forcés de marcher en direction du Tyrol ou évacués dans des trains de marchandise.

Détenus

Plusieurs milliers de détenus y perdent la vie. Le 29 avril 1945, des unités de l’US Army libèrent le camp de Dachau. Le jour même, les survivants fondent le comité international du camp de Dachau.

Épuisement

Pour des milliers de détenus, la libération arrive trop tard ils meurent d’épuisement, de maladies et des suites de leur déportation.

2000002982373Soldats américains à l'entrée du camp de concentration de Dachau, Allemagne, 1945 source : National Archives Records of the Office of  War / Wiki Commons.

Libération

Le 29 avril 1945, lorsque les hommes des 42e et 45e divisions américaines franchissent les grilles du camp de Dachau, sur lesquelles figure, forgée dans le fer, la sinistre formule « Arbeit macht frei » (« Le travail rend libre »), le fleuron du système concentrationnaire nazi, situé près de Munich, en Allemagne du sud, est en complète désintégration.

Fuite

Seuls, sont restés sur place quelques dizaines de SS, plus préoccupés de préparer leur fuite que de surveiller les déportés, terrés dans les 30 baraques du camp et terrorisés par la rumeur d’un grand massacre final au lance-flammes.

2000002982373Les 1630 rescapés du train de la mort.

Spectacle

Le spectacle qui s’offre aux yeux des GI’s, déjà durement éprouvés par de violents combats au cours des semaines précédentes, est effroyable.


Pologne : les restes de 8 000 victimes de la terreur nazie datant de 1939 retrouvés

2000002982373 La forêt Bialucki, près du site de l'ancien camp de concentration de Dzialdowo.

Une fosse commune a été découverte par les chercheurs près d'un ancien camp de concentration nazi, dans une zone polonaise occupée par l'Allemagne durant la Seconde Guerre mondiale.

Cendres 

Environ 17,5 tonnes de cendres humaines ont été découvertes et déterrées près d'un ancien camp de concentration nazi en Pologne, a annoncé le 12 juillet 2022 l'Institut polonais de la mémoire nationale (IPN), qui enquête sur des crimes nazis et communistes.

Restes

Les restes ont été déterrés à Ilowo Osada, dans la forêt Bialucki, près du site de l'ancien camp de concentration de Dzialdowo (Soldau en allemand, à 150 kilomètres au nord de Varsovie), construit pendant l’occupation de la Pologne par l'Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale.

2000002982373l’invasion de la Pologne en septembre 1939.

Invasion

Dès l’invasion de la Pologne en septembre 1939, le camp de Soldau a servi de lieu de transit, d'internement et d’extermination d’opposants politiques, membres des élites polonaises et de juifs. 

Évaluation

Certains évaluent à 30 000 le nombre de prisonniers tués à Soldau, mais jusqu'ici, les sources historiques ne permettent pas de l'attester avec certitude.

Découverte

La découverte de cet endroit "permet d'affirmer qu'au moins 8 000 personnes sont mortes ici", a indiqué Tomasz Jankowski, procureur à l'IPN.

Corps

Deux kilogrammes de cendres correspondant à un corps. Ce nombre est estimé grâce au poids des restes, deux kilogrammes de cendres correspondant environ à un corps. 

Enterrées

"Les victimes enterrées dans cette fosse ont probablement été assassinées aux alentours de 1939 et appartenaient en majorité aux élites polonaises", selon M.Jankowski.

Exhumation

En 1944, des prisonniers juifs ont été chargés d'exumer les corps et d'y mettre le feu, afin d’effacer les traces des crimes de guerre nazis.

Échantillons 

"Nous avons prélevé des échantillons dans les cendres, qui seront ensuite étudiés en laboratoire", a expliqué Andrzej Ossowski, chercheur en génétique à l"Université médicale de Poméranie.

Analyses 

"Nous pourrons notamment mener des analyses ADN, qui permettront d’en savoir plus sur l'identité des victimes", à l'instar des études déjà menées sur les ex-camps nazis de Sobibor ou Treblinka, a-t-il ajouté.


Attentat au Petit-Clamart contre le président français Charles de Gaulle

2000002982373la Une du Figaro, le 23 août 1962. En fait, le second groupe indiqué par le journal n'aura jamais eu le temps de tirer.

Des opposants à la politique algérienne du président français Charles de Gaulle tentent à quelques reprises d’assassiner celui-ci. 

Attaque

L’attaque la plus spectaculaire survient le 22 août 1962 au Petit-Clamart, alors que de Gaulle et ses proches sortent indemnes d’une fusillade, même si la voiture à bord de laquelle ils prenaient place est atteinte de plusieurs balles.

Conflit

Depuis novembre 1954, la France s’enlise dans un conflit meurtrier en Algérie. Celle-ci fait alors partie de la France, alors que le Front de libération nationale (FLN) se bat pour son indépendance. 

Présidence

L’arrivée à la présidence de Charles de Gaulle, en 1958, laisse croire pendant quelque temps que la politique française à l’égard de l’Algérie ne changera pas. Toutefois, des ouvertures vers l’autodétermination se font graduellement. 

Référendum

Un référendum est approuvé par les Français (janvier 1961) et des négociations progressent avec les tenants de l’indépendance algérienne. 

Arrêter

Afin d’arrêter cette progression, l’Organisation armée secrète (O.A.S), favorable au maintien de l’Algérie française, est mise sur pied en février 1961. 

Actions

Des actions d’éclat sont planifiées, dont des tentatives d’assassinat contre de Gaulle. Une échoue à Pont-sur-Seine.

Accords 

Le 8 septembre 1961. Les accords d’Évian, en mars 1962, et la proclamation d’indépendance de l’Algérie, le 3 juillet 1962, précèdent une autre tentative organisée au Petit-Clamart, à environ 15 km au sud-ouest de Paris, le 22 août 1962. 

Instigateur

Son instigateur est le lieutenant-colonel Jean-Marie Bastien-Thiry, un ingénieur militaire opposé à la politique algérienne du président. 

Tirent

Une douzaine de personnes embusquées tirent sur la Citroën DS à bord de laquelle se trouvent de Gaulle, son épouse Yvonne, son gendre et aide de camp Alain de Boissieu et le chauffeur, le gendarme Francis Marroux. 

Voiture

Dont une dizaine sur la voiture présidentielle, aucune ne touche les passagers, ceux de l’autre véhicule formant l’escorte ou les motards qui suivent. 

Attentat

Les auteurs de l’attentat sont arrêtés par la suite, puis jugés. Trois sont condamnés à mort, mais seul Bastien-Thiry n’est pas gracié par le président. Il sera exécuté le 11 mars 1963, devenant ainsi le dernier fusillé en France. 

Participants

Les autres participants, ainsi que des membres de l’OAS, seront amnistiés au cours des années qui suivent en vertu de la grâce présidentielle.

Attentat 

Pourquoi l'attentat du Petit-Clamart a-t-il eu lieu ? L'attentat du Petit-Clamart (aussi appelé "opération Charlotte Corday") s'inscrit dans un contexte de reconnaissance, par le général de Gaulle, de l'indépendance de l'Algérie. 

Indépendance

Le 5 juillet 1962, à travers les accords d'Évian, Charles de Gaulle met un terme à la guerre d'Algérie en reconnaissant officiellement l'indépendance du pays. 

Décision

Cette décision ne convint pas les défenseurs de la présence française en Algérie, regroupés au sein de l'Organisation de l'armée secrète (O.A.S).

Organisation

Créée en 1961, cette organisation clandestine, assimilée à l'extrême droite, multiplie les actions pour faire entendre sa position.

O.A.S

Au-delà de la tentative d'assassinat du général de Gaulle à Clamart, l'O.A.S est également responsable de la mort de plus de 2 200 personnes sur le sol algérien.

2000002982373Marques de balles sur la voiture présidentielle. 

impuissante

Elle prouve par là même qu’elle est impuissante à soulever le peuple dans un mouvement qui pourrait ensuite aboutir à la condamnation des responsables de l’état des choses qu’elle veut changer. 

Problème

« Mais son impuissance en certains domaines, comme l’action sur les masses, ne supprime pas le problème politique ou sociologique qu’elle pose. »

Griefs

« Aucun des griefs que l’on peut invoquer contre le président de la République n’entraîne ici le moindre commencement de justification. »

Veto 

Le peuple français a toujours eu la possibilité d’opposer son veto aux décisions du chef de l’État qu’il aurait désapprouvées, et ses représentants élus avaient toute latitude, lors des récents débats, de signifier son congé au gouvernement en exercice. 

Juriste

Que nul, juriste ou théologien, ne s’avise donc d’exhumer à propos d’une inqualifiable entreprise la vieille règle du tyrannicide. 

Chrétien

On attend du « très chrétien » et « très démocrate » Georges Bidault, du « compagnon » Soustelle et de tout officier révolté qui, à défaut de sens politique ou de simple bon sens, doivent avoir gardé quelques notions du véritable honneur, qu’ils désavouent publiquement ces mœurs de bas-Empire.

Impassible

On attend aussi du président de la République qu’il ne se borne pas à rester impassible face à une mort tragique, dans laquelle le barde Malraux voyait un jour le plus bel achèvement d’un destin hors-série. 

Mouvement

Il est vrai que l’O.A.S est un mouvement subversif qui ne compte pas sur le sentiment de la majorité comme moyen d’action. Aussi, il est possible qu’on assiste bientôt à de nouveaux gestes clandestins. 

Action

Mais rien ne laisse supposer que l’armée secrète puisse exercer une action efficace en métropole. 

Force

L’essentiel de sa force était en Algérie où les rebelles européens ont fini par négocier avec les rebelles musulmans, malgré les affirmations maintes fois répétées que l’O.A.S ne capitulerait jamais devant les partisans de l’indépendance algérienne, dès lors, l’O.A.S perdait son ressort. Elle peut sans doute déclencher quelques attentats en France. 

Soubresauts

Mais ce ne seront que les derniers soubresauts de mécontents toujours en mal de quelques putschs à la fasciste, qui apparaissent dérisoires dans un pays qui va de l’avant comme la France actuelle. 

Rancœur

Grâce à de Gaulle le problème algérien est dépassé. L’O.A.S l’est également et toute son activité se range de plus en plus dans un combat d’arrière-garde qui prend sa source dans la rancœur et le dépit. 

De Gaulle

De Gaulle a beaucoup d’autres chats à fouetter. Mais il lui faudra fouetter celui-là, pour l’éliminer, avant de s’attaquer aux grandes tâches. 


La guerre de Cent Ans

2000002982373La guerre de Cent Ans.

La guerre de Cent Ans est l’un des plus célèbres conflits du Moyen Âge. Elle oppose les rois de France de la dynastie des Valois aux rois d’Angleterre pour la possession du royaume de France

Trône

Le trône de France est sur le point de basculer, le conflit peut se diviser en deux périodes au cours desquelles le trône de France est sur le point de basculer sous la tutelle anglaise, avant d’observer une reconquête quasi-totale. 

Périodes

À chacune de ces périodes, une figure emblématique, un héros, incarne le sursaut français.

Conflit

La première période du conflit voit l’Angleterre victorieuse à Crécy et à Poitiers où le roi de France est capturé. 

Sursaut

Le sursaut français s’effectue grâce au connétable Bertrand du Guesclin et à son roi Charles V.

Guerre

La seconde période du conflit voit naître une guerre civile : les Armagnacs contre les Bourguignons. Cette lutte favorise l’Angleterre, victorieuse à Azincourt. 

Trône

Le trône est alors promis au roi d’Angleterre. C’est Jeanne d’Arc qui déclenchera le réveil des forces françaises et leur course vers la victoire.

Lutte

Un siècle de lutte entre Français et Anglais La longue période de lutte entre la France et l’Angleterre, qui est connue sous le nom de guerre de Cent Ans, ne fut pas exactement une guerre, et dura bien plus de cent ans (116 ans : de 1337 à 1453). 

Duel

Cinq rois de France et autant de souverains anglais se trouvèrent successivement engagés dans ce duel. 

Troubles

Trois générations entières vécurent dans un perpétuel climat de troubles et de combats. La guerre de Cent Ans se décompose en une série de batailles, séparées par des périodes de paix relative, ou de trêves. 

Combats

Et quand cessaient les combats, les pillages, la famine ou la peste achevaient de ruiner villes et campagnes, si l’Angleterre ne fut pas épargnée par cette guerre.

Batailles

La France, sur le sol de laquelle se déroulèrent les batailles, fut plus atteinte que sa rivale. Elle finit cependant par avoir le dessus. Mais les deux belligérants sortirent profondément changés de ce conflit séculaire.

Prétendants

À la mort de Charles IV, le Bel, dernier des Capétiens directs, trois prétendants ont des droits équivalents à la couronne :

  • Philippe, comte de Valois : fils de Charles de Valois, frère cadet de Philippe le Bel. Philippe constitue l’un des chefs de file de la féodalitée. Son père aura été très influent au cours des règnes de ses neveux. À la mort de Charles IV, il devient le Régent du royaume, ce qui lui donne un sérieux avantage pour la suite.
  • Édouard III d’Angleterre : fils d’Édouard II et d’Isabelle de France, Édouard III est donc le petit-fils de Philippe le Bel par sa mère. Mais il est difficile de mettre un noble Anglais sur le trône de France, et pourtant à cette époque, la cour anglaise parle le français, héritage de la conquête normande de Guillaume le Conquérant.
  • Philippe d’Evreux : petit-fils de Philippe III, il a épousé sa cousine Jeanne de Navarre (fille de Louis X). Il est donc devenu roi de Navarre, et revendique la couronne selon les droits de sa femme. Philippe d’Evreux est le père de Charles le Mauvais.

2000002982373Philippe VI, roi de France, par Joseph Albrier.

Philippe VI

Philippe VI : roi de France, ce sont les pairs de France qui élisent Philippe de Valois roi de France. Celui-ci a l’avantage d’être ni Anglais ni Navarrais.

Prétendants

Pour écarter les deux autres prétendants, on a invoqué la loi salique, cette vieille loi franque qui interdit la transmission de la couronne par les femmes.

Document

On a exhibé un vieux document pour le prouver, mais la légitimité du nouveau roi est fragile. Si Édouard III accepte plutôt bien son éviction, il n’en est pas de même pour le roi de Navarre. 

Fils

Le fils de Jeanne de Navarre, Charles le mauvais n’acceptera jamais son expulsion et tentera par tous les moyens de nuire aux Valois. 

Autorité

Dès son accession au trône, Philippe tente donc d’affirmer son autorité, il s’empresse d’aller écraser l’armée flamande, insurgée contre leur comte Louis de Nevers, sur le mont Cassel en 1328, philippe a ensuite rappelé au roi d’Angleterre qu’il lui devait l’hommage pour ses possessions en Guyenne.

Roi

En effet, le roi d’Angleterre possède toujours une partie de l’Aquitaine, et il est donc vassal direct du roi de France. C’est chose faite à la cathédrale d’Amiens en 1329.

Hommage

L’hommage prêté par le souverain anglais au roi de France montre bien que le conflit de succession n’est qu’un prétexte pour la guerre, Édouard III souhaite juste conserver ses possessions en Aquitaine. 

Duché

Et lorsque Philippe voulut mettre la main sur le duché de Guyenne, dernier fief du roi d’Angleterre en France.

Conflit

Édouard III déclencha la guerre. À l’origine du conflit, il s’agissait surtout d’étendre le domaine royal, ou, pour Édouard, de maintenir ses positions. 

Bordeaux

Philippe prend Bordeaux en 1337, il est bientôt appuyé par le comte de Flandre. Édouard III réagit tout de suite en mettant l’embargo sur l’exportation de la laine anglaise qui permet aux Flamands de tirer leur richesse (les draps flamands sont vendus dans toute l’Europe.)

Révolte

Bientôt, c’est une nouvelle révolte de la Flandre, les insurgés de Gand se rangent du côté du roi anglais. Puis, de Westminster, Édouard défie publiquement Philippe.

Titre 

Quelques mois plus tard avec ses alliés flamands, Édouard prend publiquement le titre de roi de France. En 1339, premiers combats, Édouard ravage la campagne de Thiérache.

Opérations

La suite des opérations anglaises ne donne rien sur terre, mais sur mer, la flotte française de l’Écluse est écrasée. En 1340, les deux souverains signent une trêve, prolongée jusqu’en 1345.

Guerre 

Guerre de succession de Bretagne (1341 - 1364), dès 1341, un autre conflit va opposer indirectement Français et Anglais. Une guerre fait rage pour la succession au duché de Bretagne après la mort du duc Jean III. Cette guerre est aussi appelée « guerre des Deux-Jeanne » .

Clans

Deux clans s’affrontent :

- Celui des partisans de Charles de Blois et de sa femme Jeanne de Penthièvre (nièce de Jean III), qui ont le soutien du roi de France Philippe VI.

- Celui de Jean de Montfort (frère de Jean III) et de son épouse Jeanne de Flandres, qui, après avoir pris possession de la quasi-totalité du duché, s’en alla quérir l’alliance d’Edouard III.

Événements

Les événements, au début, semblaient favorables au « protégé » du roi de France lorsque Jean de Montfort est capturé après la prise de Nantes.

Épouse

Seulement voilà ! Son épouse, Jeanne de Flandres va organiser la résistance et, parvient à ramener des renforts d’Angleterre. Les Anglais sont victorieux à Morlaix.

Conflit

Le conflit s’éternise, et la population locale fait les frais des atrocités des deux camps. En 1364, au cours de la bataille d’Auray, Charles de Blois est tué. 

Fils

Le fils de Jean de Montfort peut désormais faire valoir ses droits sur la couronne.

Bataille

La bataille de Crécy En 1346, les hostilités reprennent entre Français et Anglais. Édouard III débarque dans le Cotentin, il envahit la Normandie et marche sur Paris. 

Impressionné

Impressionné par l’armée que vient de lever Philippe VI, il se replie sur la Somme et campe à Crécy pour reposer ses troupes et faire le plein de vivres. 

Opiniâtreté

Mais le roi de France le poursuit avec opiniâtreté. Ce dernier s’arrête à Abbeville où des renforts lui parviennent.

Riposte 

Le 26 août, l’armée anglaise, fraîchement reposée, attendent les Français sur les hauteurs. Édouard III a organisé ses troupes habilement afin de les tenir prêtes à riposter à l’attaque de la cavalerie française : ses archers sont placés de telle façon que chaque groupe est couvert par un autre. 

Flèches

Derrière eux, les chariots contenant la réserve de flèches ont été disposés en arc de cercle protégeant ainsi chevaux et cavaliers.

Anarchie

Côté français, c’est l’anarchie !

Organisation

L’armée a quitté Abbeville tôt le matin ; très sûre de ses forces, elle pense venir à bout très facilement de l’ennemi et l’organisation laisse à désirer. Soudain, les Anglais sont en vue !

Troupes

À cette annonce, le roi de France tente de rassembler ses troupes, en vain ; il est déjà trop tard. L’arrière-garde essayant de rejoindre l’avant-garde, le désordre est tel qu’on ne distingue même plus les bannières les unes des autres. 

Groupes

Cependant, trois groupes se forment finalement : les arbalétriers génois, les hommes du comte d’Alençon et enfin les hommes du roi. Un violent orage éclate, rendant le terrain boueux et impraticable. 

Situation

Dans une telle situation, comment recharger les arbalètes ? 

Fatigués

Les hommes sont de plus fatigués de leur marche, rappelons qu’armes et carreaux pèsent jusqu’à 40 kg. Néanmoins, les voici qui s’avancent.

Fuite

Ils sont reçus par de denses volées de flèches, si drues que « se semblait neige », dira Froissard. Les hommes s’enfuient de tous côtés, gênant les soldats. Le roi est furieux. L'ordre est donné aux cavaliers de tuer cette piétaille en fuite et d’attaquer ! 

Chevaliers

Les chevaliers se battent bravement, certes, mais en pure perte. Le roi lui-même se jette dans la mêlée, et voit deux chevaux mourir sous lui. À la nuit tombante, tout est terminé, la victoire anglaise est aussi imprévue qu’éclatante.
2000002982373La bataille de Crécy.

Défaite

Crécy marque un tournant dans la stratégie de guerre : les bombardes faisaient leur apparition pour la première fois dans une bataille rangée. 

Désordre

Pas très efficaces du fait de leur portée limitée, elles effrayèrent néanmoins les troupes françaises et leurs chevaux, contribuant ainsi au désordre affligeant de l’armée française. 

Déclin

La chevalerie entre en déclin, les chevaliers sont battus par l’infanterie.

Fléau

En plus de la guerre, un terrible fléau, la peste, s’abattit sur la France et sur l’Europe tout entière. Venue d’Orient, plus précisément des hauts plateaux d’Iran, où elle existait à l’état endémique, elle fut propagée par un certain type de rat et se répandit comme une traînée de poudre en 1347. 

Propagation

La raison essentielle de cette propagation fut la surpopulation des principaux pays d’Europe, ce qui, venant après de grandes disettes, accrut la vulnérabilité de la population. 

Concentration

Les habitants des villes et les communautés religieuses, à cause de leur concentration, furent particulièrement touchés. 

Cataclysme

Qui était responsable de ce cataclysme ? La peste gagna l’Italie, le sud de la France, l’Espagne et atteignit en 1349 l’Allemagne, l’Europe centrale et l’Angleterre. On posa la question : qui était responsable de ce cataclysme ? 

Juif

Certains trouvèrent des boucs émissaires : les Juifs. Accusés de répandre volontairement la contagion, ils furent massacrés ou brûlés par milliers ; des bûchers furent élevés à Strasbourg, Mayence, Spire, Worms. 

Excommunication

Le pape en vint à menacer d’excommunication ceux qui persécutaient les Juifs. D’autres virent dans la peste le châtiment de Dieu et incitèrent à expier les fautes commises. 

Disparut

Lorsqu’elle disparut vers le milieu du siècle, elle avait emporté un tiers de la population.

Peste 

La peste s’abattit sur la France en 1348, elle y est arrivée par les navires marchands venus d’Orient.

Causes

Comme on ne connaissait pas les causes du mal, on ne soignait pas les malades et on n’ensevelissait pas les morts, ce qui favorisait la contagion.

Défaites

Après la prise de Crécy, Édouard vient mettre le siège devant Calais. Après des mois de sièges, six bourgeois de la ville, tête et pieds nus, en chemise et la corde au cou, se rendirent devant le roi d’Angleterre afin de remettre leurs vies et la clef de la ville entre ses mains. 

Destruction

Ils parvinrent ainsi à éviter la destruction de Calais et eurent la vie sauve grâce à l’intervention de la reine Philippa de Hainaut. 

Succès

C’est un succès pour l’Angleterre, une tête de pont permanente est ainsi créée, destinée à demeurer anglaise jusqu’en 1558. En 1350, Philippe VI meurt, son fils Jean le bon lui succède.

Intrigues

Très vite, le nouveau roi doit faire face aux intrigues de Charles le mauvais, le roi de Navarre, celui-ci n’hésite pas à comploter des assassinats et des alliances avec l’Angleterre.

Jean II le bon

Jean II le bon finit par le capturer à Rouen, mais les partisans du roi de Navarre tiennent toujours la Normandie. Profitant de ce conflit, les Anglais lancent deux chevauchées :

  • L’une vient de Bretagne sous Henri de Lancastre (futur roi d’Angleterre).
  • L’autre part de Guyenne sous le fils du roi Édouard, le prince de Galles. Surnommé le Prince Noir en raison de son armure, il mène des expéditions sanglantes dans la campagne française. Les Anglais pillent les villages et les bourgs.

2000002982373La bataille de Poitiers, octobre 732.

Chevauchées

Face aux chevauchées du Prince Noir, Jean le bon ne peut réagir, car il manque d’argent. Il réunit les états généraux en 1356 afin de lever une armée. Pour poursuivre les Anglais efficacement, il ne garde que les cavaliers, plus rapides. 

Poitiers

Le combat se déroulera au sud de Poitiers, sur un terrain accidenté et coupé de haies, Jean II le bon décida que le combat se ferait à pied. 

Fuite

Croyant à une fuite des Anglais, les Français s’engagent dans un chemin bordé de haies, devenant ainsi une proie facile pour les archers anglais. Par la suite, les deux corps de batailles s’engagent dans le désordre.

Bataille

La bataille tourne rapidement à l’avantage du Prince Noir. Sentant la défaite s’approcher, Jean le bon décide d’envoyer ses trois fils aînés vers Chauvigny. 

Paroles

Seul le cadet Philippe, le Hardi (futur duc de Bourgogne), 14 ans, reste au côté de son père en lui recommandant ces célèbres paroles : 

Gardez-vous

« Père, gardez-vous à droite, père, gardez-vous à gauche ! »

Cerné

Mais le roi est rapidement cerné, et même capturé par l’ennemi. La défaite est désastreuse, dix ans après Crécy, le royaume est plongé dans la plus grave crise de son histoire. 

Libérer

En l’absence du roi, les états généraux de langue d’oil (états du nord) se réunissent sans attendre et décident de libérer Charles le mauvais dans l’espoir qu’il protège le pays dans la défaite. 

Perfide

Mais le perfide Navarrais entre en contact avec les Anglais pour s’approprier de nouveaux fiefs.

Emeutes

- Émeutes urbaines : pendant ce temps à Paris, la bourgeoisie s’insurge contre la noblesse et le dauphin, le futur Charles V. Sous la conduite d’Étienne Marcel, prévôt des marchands (charge qui en faisait une sorte de maire de Paris), ils réclament l’abolition de certains privilèges et le contrôle des impôts. 

Etienne Marcel

En fait, Etienne Marcel rêve de rendre sa ville autonome, à l’image de certaines villes flamandes ou italiennes. 

- Un jour de 1358, il fait irruption dans la chambre du dauphin, faisant assassiner ses maréchaux devant lui. Le pauvre dauphin de 18 ans est infirme et incapable de porter une épée. 

Chaperon 

Il est bientôt contraint de porter un chaperon aux couleurs rouge et bleu de la ville. Mais le dauphin parvient à s’échapper de façon rocambolesque, et fait bientôt le siège de Paris avec ses troupes. 

- Alors qu’il s’apprêtait à donner les clefs de la ville à Charles, le mauvais, Etienne Marcel est assassiné. L’héritier du trône peut alors faire son entrée triomphale dans la capitale. Plus tard, il fera ériger la Bastille pour tenir en respect les turbulents Parisiens.

- La Jacquerie : dans les campagnes, l’exaspération due à l’impopularité de la noblesse après la défaite de Poitiers et à la misère entraînée par la guerre et la peste provoqua une explosion.

Les Jacques (du surnom de Jacques Bonhomme que les maîtres donnaient à leurs serviteurs) incendièrent les châteaux et menacèrent les seigneurs.

- La répression, notamment dans la région de Beauvais et de Meaux, fut terrible, et des milliers de paysans furent massacrés.

Emprisonné

Emprisonné dans la Tour de Londres, Jean le bon a promis à son geôlier, Édouard III, une rançon de 4 millions d’écus d’or en échange de sa libération ainsi que toutes les possessions des Plantagenêts. 

Victoire

Mais le dauphin Charles, auréolé de sa victoire face aux bourgeois parisiens, ne l’entend pas de cette oreille. Édouard III tente alors un nouveau débarquement visant à le faire sacrer à Reims. 

Sièges

Épuisés par de longs sièges, les Anglais sont contraints de se retirer du territoire. Le traité de Brétigny est signé en 1360, les Anglais y gagnent de nouvelles possessions en France. 

Libéré

Le roi Jean le bon est libéré, mais il se rend prisonnier, volontaire quelques mois plus tard : son fils Louis d’Anjou qui était utilisé comme otage s’était enfui pour rejoindre son épouse. Finalement, Jean II meurt en captivité en 1364. 

Relèvement

Charles V, dit le Sage, monté sur le trône, fut l’artisan du relèvement de la France.

Cultivé 

Cultivé, collectionneur de manuscrits rares et d’œuvres d’art, aimant s’entourer d’écrivains, de peintres, de musiciens, il fit reconstruire le Louvre et y fonda la bibliothèque royale. 

Travailleur

Grand travailleur, il sut s’entourer de bons ministres. Grâce à un nouvel impôt sur le sel, la gabelle, il rétablit les finances de la couronne. 

Leçons

Tirant avec intelligence les leçons de l’échec de Poitiers, il réorganisa l’armée : finis les cavalcades épiques des barons féodaux ! 

Milice

Désormais, une milice permanente procédant à l'opération de guérilla plutôt que par meurtriers engagements frontaux formerait l’élément de base.

Rançon

Après avoir payé une partie de sa rançon, Jean le bon sort de captivité. En 1360, il crée le franc, pour commémorer sa libération (franc = affranchi). Cette monnaie vient compléter l’écu d’or de Saint Louis et la livre tournois en argent.

Pièce

La pièce de 1360 représente le roi à cheval, une seconde édition en 1365 représentera le roi à pied (le « franc à pied » ).

2000002982373Bertrand du Guesclin à cheval.

Bertrand du Guesclin 

Bertrand du Guesclin est né près de Rennes en 1320. Mat de peau, presque noir, le bébé était paraît-il si laid que son père ne voulut le reconnaître. Bousculé, battu du fait de sa laideur, Bertrand rendit dès qu’il put coup sur coup. 

Chef 

Un jour, l’enfant s’insurgea contre ses frères et renversa une longue table, une religieuse orientale le calma et lui prédit qu’il serait un jour le Chef des chefs et que les Lys s’inclineront devant lui. 

Tournoi

Plus tard, lors d’un tournoi où il a interdiction de participer, il défait tous ses adversaires, avant de refuser de combattre son père. 

Caractère

Il se forgea ainsi une force de caractère et un corps d’athlète qui l’amènerait à la plus haute dignité du royaume après le roi. 

Épée 

En effet, en 1370, Charles V remet à Bertrand du Guesclin l’épée de connétable de France (chef des armées). 

Breton

Jusqu’à cette date, le fier Breton était à la tête d’une bande de paysans qu’il avait entraînés lui-même à se battre selon les principes de la « guérilla » : la hache pendue au cou.

Harceler

Il s’agissait de harceler les Anglais, vils occupant de sa terre bretonne. Alors qu’Henri de Lancastre dirige une chevauchée en Bretagne, Bertrand s’illustre au cours de la défense de Rennes. 

Chevalier

Charles de Blois l’adoube chevalier en 1357. Dès lors, au cours du conflit de Succession de Bretagne, Du Guesclin se rangera à ses côtés face à Jean de Montfort.

Légende 

Une légende courait sur l’origine de la famille du Guesclin. Cela remonterait à Charlemagne, une flotte de nefs sarrasines, conduite par un roi nommé, Acquin, aborda les côtes bretonnes et dévastèrent les environs.

Envahisseurs

Charlemagne accourut en personne, et rejeta les envahisseurs à la mer.

Sarrasins

La panique fut telle que les Sarrasins abandonnèrent sur la plage tentes et matériel ; parmi tout cela, il y avait un enfant, le propre filsd’Acquin.

Filleul

Charlemagne en fit son filleul et le baptisa. Il lui donna des précepteurs et en fit un chevalier auquel il octroya le château de Glay qui devint le fief de Sire Glay-Acquin. Nous ne sommes pas loin de Du Guesclin.

Victoire

En 1357, Du Guesclin est au service du roi Charles V. Il participe à toutes les batailles qui opposent les troupes royales aux Anglais et Navarrais. Il obtient sa première victoire à Cocherel (près d’Evreux), en 1364, en battant l’armée de Charles le mauvais. 

Défaite

Puis, c’est la même année, la défaite d’Auray pour la succession de la Bretagne. Il sera fait prisonnier, le roi s’empresse alors de payer sa rançon.

Lutte

Bertrand du Guesclin engage ensuite une lutte contre le fléau de l’époque : « les Grandes Compagnies » : des mercenaires sans emploi qui s’étaient rassemblés en Côte d’Or. Ces fameuses compagnies se livraient à des exactions en tout genre.

Solution 

Il fallut trouver une solution pour se débarrasser de ces pillards. Du Guesclin, qui était le seul homme à avoir suffisamment d’autorité pour les rassembler,avec lui pour combattre en Espagne. 

Lutte

Le futur connétable avait en tête de mener la lutte contre Pierre le Cruel, allié des Anglais, qui disputait à son frère Henri de Trastamare le royaume de Castille. 

Conquérir

Du Guesclin réussis à conquérir la Castille, mais il est capturé par le Prince Noir. Le roi paya de nouveau la rançon. Libéré, Du Guesclin parvient à vaincre son ennemi à la bataille de Montiel en 1369.

Décadence

Quant aux Grandes Compagnies, elles entrèrent peu à peu en décadence. De 1370 à 1380, en utilisant toujours une tactique, très personnelle, de harcèlement de l’adversaire en partant des places-fortes prises et bien défendues.

Chasser

Du Guesclin va réussir à chasser les Anglais de presque la totalité du territoire français occupé (aquitaine, Poitou, Normandie). 

Mort

En 1380, il meurt au siège de Châteauneuf-de-Randon en Auvergne. Charles V le fit ensevelir, fait unique pour un homme qui n’est pas roi, dans la basilique royale de Saint-Denis, aux côtés des rois de France. 

Maladie

Le roi, victime de maladie, ne tarda pas à le rejoindre.

Règne

Au cours du règne de Jean, le bon, le Dauphiné est rattaché par donation à la couronne. Désormais, l’héritier présomptif de la couronne recevra ce territoire et portera donc le titre de Dauphin. 

Dauphin

Le premier dauphin sera Charles V, par la suite, ce titre servira à désigner l’héritier du trône deFrance (généralement le fils aîné du roi).

Impôts

Charles VI « le bien Aimé » ou « le Fol » Avant sa mort, Charles V avait supprimé les fouages (impôt perçu sur chaque foyer), privant ainsi la monarchie de ressources.

Royaume 

À sa mort, son fils Charles VI n’a que douze ans. Ce sont ses oncles, les ducs d’Anjou, du Berry, de Bourgogne et de Bourbon qui gouvernent le royaume. 

Profitant

Profitant de leur situation, ils dilapident les ressources du royaume et décident d’instaurer de nouveaux impôts pour leur profit personnel. 

Révolte

En 1383, c’est la révolte des « Maillotins » : des Parisiens armés de maillets descendent dans la rue pour manifester leur mécontentement. 

Affaires

En 1388, Charles VI prend en main les affaires du royaume, il chasse ses oncles et rappelle les anciens conseillers de son père, que les princes appellent les « Marmousets » (parmi eux le connétable Olivier de Clisson).

Charles VI

Pour ses sujets, Charles VI devient « le bien Aimé ». En 1392, le destin de ce roi va littéralement changer.

Expédition

En traversant la forêt du Mans, lors d’une expédition contre le duc de Bretagne, le roi prend les membres de sa suite pour ses ennemis et les attaque en brandissant l’épée. Six chevaliers sont tués avant qu’on n'ait pu le maîtriser.

Folie

La brutale folie du roi s’aggrave l’année suivante. Les sujets du royaume craignent un retour des oncles de Charles VI au pouvoir. 

Lucidité

Mais à travers ses crises de folie, le roi retrouve des accès de lucidité et gouverne avec sagesse. Personne n’ose alors placer le roi sous tutelle.

Guerre 

Dès 1392, la reine Isabeau de Bavière préside un conseil de Régence mouvementé. Deux factions s’affrontent alors, aboutissant à une grave guerre civile :

  • Le parti d’Orléans (plus tard appelé Armagnacs) du frère de Charles VI : Louis d’Orléans (grand-père du futur Louis XII).
  • Le parti bourguignon du puissant oncle de Charles VI : Philippe le Hardi. Duc de Bourgogne, Philippe a hérité de l’apanage confié par son père Jean le bon, il obtient la Flandre grâce à son mariage. À la tête d’un immense royaume, ses descendants se détacheront peu à peu du royaume de France.

Rapprochement

Pendant ce temps, la France esquisse un rapprochement avec l’Angleterre. Le roi d’Angleterre, Richard II épouse la fille de Charles VI. Les deux souverains se rencontrent sans parvenir à des conditions de paix. 

Richard II

En 1399, Richard II est renversé par Henri de Lancastre, c’est la fin des tentatives de pacification entre les deux royaumes. 

Rivalité

La rivalité ne cesse de croître entre Louis d’Orléans, qui est à la tête de l’armée française, avec le nouveau duc de Bourgogne, Jean Sans Peur. Ce dernier fait assassiner Louis d’Orléans en 1407, dans le quartier du Marais à Paris. 

Assassinat

Cet assassinat marque le début de la guerre civile. 

Fils 

Le fils de la victime, Charles d’Orléans, demande l’appui à son beau-père Bernard VII, comte d’Armagnac (d’où l’appellation de la faction).

Ressources

Armagnacs et Bourguignons se disputent les places et ressources du royaume, n’hésitant pas à faire appel à l’Angleterre.

Populaire

Jean Sans Peur parvient bientôt à dominer Paris. Très populaire, le duc bénéficie de l’appui de l’Université et d’une remuante corporation de bouchers, dirigé par Simon Caboche. 

Réforme

Ces derniers obtiennent en 1413, une grande réforme administrative : l’ordonnance cabochienne. Mais les troubles persistants inquiètent la bourgeoisie parisienne, qui se rapproche des Armagnacs, le comte Bernard VII se rend maître de Paris et se fait nommer connétable par la reine Isabeau de Bavière.

2000002982373Bataille d'Azincourt, miniature tirée de l’Abrégé de la Chronique d'Enguerrand de Monstrelet, xve siècle, Paris, BnF, département des Manuscrits.

Querelles

Les querelles fratricides qui balayent la France n’ont pas échappé au nouveau roi d’Angleterre, Henri V de Lancastre. 

Relancer

Ce dernier en profite pour relancer la guerre, il débarque avec ses troupes en Normandie. Henri V est le fils d’Henri IV, l’usurpateur qui a fait assassiner Richard II, l’héritier des Plantagenets. 

Ambitions

Il souhaite revoir les ambitions anglaises sur la couronne française, et à défaut, regagner une partie du continent perdue grâce aux campagnes de Bertrand du Guesclin. Sitôt débarqué en France, le souverain anglais, va se réfugier à Calais. 

Avantage

L’armée française s’organise autour des Armagnacs. Une fois encore, ils possèdent l’avantage numérique, mais malgré les défaites de Crécy et de Poitiers, la chevalerie française n’a rien perdu de son arrogance. 

Conseils

En dépit des conseils du duc du Berry, les Français décident d’attaquer les Anglais dans un passage étroit, où il est impossible de se déployer. 

Fatigués

Déjà fatigués par la longue nuit d’attente sous la pluie, les chevaliers chargent avec le soleil dans les yeux. Avec leurs lourdes cuirasses, ils peinent à se déplacer et sont accueillis par une volée de flèches anglaises. 

Piétons

Des piétons anglais viennent bientôt aux pieds des chevaliers en les frappant avec masses et épées. Les prisonniers sont égorgés. Azincourt est l’une des plus meurtrières batailles du Moyen Âge avec 10 000 pertes côté français. 

Tués

Une fois de plus, de nombreux barons français sont tués, Charles d’Orléans, neveu du roi et père du futur Louis XII est capturé et demeurera 25 ans en Angleterre. 

Chevalerie

La chevalerie française qui demeurait l’élite du royaume pendant deux siècles entre en déclin. Ses vertus ancestrales comme le courage, la foi et le sacrifice sont balayés par la stratégie militaire. 

Infanteries

Une fois de plus, une poignée d’infanteries a défait une horde de chevaliers.

Conquête

L’inaction du clan des Armagnacs, toujours au pouvoir, incite Henri V à élargir ses projets. Il débarque en Normandie et organise une conquête méthodique. 

Gouvernement

En 1417, Jean Sans Peur et Isabeau de Bavière installent à Troyes, un gouvernement rival de celui du dauphin. 

Terreur

A Paris, les Armagnacs ne s’imposent que par la terreur. En 1418, une violente émeute les chasse de la ville. Le comte Bernard VII et les siens sont froidement massacrés. 

Pillages

La nuit du 20 août, les pillages et les massacres se poursuivent. On compte plus de dix mille morts. Le prévôt de Paris rentre dans la chambre du dauphin (le futur Charles VII), organisant sa fuite à cheval. Âgé de 15 ans, le dauphin part se réfugier à Bourges dans le duché du Berry qu’il a hérité de son grand-oncle. 

Triomphe

C’est un triomphe pour Jean Sans Peur et ses alliés anglais. 

Duc 

Le duc de Bourgogne manœuvre à sa guise le roi Charles VI et sa reine Isabeau de Bavière. Ayant fait alliance avec les Anglais pour son intérêt personnel, Jean Sans Peur en vient cependant à s’interroger au vu de l’invasion anglaise sur le territoire national. 

Réconciliation

Il souhaite faire une ultime tentative de réconciliation avec le dauphin. Les deux partis semblent disposés à mettre fin à leur rivalité qui ne sert que les intérêts anglais. 

Entrevue

Une entrevue a lieu sur le pont de Montereau en 1419, Jean Sans Peur s’y rend sans protection. 

Conseiller

C’est alors qu’un conseiller du dauphin, Tanguy du Châtel lui porte un coup de hache au visage, Jean Sans Peur est roué de coups puis assassiné. 

Meurtre

Naturellement, le meurtre horrifie le pays et ranime la querelle entre Armagnacs et Bourguignons. Charles VI se laisse convaincre par les Anglais de déshériter son fils et signe l’ignominieux traité de Troyes (1420). 

Fille

La fille de Charles VI est promise au roi d’Angleterre qui devient le successeur au trône de France. 

Entrée

Il fait une entrée triomphale à Paris aux côtés de Charles VI. Il semble qu’un roi anglais règne sur le royaume de France !

Réconciliation

La réconciliation entre Armagnacs et Bourguignons aurait dû constituer le relèvement français. Mais il n’en est rien, l’assassinat de Jean Sans Peur plonge le pays dans ses heures les plus noires.



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Date de dernière mise à jour : 04/10/2023