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Au cœur de l'Histoire 8

Au coeur de l histoireAu coeur de l histoire 1


Comment Rome a puni Lyon pour avoir parié sur le mauvais général

2000002982373Clodius Albinus.

Lyon a perdu tout son prestige politique et économique après avoir parié sur le mauvais général. Ce qui marquera le début d'un irrésistible déclin jusqu'à l'arrivée des barbares au Ve siècle, Lyon n'était alors plus qu'un gros village.

Décadence

L'origine de la décadence de Lugdunum, c'est la mort de l'empereur romain Commode, assassiné en 192 après J.-C., qui ouvre une longue crise de succession. Plusieurs généraux s'affrontent pour prendre le pouvoir à Rome. Et Lyon décide de prendre parti pour Clodius Albinus.

Septime Sévère

Sauf qu'en 197, c'est l'ancien gouverneur de Lyon Septime Sévère, à la tête des légions du Danube, qui l'emporte. Et il fera payer cher aux Lyonnais leur choix malheureux. En 197, Lyon est encore une grande et belle ville riche, avec de nombreux commerces sur la Presqu'île, et des monuments et villas sur la colline de Fourvière.

Cité

Malgré ce statut, la cité n'est pas fortifiée. Albinus est le candidat de Lyon, mais aussi du Sénat et de tous les Gaulois. Mais le reste de l'empire romain préfère Septime Sévère, qui va entrer en guerre contre son rival.

Défaites

Deux défaites décisives ont lieu pour Clodius Albinus en février 197. La première à Tournus en Saône-et-Loire. Et la seconde dans les Monts d'Or, aux portes de Lugdunum. Cette dernière bataille marque son époque, certains historiens évoquent 100 000 hommes impliqués.

Antonins

Et elle met fin à la dynastie des Antonins qui régnait sur Rome depuis un siècle. À cause de ce revers, Albinus se suicide. Son corps est retrouvé, décapité et jeté dans le Rhône. Sa tête part à Rome pour l'exemple, et Lyon se retrouve dans l'inconfortable situation d'une ville qui a misé sur le mauvais cheval.

Adversaire

Sévère, ne pardonne pas à Lyon d'avoir soutenu son adversaire. Il a beau avoir administré la ville par le passé, il n'éprouve aucun remord à envoyer ses troupes la piller.

Empereur

Nouvel empereur de Rome, il décide de faire fermer l'important atelier monétaire lyonnais, qui était un élément déterminant de pouvoir sur le continent, car très peu de cités avaient le droit de battre monnaie. Sévère retire aussi à Lyon sa cohorte urbaine, c'est-à-dire sa milice civile chargée de maintenir l'ordre.

Ville

N'étant plus une ville stratégique pour l'Empire, Lyon perd très vite de sa superbe pour redevenir une simple cité de province. Malgré la perte du pouvoir militaire et administratif, les habitants conservent tout de même un train de vie plutôt positif dans l'immédiat.

Commerce

Ville de passage, Lyon continue de prospérer grâce au commerce. Et la bourgeoisie ne s'en plaint pas. Lyon aura finalement anticipé la décadence de l'empire romain avec cette défaite d'Albinus en 197. Mais au cours des siècles qui suivent, le déclin de Lyon va s'accélérer.

Incursions

A partir du IIIe siècle ont lieu des incursions barbares qui nécessitent un renforcement des frontières. Au Ve siècle, les grandes invasions des Alamans, Vandales, Wisigoths, Burgondes, Francs renversent l'Empire romain d'Occident. Et chaque fois, Lyon subit d'importants dégâts.

2000002982373Entre 43 avant Jésus Christ et le IIe siècle, les Romains font de Lyon, alors appelée Lugdunum, la Capitale des Gaules.

Aqueducs

Le plus marquant fut la destruction des aqueducs qui rendait très difficile l'approvisionnement en eau de la colline de Fourvière et des pentes de la Croix-Rouge. Ce qui poussa les habitants à se regrouper sur la Presqu'île et le Confluent.

Routes

Les routes n'étant plus sûres, l'activité commerciale ralentit fortement. Et les échanges avec Rome, la Rhénanie ou même l'Angleterre deviennent de plus en plus difficiles.

Burgondes

Le tournant pour Lyon, c'est l'arrivée des Burgondes qui s'y installent en 461 pour en faire la capitale de la Burgondie, s'étendant alors de la Provence à la Bourgogne.

Barbares

Ces barbares originaires de Germanie sont installés dans le Jura depuis 443. On les dit assez civilisés, mais restent des soldats vivant de pillages. Un peuple qui n'a ni le temps, ni le goût de se sédentariser. À Lyon, les Burgondes s'intègrent assez bien.

Arius

Disciples d'Arius, un opposant à la doctrine officielle, ils laissent pourtant les évêques lyonnais exercer leur magistère. Ce qui rassure les habitants, majoritairement chrétiens. Lyon est alors une ville de 10 000 habitants, très loin des 100 000 âmes recensées à l'apogée de l'Empire romain au IIe siècle.

Fourvière

Sur l'impulsion des Burgondes, la colline de Fourvière est totalement délaissée et les vestiges de l'Empire comme l’amphithéâtre tombent en ruine. La ville se déplace sur les bords de Saône, où se regroupe l'essentiel de la population.

2000002982373Clodius Albinus, denarius Lyon.

Héritage

Les Burgondes n'étant pas des bâtisseurs, ni de grands administrateurs, ils se contentèrent de peu, sans volonté de laisser un héritage. Où sont passés les Lyonnais de l'époque romaine ? Progressivement, ils ont rejoint la campagne où il était plus simple de subvenir par soi-même aux besoins de sa famille.

Approvisionnement

L'approvisionnement des villes était devenu trop aléatoire et difficile. La fin de l'Empire avait ainsi provoqué un retour à la ruralité. La défaite d'Albinus a visiblement façonné les Lyonnais, devenus modérés politiquement.

Révolution

Comme si elle était restée présente dans l'inconscient de la mémoire locale. Du coup, jusqu'à la Révolution française, Lyon évitera toujours de prendre position, et se ralliera sagement au pouvoir dominant les Burgondes puis les rois de France.


Un chercheur pense avoir identifié les camps militaires perdus de l'empire assyrien vieux de 2 700 

2000002982373Ce relief assyrien du palais du Nord-Ouest de Kalhu (vers 865-860 avant notre ère) montre le roi Ashurnasirpal avançant sur une ville ennemie.

En couplant sources anciennes et données modernes, l'archéologue Stephen Compton déclare avoir identifié les emplacements potentiels des regroupements des troupes d'un puissant roi assyrien avant les célèbres sièges de Lakish et Jérusalem. Il pointe ainsi des sites pour de futures fouilles.

Assyrie

Au VIIIe siècle av. J.-C., l'Assyrie est l'un des plus grands empires du monde antique, couvrant une vaste région de la mer Méditerranée au golfe Persique. Le roi Sennachérib en fut alors l'un de ses souverains (règne de 705 à 681 av. J.-C.), connu pour ses campagnes militaires contre les royaumes de Babylone et de Juda.

Sièges

Notamment, les sièges de Lakish et de Jérusalem vers 701 av. J.-C., dont les récits sont détaillés de manières bien différentes dans les annales assyriennes et la Bible hébraïque.

Stephen Compton

Or, dans la revue Near Eastern Archaeology de juin 2024 consultée par LiveScience, Stephen Compton, un chercheur indépendant spécialisé en archéologie du Proche-Orient, annonce avoir identifié les potentiels emplacements des camps militaires royaux occupés par Sennachérib lors de ses conquêtes il y a 2 725 ans.

Références

Et pour ce faire, il a comparé les références visuelles et textuelles qui leur sont liées aux caractéristiques (images aériennes, satellites, données archéologiques et historiques) du paysage réel.

Ruines

Les ruines d'un camp typiquement assyrien à Lakish L'archéologue s'est d'abord appuyé sur les bas-reliefs ornant autrefois le palais de Sennachérib dans l'ancienne cité assyrienne de Ninive, représentant ses troupes prenant Lakish (40 kilomètres au sud-ouest de l'actuelle Jérusalem, Israël).

Ouvrages

Ces ouvrages, exposés au British Museum (Londres, Angleterre), montrent ainsi le fameux camp militaire royal, qui a été reconstruit sous forme de "carte virtuelle".

Structure

Une structure ovale avec des murs, des ruines similaires en taille et en forme au camp des bas-reliefs, a ainsi été décelée au nord de Lakish. Or, selon Stephen Compton, les bivouacs assyriens avaient justement tendance à être ovales.

Étude

Par ailleurs, note-t-il dans son étude, l'ancien nom arabe du site était Khirbet al Mudawwara khirbet, "les ruines", mudawwara pouvant désigner au Moyen-Âge l'endroit où le sultan installait son camp.

Dénomination

Une dénomination qui pourrait suggérer que les habitants ultérieurs des lieux auraient peut-être su que les anciens Assyriens les avaient utilisés comme campement. Leur chercheur ajoute en outre qu'une étude archéologique du site, menée au XXe siècle, n'a trouvé aucune preuve d'habitation pendant 2 600 ans…

Fragments

Si ce n'est des fragments de poterie, dont les styles datent de l'époque exacte du siège de Sennachérib. Il aurait par la suite été de nouveau abandonné pendant des siècles.

Résultats

Ces résultats ont été envoyés aux archéologues du site de Lakish, dans l'espoir que des fouilles soient menées pour y découvrir des indices que le camp assyrien s'y trouvait.

Site

Un site plus complexe mais prometteur à Jérusalem Le même procédé a été employé pour le camp de Jérusalem.

Descriptions

Les descriptions de la Bible, de l’historien babylonien Berose (IVe siècle av. J.-C.-IIIe siècle av. J.-C.) ou encore du Grec Hérodote (Ve siècle av. J.-C.) ont été mises en parallèle à des photographies aériennes et archives de fouilles du XIXe siècle.

2000002982373Carte des principales villes assyriennes, Sémhur.

Expert

D'autant que l'expert avait déjà une piste : entre 1881 et 1882, le Palestine Exploration Fund avait identifié, au nord du mont du Temple, des murs sur un site dénommé Jebel el Mudawwara.

Archéologues

Les archéologues du XIXe siècle ont émis l'hypothèse qu'il s'agissait des vestiges d'un camp romain construit par Titus (39-81 apr. J.-C.) lors de l'invasion de Jérusalem par les Romains en 70 apr. J.-C.

Camps

"Cependant, les camps militaires romains étaient toujours rectangulaires, alors que celui-ci était ovale, forme caractéristique des camps assyriens", écrit Stephen Compton dans un article de Popular Archeology du 4 juin 2024.

Sennachérib

Pourrait-il donc s'agir d'un site bien antérieur, utilisé par Sennachérib ? L'histoire des lieux à partir du XXe siècle pourrait rendre, en comparaison à Lakish, plus difficile la réalisation de nouvelles fouilles.

Britanniques

Dans les années 1930, les Britanniques y ont construit un dépôt de munitions. Jebel el Mudawwara est rebaptisé Ammunition Hill ("la Colline aux Munitions").

Tranchées

Une série de tranchées et de fortifications y ont ensuite été construites par l'armée jordanienne. Puis le mont fut, en 1967, le théâtre de l'une des batailles les plus féroces de la guerre des Six Jours opposant les troupes israéliennes et jordaniennes, si bien qu'un musée et un site commémoratif s'y trouvent désormais.

Hypothèses

Des hypothèses qu'il reste encore à confirmer "En utilisant ce qui a été appris de ces deux premiers sites de camps de siège (Lakish et de Jérusalem), y compris le toponyme distinctif Mudawwara, d'autres camps militaires assyriens ont été identifiés, ajoute Stephen Compton dans Popular Archaeology.

Cas

Dans certains cas, il a également été possible d'utiliser les camps nouvellement découverts pour localiser les sites d'anciennes villes dont on savait qu'elles avaient été assiégées par les Assyriens, mais dont l'emplacement était inconnu ou incertain."

Confrères

Certains de ses confrères, dont quatre ont été interrogés par LiveScience, sont plus sceptiques quant à ces résultats. Si plusieurs estiment plausible que Khirbet al Mudawwara ait pu accueillir un camp de siège assyrien il y a deux millénaires,

David Ussishkin

David Ussishkin, professeur d'archéologie à l'Université de Tel Aviv (Israël), est convaincu qu'il se serait trouvé au sud-ouest de Lakish, site où il a mené des travaux.

Eckart Frahm

L'hypothèse de Jebel el Mudawwara est davantage réfutée. Selon Eckart Frahm, professeur d'assyriologie à l'Université de Yale (États-Unis), les inscriptions assyriennes décrivent plutôt la construction par Sennachérib de "structures fortifiées" pour bloquer la ville, plutôt que la mise en place d'un seul camp.

Chercheurs

Dans tous les cas, les chercheurs soulignent que des investigations supplémentaires notamment, des fouilles archéologiques seront nécessaires pour confirmer ces théories.


Jean Thurel : le soldat le plus dur à cuire de l'histoire

2000002982373En 1788, Jean Thurel pose pour le peintre Antoine Vestier. 

Il est mort en 1807, à l'âge de 108 ans. Cet homme était l'incarnation d'un dur à cuire. Il est né en 1698 en France et s'est enrôlé dans le régiment local de Touraine en 1716.

Jean Thurel

Jean Thurel combattit dans la guerre de Succession de Pologne (1733-1735), la guerre de Succession d'Autriche (1740-48), la guerre de Sept Ans (1756-1763), et même la guerre révolutionnaire américaine (1775-1783). Il servit sous deux rois de France et participa à de nombreuses batailles importantes.

Soldat

Ce soldat était très discipliné, suivait ses ordres et faisait preuve d'une humilité extraordinaire. Il n'a jamais accepté une seule fois une promotion majeure au-delà du statut d'enrôlé.

Réprimandé

La seule fois où il fut réprimandé survint en 1747, alors que son régiment s'était emparé d'une forteresse et en avait verrouillé les portes, le laissant ainsi enfermé à l'extérieur. Afin de ne pas manquer le rassemblement, il escalada les murs de la forteresse.

Régiment

Il finit par arriver à l'heure contrairement à certains de ses collègues ! En 1787, lorsque son régiment reçut l'ordre de se rendre sur la côte nord de la France, les responsables de la surveillance offrirent à Jean Thurel une voiture en raison de son âge avancé (88 ans).

Mots

Ce dernier aurait dit « Allez bien vous faire... » (les mots exacts ont peut-être été modifiés, perdus à travers l'histoire…) Et marché tout le long du chemin, en suivant facilement le rythme des hommes beaucoup plus jeunes de son unité.

France

En France, à l'époque, existait une récompense connue sous le nom de Médaillon des Deux Épées, décernée en reconnaissance de vingt-quatre années de service.

Récompenses

Jean Thurel est le seul soldat à avoir reçu trois de ces récompenses de deux rois de France différents. Même après sa retraite du service actif à l'âge de 94 ans, Jean Thurel était largement respecté par le peuple, les nobles et la royauté de toute l'Europe.

Napoléon

Lorsque Napoléon Bonaparte est arrivé au pouvoir, il a accordé à Jean Thurel sa nouvelle récompense, la Légion d'honneur. Il fut surnommé le « plus vieux soldat d'Europe », ce qu'il fut sans aucun doute dans les dernières années de sa vie.

Mort

Lorsqu'il mourut en 1807 à 108 ans, il avait survécu aux règnes de trois rois de France et sept changements majeurs de gouvernement. À sa naissance, le Roi-Soleil Louis XIV régnait, à sa mort, c'était l'époque de l'empereur Napoléon Ier.

Événements

Au cours de sa vie, il a joué un rôle dans de nombreux événements historiques importants, dont la guerre d'indépendance américaine. Et il a fait tout cela sans se soucier de quoi que ce soit d'autre que ce qui comptait vraiment.


La Tour de Crest

2000002982373La Tour de Crest le plus haut donjon de France (52m), s’élève sur une crête rocheuse depuis plus de 900 ans.

La construction de la Tour de Crest débute au XIIe siècle. Elle constitue l’élément majeur d’un imposant château que se disputeront les comtes de Valentinois et les évêques-comtes de Die.

Assiégé

En 1217, il est assiégé sans succès par Simon de Montfort, le chef de la croisade contre les Albigeois. Au XIVe siècle, les comtes de Valentinois agrandissent la Tour. Avec ses quinze salles sur cinq niveaux, elle illustre parfaitement le système architectural de défense au Moyen Âge.

Donjon

Les dimensions de 32 mètres de long, 20 mètres de large et 52 mètres de haut, en font le plus haut donjon de France parvenu jusqu’à nous. Herses, bretèches et meurtrières révèlent toutes les techniques utilisées contre l’assaillant !

Guerre

Lors de la guerre de Cent Ans, en 1419, le comté de Valentinois et le château de Crest deviennent propriété des rois de France. Sous le règne de Louis XIII, Richelieu lutte contre les Grands du royaume qui s’opposent au roi.

Forteresses

Dans ce but, il fait détruire la plupart des forteresses qui ne défendent pas les frontières. En cas de rébellion, il prive ainsi les rebelles de points d’appui stratégiques.

Château

Le Château de Crest était une forteresse médiévale située dans la ville de Crest, dans le département de la Drôme, dans le sud-est de la France.

Construit

Il était construit sur un éperon rocheux surplombant la rivière Drôme et était l'une des plus grandes forteresses médiévales de France. Remontant au XIIe siècle et avait subi diverses modifications et rénovations au fil des siècles.

Murailles

Les caractéristiques clés du Château de Crest comprennait une imposante tour carrée, des murailles défensives, un donjon et diverses tours.

Région

Le château a joué un rôle stratégique dans la région, servant de forteresse défensive lors des périodes de conflit. Il a été le témoin de divers événements historiques et a été associé à différentes familles nobles au cours de son existence.

Démantelé

Le château de Crest est bien démantelé en 1633, la Tour est conservée pour servir de prison.



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Date de dernière mise à jour : 21/07/2024

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