Au cœur de l'Histoire 3
La guillotine : l'histoire d'une machine à exécuter
Le 25 avril 1792, la guillotine est utilisée pour la première fois.
Le 25 avril 1792, la guillotine était utilisée pour la toute première fois en France sur la place de Grève à Paris. Sous la lame d'une efficacité qui étonna la foule : un dénommé Pelletier condamné à mort pour vol et agression.
Guillotine
"Les préparatifs sont effrayants, mais l’exécution est faite en un clin-d'œil". En ce 26 avril 1792, le quotidien La Feuille du jour n'épargnait pas son encre pour décrire ce à quoi les Parisiens venaient d'assister.
Démonstration
La veille, à trois heures de l'après-midi, sur la place de Grève, la funeste mais non moins célèbre guillotine avait fait sa première démonstration.
Criminel
"Le criminel était furieux, se plaignait des juges en les invectivant, et n’a cédé qu’à la force, pour se soumettre à l’attitude qu’exige ce nouvel appareil", explique le titre.
Nicolas Jacques Pelletier
Le criminel en question se nommait Nicolas Jacques Pelletier et avait été condamné à mort quelques mois plus tôt pour avoir volé et agressé un homme dans la rue.
Foule
Si la foule était habituée des exécutions publiques, ce serait un nouveau spectacle auquel elle assista ce jour-là.
Spectacle
Au haut de deux poutres verticales est un mouton armé d’un instrument tranchant, taillé d’une manière horizontale, et retenu par une corde que l’exécuteur lâche, et qui, tombant perpendiculairement sur le cou du patient, le décapite.
Tête
La tête roule dans un panier, et le corps reste exposé quelque temps après l’exécution.
Efficacité
La Feuille du Jour ne fut pas le seul journal à s'étonner de l'efficacité de l'appareil et de la brièveté de la mise à mort.
Curieux
De nombreux curieux furent même déçus de ne pas apercevoir une trace de sang, comme le raconte la Gazette Universelle le 27 avril 1792.
Réputation
Malgré sa sombre réputation, tout l'intérêt de la "veuve rouge" était pourtant là.
Invention
L'invention de la guillotine est en effet l'un des fruits de plusieurs années de réflexions et de discussions sur le sort des condamnés à mort.
Méthodes
Jusque-là, ces derniers pouvaient être soumis à des méthodes variées allant, selon les profils et les crimes commis, de la pendaison à l'écartèlement, en passant par la décapitation à l'épée et le supplice de la roue.
Souffrir
Le but n'était alors pas tant de punir les criminels mais de les faire souffrir et les humilier pour dissuader quiconque serait tenté de commettre des méfaits similaires. En pratique, cette exemplarité était loin de faire effet.
Condamnations
Les condamnations à mort perpétuaient par ailleurs les privilèges de classe, en ne soumettant pas les nobles et les roturiers aux mêmes supplices.
Joseph-Ignace Guillotin
En décembre 1789, Joseph-Ignace Guillotin, docteur et député, décida de remettre les compteurs à zéro.
Assemblée
Il proposa à l'Assemblée nationale constituante un projet de réforme du Code pénal afin que tous les délits de même nature soient désormais punis par les mêmes peines, "quels que soient le rang et l'état du coupable".
Décapitation
Il alla même plus loin en demandant que la décapitation devienne "le seul supplice adopté" et que l'on trouve une méthode pour remplacer "la main du bourreau".
Idée
L'idée d'une machine à couper la tête des criminels était lancée.
Articles
Au cours des deux années suivantes, jusqu'en 1791, de nouveaux articles furent adoptés, votés et le Code pénal réformé.
Privation
Plus question alors de changer les exécutions en scènes de torture ou de barbarie. L'un des articles disposait ainsi : "la peine de mort consistera dans la simple privation de la vie, sans qu’il puisse jamais être exercé aucune torture envers les condamnés".
Méthode
Une privation qui se fera selon une méthode unique : "tout condamné à mort aura la tête tranchée".
Gravure présentant une machine à décollation du XVIe siècle en Italie.
Modalités
Il restait à mettre au point les modalités techniques. D'autres nations avaient précédé la France en matière de "tranche-tête". Et des systèmes à couperet avaient déjà vu le jour à cette époque en Italie et en Écosse.
Historiens
Certains historiens affirment d'ailleurs que l'un de ces exemples pourrait avoir inspiré le docteur Guillotin.
Bruno Fuligni
"Dans ce domaine, il n’invente rien : les Français ne songent qu’à perfectionner ces mécaniques patibulaires, un tantinet rustiques, dont certaines sont en usage depuis le XVIe siècle", explique l'historien Bruno Fuligni dans son ouvrage Raccourcis.
Paroles
Dernières paroles stupéfiantes et véridiques devant la guillotine paru en 2015 aux Éditions Prisma.
Antoine Louis
Ce n'est pourtant pas Guillotin qui concrétisa véritablement la naissance de la funeste machine, mais un confrère, Antoine Louis, secrétaire perpétuel de l'Académie de chirurgie.
Mécanisme
C'est lui qui perfectionna le mécanisme et décrivit un système capable de décapiter en un instant, fait de deux poteaux reliés par une traverse dont on fait tomber une lame oblique.
Bourreau
Le projet avait reçu l'appui de Charles-Henri Sanson, bourreau de Paris, ayant estimé que le recours systématique à l'épée pour les décapitations nécessiterait, en cas d'exécutions successives, plusieurs armes et pourrait conduire à des scènes de "lutte et de massacre", par "l'immensité du sang produit", indique-t-il dans un rapport technique.
Tobias Schmidt
La conception de la machine fut confiée à Tobias Schmidt, un mécanicien allemand et facteur de clavecins qui y ajouta ses propres modifications.
Essais
À la mi-avril 1792, de premiers essais, étaient menés sur des dépouilles de moutons puis des cadavres humains pour s'assurer du tranchant de la machine, conduisant à quelques ajustements.
Système
Puis vinrent le 25 avril 1792 et la mort du dénommé Pelletier qui permit de constater que le système remplissait à la perfection sa funeste mission.
Déception
À la déception donc d'une partie des Parisiens qui quittèrent les lieux, déçus et peu séduits par la théâtralité de cette nouvelle forme d'exécution, en chantant : "Rends-moi ma potence / Rends-moi ma potence en bois...".
Histoire
Si l'histoire raconte que Schmidt tenta de déposer un brevet pour la machine, ni Guillotin, ni Louis ne furent très fiers de leur implication dans le projet.
Trancheuse
La trancheuse de tête fut dans un premier temps baptisée "Louisette" ou "Louison" en référence Dr Louis.
Atrocité
Surnom qualifié "d'atrocité" par l'intéressé.
Guillotine
Heureusement pour lui, mais au grand dam de Guillotin, ce fut le nom de "guillotine" qui finît par l'emporter, jusqu'à sa mort en mars 1814, le médecin (qui n'a pas été guillotiné contrairement à une croyance répandue) regretta cette dénomination et l'utilisation qui fut faite de sa machine qu'il qualifia de "tâche involontaire de sa vie".
Pelletier
Car la tête de Pelletier ne fut que la première d'une longue série à tomber sous le menaçant couperet de "la Veuve".
Permanente
Quelques jours après, ce furent trois soldats qui furent exécutés. Puis trois faux-monnayeurs. En août 1792, la guillotine était déclarée permanente et ne pouvait plus être démontée.
Terreur
Le système imaginé pour éviter toute souffrance aux condamnés devint peu à peu un instrument de terreur, se transportant jusque dans les provinces sous la forme de copie ou de version ambulante.
Rasoir
Janvier 1793, le "rasoir national" fut envoyé sur la place de la Révolution pour faire tomber la tête du roi Louis XVI jugé quelques jours plus tôt.
Ouvrage
"Français, je meurs innocent ; je pardonne à mes ennemis ; je désire que ma mort soit...", déclara le souverain selon l'ouvrage de Bruno Fuligni qui rassemble les dernières paroles d'une multitude de condamnés.
Marie-Antoinette
Octobre 1793 : ce fut au tour de Marie-Antoinette d'être décapitée après avoir été condamnée pour haute trahison.
Personnalités
D'autres personnalités majeures lui suivirent, dont les révolutionnaires Danton, Robespierre et Camille Desmoulins, l'écrivaine Olympe de Gouges ou encore Louis-Philippe d’Orléans, cousin de Louis XVI.
Exécution
"Voici qui me dispense de cette formalité essentielle", déclara ainsi le duc d'Orléans lors de son exécution le 6 novembre 1793, en saluant le coiffeur et en ôtant sa perruque qui dévoila un crâne chauve.
Bottes
Avant d'ajouter aux aides qui voulaient lui enlever ses bottes : "c’est du temps perdu, vous me débotterez bien plus aisément mort ; dépêchons-nous".
Tableau présentant l'exécution du roi Louis XVI le 21 janvier 1793, exposé au musée Carnavalet à Paris. © Fine Art Images/Heritage Images/Getty Images.
Moulin
Difficile de déterminer combien le "moulin à silence" fit de victimes durant la Révolution française. Plusieurs listes, dont une rassemblée à la fin du XVIIIe siècle par le journaliste et historien Louis-Marie Prudhomme, comptent plus de quinze mille noms, le nombre total réel pourrait toutefois être bien supérieur, certaines estimations évoquant jusqu'à 50.000 individus.
Siècle
Au cours du siècle suivant, des centaines d'autres condamnés à mort furent décapités. Non sans quelques incidents qui conduisirent à apporter quelques modifications à la machine.
Rituel
Les exécutions suivaient par ailleurs toujours le même rituel solennel qui démarrait au petit matin entre les murs de la prison.
Témoins
Plus de foule pour assister au macabre spectacle. Les témoins étaient juste "assez nombreux pour que l'on soit sûr que la loi a été respectée, et pas assez nombreux pour que l'accomplissement de l'acte de justice ressemble à une hideuse mascarade", explique dans ses colonnes le Petit Journal le 8 août 1891 lors de l'exécution de Gustave Doré et Adolphe Berland.
Couperet
Au XXe siècle, le couperet continua de tomber et ce sont plus de 450 personnes qui passèrent sous la lame oblique.
Henri Désiré Landru
Parmi eux, des tueurs en série célèbres comme Henri Désiré Landru et Marcel Petiot ou encore des criminels comme Raymond Callemin, Etienne Monnier et André Soudy, membres de la fameuse bande à Bonnot.
Dernière
La dernière exécution en public fut celle d'Eugen Weidmann, un Allemand de 31 ans condamné pour des assassinats commis en France.
Foule
Ce 17 juin 1939 à Versailles, la foule déborda le service d'ordre provoquant des désordres qui remontèrent jusqu'au sommet de l'Etat.
Décret
Quelques jours plus tard, un décret paraissait pour stipuler que les exécutions "se feront désormais dans l'enceinte de l'établissement pénitentiaire", en présence de neuf personnes.
La guillotine de 1900
Hamida Djandoubi
Dernière exécution Hamida Djandoubi en septembre 1977. Les deux derniers usages de la guillotine en France eurent lieu en 1977 : l'un en juin avec Jérôme Carrein, 36 ans, condamné pour enlèvement, tentative de viol et meurtre d'une enfant, l'autre en septembre avec Hamida Djandoubi, 28 ans, condamné pour la torture et l'assassinat d'une jeune femme.
Abolition
La loi portant sur l'abolition de la peine de mort défendue par le garde des Sceaux Robert Badinter fut adoptée le 30 septembre 1981, puis promulguée le 9 octobre 1981.
Corrélation
"Il n'a jamais, été établi une corrélation quelconque entre la présence ou l'absence de la peine de mort dans une législation pénale et la courbe de la criminalité sanglante", souligna-t-il.
Signification
"La vraie signification politique de la peine de mort, c'est bien qu'elle procède de l'idée que l'Etat a le droit de disposer du citoyen jusqu'à lui retirer la vie".
Graciés
C'est par là que la peine de mort s'inscrit dans les systèmes totalitaires", ajouta-t-il. En octobre 1981, tous les condamnés à mort furent ainsi graciés, certains se voyant infliger une peine de réclusion criminelle à perpétuité.
Histoire du chevalier Bayard
Pierre Terrail 1er, l'arrière-grand-père du chevalier, avait construit en 1404, au lieudit Bayard, une maison forte, qu'on appelait alors une tour.
Lieudit
Ce lieudit était situé dans le mandement d'Avalon, formé des communes actuelles de St-Maximin et de Pontcharra en Dauphiné. Jusque en 1550, cette tour appartiendra à la famille Terrail et notre chevalier y est très probablement né.
Généalogie
Sa généalogie est connue avec plus ou moins de sincérité ; des différents textes la relatant, on peut en tirer un tableau récapitulatif (généalogie de Bayard).
Auteurs
La majorité des auteurs le font naître en 1476, suite à une déclaration approximative de Champier. Vu le déroulement de sa carrière, il est difficile d'admettre cette date ; il vaut mieux situer sa naissance en 1474 ou peut-être même en 1473.
Enfance
On sait peu de choses sur l'enfance du jeune Bayard ; elle s'est déroulée à Pontcharra sur cette colline de Brâme-Farine qui borde le château et qui doit son nom très probablement à la présence de loups.
Hélène Alleman
La jeunesse de Bayard a dû être marquée par un père grand blessé de guerre et une mère pieuse, Hélène Alleman, issue d'une des plus puissantes familles dauphinoises et dont le frère, Laurent Alleman, était évêque de Grenoble.
Nobles
À cette époque, dans les familles nobles, seul l'aîné des enfants héritait du domaine. Les autres devaient se tourner vers les armes ou vers les ordres (le rouge ou le noir).
Pierre Terrail
Puisqu'il est entré en pagerie, Pierre Terrail ne devait pas être l'aîné, ni l'héritier du domaine, à moins qu'il ait renoncé à une partie de ses privilèges au bénéfice de son frère Georges.
Château
Accompagné par un lieutenant du gouverneur, le futur chevalier quitte le giron familial le 8 avril 1486, à l'âge de 12 ou 13 ans, pour se présenter à la cour du jeune duc Charles 1er de Savoie, fixée alors temporairement au château de la Pérouse à Montmélian.
Savoie
Pendant 4 ans, à la cour de Savoie, résidant surtout à Turin, il apprendra la condition de page.
Duc
Durant l'hiver 1486-87, le duc va attaquer son beau-frère, le marquis de Saluces, et, puisque les pages accompagnaient le seigneur, Bayard a probablement participé à cette guerre contre Saluces où il a pu servir comme estafette.
Riquet
Après la mort précoce du duc en 1490, la régente Blanche, effrayée par l'état des finances, restreint le train de vie de la cour ; Pierre Terrail, surnommé Riquet puis Piquet, doit revenir à Grenoble où il est sans doute recueilli par le gouverneur Philippe de Bresse, oncle du roi de France, auquel il va le présenter.
Louis
Mais c'est un autre neveu de Philippe, le jeune Louis du Luxembourg, comte de Ligny, qui prendra Bayard à son service.
Formation
Il semble que la page aille poursuivre alors sa formation guerrière en Picardie autre zone frontière auprès du capitaine Louis d'Ars, commandant les troupes de Ligny.
Charles VIII (roi de France).
Louis XI
Louis XI avait été un roi très ambitieux, soucieux d'agrandir à tout prix le domaine de France. Son fils Charles VIII, épris de combats, voulait poursuivre dans cette voie en allant conquérir le royaume de Naples qui avait appartenu au 13e siècle à l'un de ses aïeux, Charles d'Anjou.
Alpes
Il franchit les Alpes en 1494 et s'avance sans obstacle jusqu'à Naples. Pierre Terrail l'accompagne au sein de la compagnie de Ligny, mais une coalition italienne se forme contre les Français qui doivent en hâte quitter le pays conquis.
Bataille
Elle leur coupe la route près de Parme, à Fornoue, et le 6 juillet 1495, leur livre une courte bataille dont les Français sortiront à grand-peine vainqueurs.
Bayard
Le jeune Bayard, âgé d'à peine 20 ans, y a peut-être combattu, au sein d'une armée dont la bravoure sera qualifiée de furia francese.
Succession
L'année suivante, Pierre Terrail rejoint le Dauphiné pour y régler la succession de son père ; selon certains auteurs, il serait alors devenu seigneur de Bayard.
Louis XII de France.
Charles VIII
En 1498, Charles VIII meurt à 27 ans d'un accident. Son successeur Louis XII revendique non seulement le royaume de Naples, mais également le duché de Milan où avait régné la famille de sa grand-mère Visconti.
Milan
En été 1499, l'armée française, avec Bayard et son capitaine Ligny, passe encore les Alpes et, dès octobre, prend facilement Milan au duc Ludovic le More. Le gros de l'armée se retire, Bayard reste en garnison en Lombardie.
Hostilités
En février 1500, les hostilités recommencent. Ludovic a reconstitué une armée et reprend Milan.
Épisode
Un épisode rocambolesque se serait alors produit, la capture de Bayard par Ludovic le More : poursuivant seul dans la campagne un groupe de cavaliers ennemis, Bayard pénètre à leur suite dans Milan.
Prisonnier
Fait prisonnier, il est conduit auprès de Ludovic, qui le traite avec honneur, lui rend ses armes, sa monture et sa liberté ! Cet épisode serait caractéristique des mœurs de l'époque et de l'esprit de chevalerie, mais il est très certainement inventé.
Défection
En avril, par suite d'une défection de son contingent suisse, Ludovic est fait prisonnier (Il sera enfermé pendant 10 ans, jusqu'à sa mort, à Loches ; ce traitement peu chevaleresque fait douter de la réalité de l'épisode précédent.)
Grade
Les Français soumettent tout le Milanais et une troupe, dont celle de Ligny, reste en garnison à Milan. Bayard est nommé peu après le guidon de la compagnie ; c'est son premier grade militaire.
Escarmouches
Bien qu'il se produisent quelques escarmouches, commence alors une période de répit et, selon certains auteurs, c'est peut-être là qu'aurait été conçue Jeanne Terrail, la fille naturelle de Bayard.
Louis XII
Louis XII s'accorde bientôt avec Ferdinand d'Espagne pour se partager le royaume de Naples et y envoie son armée.
Chevalier
Notre chevalier séjourne dans les Pouilles, à Minervino-Murge, où il garde les terres du comte de Ligny, marié à une princesse italienne, bien vite, Français et Espagnols s'affrontent et les hostilités reprennent.
Siège
Bayard s'illustre au siège de Canosa di Puglia. Il fait partie des onze champions qui combattront sans résultat, mais avec brio, onze Espagnols devant Trani (1502).
Duel
Peu après, un duel d'honneur l'opposera au chef espagnol Sotomayor, redoutable guerrier que Bayard blessera à mort. Ces exploits, racontés plus tard par Champier et enjolivés par le Loyal serviteur, ont dû rendre dès lors le chevalier célèbre en France, en Savoie, en Italie et même en Espagne.
Armée
En octobre 1503, l'armée, après la défaite de Cérignola, se replie sur les bords du Garigliano, au nord de Naples ; là, sur un pont de bateaux, Bayard a tenu tête seul face à 200 Espagnols.
Action
Cette action d'éclat, entrée dans la légende, porte à son comble la réputation de Bayard (Cependant, Guichardin ne dit pas un mot de Bayard dans les cinq pages qu'il consacre à la bataille du Garigliano.)
Trêve
Mais l'armée française capitule à Gaëte. Louis XII signe une trêve avec l'Espagne, abandonne Naples, mais conserve le Milanais.
Révolte
En 1507, le roi part réprimer une révolte à Gênes. Bayard, qui a quelques problèmes de santé et se faisait soigner à Lyon, se joint malgré tout à l'expédition.
Bastillon
Il se distingue dans la prise du bastillon où il attaque au premier rang ; le lendemain, Gênes capitule et Louis XII y entre victorieux.
Capitaine
Deux ans plus tard, selon certains auteurs, le roi nomme Bayard capitaine et lui confie une compagnie de gens d'armes (30 lances et une unité d'infanterie).
Guerre
Louis XII, Maximilien d'Autriche et le pape Jules II s'allient pour déclarer la guerre à la république de Venise qui étend démesurément ses possessions.
Hostilités
Les hostilités s'ouvrent en mai 1509 par une éblouissante victoire française à Agnadel ; les Français occupent Vérone et une partie du Frioul.
Vénitiens
Les Vénitiens se ressaisissent, reprend Padoue et cherche à désagréger l'alliance ennemie. Maximilien se retire du conflit, puis en 1510, Jules II se retourne contre la France, entraînant avec lui, dans la Sainte Ligue, les mercenaires suisses qui, pendant cinq ans, refuseront leurs services au roi de France.
Déclin
C'est le début du déclin de la puissance française dans le Milanais.
Bayard
En 1512, Gaston de Foix et Bayard font reculer le pape et dégagent Ferrare, puis occupent Bologne.
Blessé
Bayard marche à Brescia, alors aux mains des Vénitiens, il est grièvement blessé au cours de l'attaque de la ville ; transporté chez de riches bourgeois, il protégera l'honneur de ses hôtes, sauvera leur maison du pillage, et même distribuera à leurs filles l'argent remis par ses hôtes en remerciement de sa protection.
Guéri
À peine guéri, il rejoint Gaston de Foix devant Ravenne pour participer à une victoire éclatante et coûteuse, où Gaston de Foix trouve la mort (1512). Dans un combat autour de Pavie, Bayard est à nouveau blessé ; il rentre se faire soigner à Grenoble.
Armée
L'armée, épuisée, revient en France. Bayard va combattre ensuite en Navarre, puis en Picardie contre Henry VIII d'Angleterre qui a envahi la France.
Prisonnier
Il sera, une seconde, fois fait prisonnier à Guinegatte (1513, bataille peu glorieuse dite journée des éperons), mais sera libéré contre une rançon payée par Louis XII.
Pape
En 1514, le pape Léon X succède à Jules II. Venise redevient l'alliée de la France. Mais c'est, une année, triste pour la cour de France, où séjourne alors Bayard.
Successeur
Anne de Bretagne meurt à 38 ans, sans avoir donné de successeur au roi. Louis XII se remarie avec la fille du roi d'Angleterre, Marie Tudor.
Mort
Elle a 18 ans, lui 52 et il meurt trois mois plus tard, le 1er janvier 1515.
François Ier est également un roi de guerre.
Cousin
Son cousin François 1er devient roi de France. Le 20 janvier, il nomme Bayard lieutenant général du Dauphiné.
Distinguer
Pendant neuf ans, jusqu'à sa mort, il va se distinguer dans sa province par son dévouement et ses compétences d'administrateur.
Fléaux
Il lutte contre les fléaux, la peste, la famine, les inondations et contre les pillards qui profitaient sans vergogne des calamités ; il apportera aussi un minimum d'humanité dans les prisons de Grenoble.
Roi
Le nouveau roi est décidé à reconquérir le duché de Milan. Mais les Suisses bloquent les cols nordiques, les plus accessibles, dont celui du Mont-Genèvre, en août, Bayard est chargé de préparer le passage des Alpes par un col haut-alpin, plus méridional.
Traversée
On ne sait pas s'il est passé avec quatre compagnies par le Queyras (le col de La Croix, le col Agnel collem Agnis elon Rivail ou par l'Ubaye (le col Maurin) à plus de 2600 m d'altitude, mais leur traversée n'a pas été éventée par les armées gardant le marquisat de Saluces.
Villafranca
À Villafranca, la petite troupe française surprend et fait prisonnier en plein banquet le capitaine papal Prosper Colonna et ses cavaliers.
Armée
Quant au gros de l'armée française, elle passe par le col de Larche en Ubaye où elle aménage une route ; elle évitera ainsi les garnisons suisses dont une partie s'enfuit, libérant le Mont-Genèvre, où passera alors l'artillerie lourde.
Marignan
Le 13 septembre 1515, l'armée campe au sud de Milan occupé par les Suisses qui se lancent à l'assaut des Français : c'est la bataille de Marignan, remportée au bout d'une trentaine d'heures surtout grâce à l'artillerie et avec l'aide des Vénitiens.
Combat
Le roi a participé au combat. Selon Symphorien Champier, au soir de la victoire, donc le 14 septembre, de nombreux jeunes nobles sont armés chevaliers par leur capitaine et, sur sa demande insistante.
François Ier
François Ier lui-même a été adoubé par Bayard. Aymar du Rivail écrit : et finito conflictu Rex a Bayardo fieri miles voluit (le combat terminé, le roi voulut être fait chevalier par Bayard).
Traité
En ce mois de septembre, François Ier signera avec les Suisses un traité de paix qui, malgré son coût élevé, devait s'avérer définitif.
Empereur
Dès 1520, le nouvel empereur germanique Charles Quint, également roi d'Espagne, accentue les menaces aussi bien en France qu'en Italie.
Flandres
L'invasion par les Flandres doit être contenue et Bayard est chargé de défendre Mézières pour interdire la marche vers Paris (1521).
Siège
L'armée impériale dans laquelle ne régnait pas une entente parfaite démoralisée par d'habiles stratagèmes, finit par lever le siège.
Action
Cette action mémorable sera récompensée par l'octroi du grand collier de Saint-Michel à Bayard qui, de plus, se verra affecter désormais une compagnie de 100 lances.
Pierre du Terrail, Seigneur du Terrail.
Lieutenant
Bayard a été nommé lieutenant général du Dauphiné par François Ier le 20 janvier 1515. C'est une nomination surprenante et très honorifique.
Provinces
À cette époque, les provinces étaient dirigées par un gouverneur, noble de haut rang n'y résidant pas et s'en souciant très peu.
Adjoint
C'est son adjoint, le lieutenant-général, qui, en fait, dirigeait la région. En 1515, le Dauphiné avait pour gouverneur le duc de Longueville (dunois III). Bayard exercera sa fonction pendant plus de 9 ans, jusqu'à sa mort.
Œuvre
On connaît mal cette facette de l'œuvre de Bayard ; Champier n'en parle pas, peut-être à cause de la partialité de ses sources ou de sa trop grande précipitation dans l'écriture de son livre.
Informations
Les premières informations sur le sujet semblent être données dans le livre d'Expilly ; on en trouvera aussi dans celui Camille Monnet, dans les actes des Rencontres Bayard de 1997 et dans Histoires croisées (article de Georges Salamand).
Peste
La peste est le principal fléau auquel Bayard a été confronté. Elle sévissait épisodiquement depuis 1348, était très contagieuse et provoquait beaucoup de décès.
Contagion
Bayard dut prendre des mesures pour restreindre la contagion (isolement des malades, restrictions de circulation ...) et assurer des soins corrects aux pestiférés grâce à une réquisition de médecins.
Épidémie
C'est en 1520 que sévit l'épidémie la plus violente de l'histoire du Dauphiné.
Inondations
Il s'est attaché également à limiter les effets des inondations du Drac, qui faisaient périodiquement le malheur de Grenoble.
Solutions
On sait qu'il n'a pu hélas y apporter de solutions définitives, pas plus d'ailleurs que Lesdiguières ne le fera un siècle plus tard, Louis XIVC'est seulement avec Louis XIV que le Dragon sera à peu près maîtrisé.
Brigands
Bayard eut à défendre sa province contre des bandes de brigands qui profitaient des catastrophes pour piller la région. On sait par exemple qu'il a défait une bande à Moirans en mai 1523.
Spéculateurs
Il poursuit également les spéculateurs qui opprimaient le peuple dans les mêmes circonstances.
Témoignage
Le témoignage majeur sur la qualité de son activité administrative est fourni par la piété et la douleur de la foule nombreuse assistant à ses funérailles dont Champier dit qu'elles furent dignes d'un prince.
Aide
En effet, Bayard s'était fortement impliqué dans l'aide aux deshérités, aux malades, aux pestiférés, et même aux prisonniers, exigeant que tous soient correctement traités et nourris.
Frais
Il n'hésitait pas à couvrir les frais de cette assistance en payant de sa poche. À propos de son action humanitaire, nombre d'historiens font remarquer que Bayard n'a pas été beaucoup aidé par son cousin l'évêque, bien moins compatissant que lui à la misère humaine, particulièrement imbu de sa fonction et plein de mépris pour les consuls.
Extravagances
Bayard aura, au moins une fois, à tempérer ses extravagances. C'est pourtant ce cousin qui sera à l'origine du livre de Champier, d'où nos soupçons sur son impartialité.
Reconquête
En 1523, l'armée royale prépare la reconquête du Milanais, mais le roi est retenu en France par la révolte du connétable de Bourbon.
Milan
L'amiral Bonnivet commence le siège de Milan ; Bayard échoue devant Crémone et revient au sud de Milan, Bourbon, qui a offert ses services à l'empereur, commande l'armée ennemie, mais il est sujet à la jalousie des généraux.
Trahison
Bayard est très gêné par la trahison de son ami le connétable et par la nécessité de combattre contre lui.
Retraite
Bonnivet est blessé et l'armée française, peu motivée, entame une retraite prudente : elle rejoint Novare le 8 avril 1524, traverse la Sesia à Romagnano et le 29 au soir, bivouaque près de Rovasenda.
Assailli
Le lendemain matin, l'armée repart. Bayard, à l'arrière-garde, est assailli par des cavaliers ennemis ; vers midi, il reçoit un coup d'escopette au flanc droit.
Touché
Descendu de cheval, il est fait prisonnier. On le dépose au pied d'un arbre : il est visiblement touché à mort.
Chevet
Selon Champier, les chefs ennemis viennent à son chevet et lui manifestent leur compassion. Au duc de Bourbon venu le plaindre, il aurait répondu fièrement (selon du Bellay) : monsieur, il n'y a point de pitié pour moy, car je meurs en homme de bien, mais j'ai pitié de vous, de vous voir servir contre votre prince, votre patrie et votre serment.
Mort
Bayard meurt le 30 avril 1524, près de Rovasenda. Il a été pleuré sincèrement par les Français et par les Espagnols, qui, selon la tradition, auraient fait dire pour lui une messe à Roasio dans la chapelle de la Madonna dei Cerniori.
Inhumé
Ramené à Grenoble le 20 mai 1524, il a été inhumé le 26 août 1524 dans la chapelle du couvent des Minimes de la Plaine à Saint-Martin-d'Hères.
Restes
Une incroyable série de fausses manœuvres, tant au 19e avec le préfet d'Haussez qu'au 20e siècle sous l'occupation allemande, ont abouti à la disparition probablement définitive des restes de Bayard.
Mausolée
À la collégiale Saint-André de Grenoble, se trouve un mausolée funéraire que la Restauration a élevé à sa mémoire ; sur la place du même nom, on trouve une statue sculptée par Raggi.
Pontcharra
À Pontcharra, sa ville natale, une statue équestre porte son regard vers le château de ses ancêtres.
Lyon : connaissez-vous la montagne Saint-Sébastien colline oubliée ?
Voici alors à quoi ressemblait Lyon vers sa fondation selon l’archéologue et architecte Jean-Claude Golvin. (©Jean-Claude Golvin).
Les Lyonnais connaissent bien la colline de la Croix-Rousse. Mais peu d'entre eux connaissent son histoire et son ancien nom : on l'appelait autrefois "montagne Saint-Sébastien".
Saint-Sébastien
Une montagne oubliée se cache sous les yeux de tous, à Lyon. Aujourd’hui, elle est connue sous le nom humble de la colline de la Croix-Rousse. Autrefois vierge d’urbanisation et visuellement plus imposante, on l’appelait la montagne Saint-Sébastien.
Voici son histoire.
Pentes
Les pentes de Condate puis Lugdunum. Il faut remonter aux origines de Lyon. On retrace l’occupation des pentes au premier siècle avant J.-C. dans l’actuel quartier de Saint-Vincent.
Presqu’Île
Alors, la presqu’Île n’était qu’une île et le territoire du bourg de Condate, situé sur l’ouest de l’actuelle colline de la Croix-Rousse, s’arrêtait au pied des pentes. Là, se trouvait la confluence du Rhône et de la Saône.
Lugudunum
Viennent ensuite les Romains, qui fondent Lugudunum, un nom faisant référence aux hauteurs de la ville sur laquelle elle est fondée.
Croix-Rousse
Ils occupent la colline de Croix-Rousse et y installent l’amphithéâtre et le sanctuaire des Trois Gaules en 12 avant J.-C.. Le plateau, lui, reste très peu urbanisé. La chrétienté s’invite dans l’Empire qui s’effondre bientôt.
Moyen-âge
C’est au Moyen-âge que nos contemporains retrouvent le premier patronyme donné à la colline de la Croix-Rousse : on l’appelait alors « montagne Saint-Sébastien » en raison de la présence de l’ermitage de Saint-Sébastien, un martyr du christianisme sous l’Empire.
Le boulevard de la Croix-Rousse se trouve de nos jours à l’emplacement des remparts nord de Lyon en 1550. (©Plan scénographique de Lyon en 1550 / Archives municipales de Lyon).
Ville
Jusqu’au début du XVIe siècle, « la montagne Saint-Sébastien » n’appartient pas à la ville de Lyon, qui se limite au nord de l’actuelle place des Terreaux.
Chemins
Deux chemins principaux très pentus la traversaient pour mener au plateau : la grande Coste Saint-Sébastien (devenue la montée de la Grande Côte) et la petite Coste Saint-Sébastien (devenue la montée Saint-Sébastien qu’on connaît de nos jours).
Vin
Sur les pentes, on cultive alors notamment le vin et peu d’habitations se dressent. Le plateau est largement inhabité.
Mur
Le mur d’enceinte fortifié, appelé Saint-Sébastien, est érigé à l’actuel boulevard de la Croix-Rousse en 1512.
Maisons
On compte alors une centaine de maisons dans les pentes qui s’urbanisent, tandis que le plateau, qui appartient au territoire de Cuire, reste isolé de Lyon et rural.
Croix
C’est à cette période qu’est érigée une croix en pierre dorée sur ce plateau, de couleur ocre. Un hameau se forme en faubourg autour du nouveau rempart, il prend le nom de cette croix rousse.
Hameau
Ce hameau deviendra ville, puis intégrera le plateau pour être appelé Cuire-la-Croix-Rousse. Cuire sera rattaché à Caluire et la Croix-Rousse devient officiellement une ville de 4 500 habitants en 1802. Elle est rattachée à Lyon 50 ans plus tard.
Cardinal de Richelieu : la biographie du ministre de Louis XIII
Le cardinal de Richelieu,
Prélat et homme d'Etat français, le principal ministre de Louis XIII a renforcé le pouvoir royal et fondé l'Académie française. Retour sur son parcours mouvementé.
Armand Jean du Plessis
Le cardinal de Richelieu, de son vrai nom Armand Jean du Plessis, est né le 9 septembre 1585 à Paris et mort le 4 décembre 1642 à Paris.
Figure
Il fut une figure d'autorité importante de la monarchie du XVIIe siècle aux côtés du roi Louis XIII. Auprès du monarque, le cardinal de Richelieu fut "principal ministre d'État" et considéré comme l'homme fort des réformes opérées au milieu du XVIIe siècle.
Diplomate
Fin diplomate, homme intransigeant favorable à une monarchie forte et absolue, il s'imposa à la tête du pouvoir en justifiant ses décisions les plus impopulaires par la raison d'Etat.
Guerres
Il mena de front les guerres contre les Habsbourg, réprima d'une main de fer les révoltes paysannes et étouffa les velléités de la noblesse, mais aussi des protestants dans le pays.
Armand Jean
Armand Jean est le quatrième d'une famille de six enfants, famille d'ancienne noblesse de robe et d'épée mais pauvre, d'origine poitevine et parisienne.
Père
Son père, François du Plessis, seigneur de Richelieu, est le grand prévôt de France et sa mère, Suzanne de La Porte, est fille d'avocat au Parlement.
Fièvre
Il perd son père jeune, en 1590, d'une fièvre pernicieuse (une forme grave de paludisme) mais la générosité financière royale lui permet de bien vivre, en septembre 1594, son oncle Amador de La Porte l'envoie au collège de Navarre pour étudier la philosophie.
Formation
Puis il reçoit une formation par Monsieur de Pluvinel à l'académie équestre où il a accès à tout un tas d'enseignement comme la danse, l'escrime, la littérature... Dans le but d'effectuer une carrière militaire.
Frère
C'est grâce à son frère, Alphonse-Louis du Plessis, qu'il se tourne vers une carrière religieuse. En effet, son frère refuse l'évêché de Luçon, donné à la famille par le roi Henri III en 1584, préférant une plus vie plus austère parmi les moines de la Grande Chartreuse.
Études
Ainsi, attiré par la perspective de devenir évêque, il commence des études de théologie en 1605 et obtient en 1607 son doctorat à la Sorbonne.
Évêque
Le 18 décembre 1606, il est donc nommé évêque de Luçon par le roi Henri IV et le 17 avril 1607, il obtient, du cardinal de Givry, l'investiture canonique. Sans être un pieu fervent, il fut tout de même un évêque attaché à ses devoirs.
Réformateur
Il fait d'ailleurs figure de réformateur catholique, notamment pour avoir mis en place les réformes institutionnelles que le Concile de Trente avait instaurées entre 1545 et 1563, devenant, de fait, le premier évêque de France à les exécuter.
Richelieu
Richelieu commence sa carrière politique en étant élu député du clergé poitevin, aux états généraux de Paris, en août 1614, puis il devient dans le même temps porte-parole de l'assemblée.
Marie de Médicis
Il est ensuite au service de Marie de Médicis. Épouse du roi Henri IV, elle devient régente suite à l'assassinat du roi, le 14 mai 1610, par François Ravaillac de coups de poignard.
Fils
Son fils Louis XIII, alors âgé de 9 ans, étant trop jeune pour gouverner, elle devient régente. En novembre 1615, elle fait de Richelieu le Grand Aumônier de la jeune reine Anne d'Autriche.
Concino Concini
Concino Concini, époux de la dame d'atours de Marie de Médicis et favori de la régente, possède une grande influence politique.
Nommé
Le 25 novembre 1616, il nomme Richelieu ministre des Affaires étrangères au Conseil du roi. Mais Louis XIII se trouve dans l'ombre de Concini.
Pouvoir
Pour appuyer son pouvoir, il décide donc de le faire assassiner, le 24 avril 1617 et devient ainsi roi. Richelieu et Marie de Médicis ne sont pas en bons termes avec Louis XIII : celui-ci trouve que sa mère monopolise le pouvoir et que Richelieu exerce une emprise tyrannique sur lui.
Exil
La mère de Louis XIII et Richelieu partent donc en exil. Au château de Blois.
Efforts
À force d'efforts et de diplomatie, Richelieu parvient à réconcilier le roi et sa mère, d'abord par le traité d'Angoulême le 30 avril 1619, où Louis XIII cède les villes d'Angers, de Chinon et des Ponts-de-Cé à la reine-mère.
Conseil
Cependant, celle-ci ne peut plus revenir au Conseil. Insatisfaite, Marie de Médicis relance les hostilités.
Réconciliation
Le 10 août 1620, Richelieu organise une nouvelle réconciliation, avec le traité d'Angers où le monarque autorise cette fois-ci le retour de Marie de Médicis à la cour du roi, le cardinal de Richelieu obtient grâce à cela une réputation de bon négociateur.
Intronisé
Le 12 décembre 1622, il est intronisé cardinal à Lyon par le pape Grégoire XV, grâce à Marie de Médicis. Celle-ci conseille également à son fils, Louis XIII, d'avoir Richelieu à ses côtés.
Roi
Mais le roi ne lui fait toujours pas confiance. Le cardinal de Richelieu n'entre donc de nouveau au Conseil du roi que le 29 avril 1624.
Louis XIII.
Position
Grâce à sa nouvelle position, le pouvoir de Richelieu s'accroît, notamment après qu'il a gagné la confiance de Louis XIII.
Programme
Il lui propose donc un programme qui possède trois lignes directrices : la déchéance des protestants, de la noblesse et de la maison des Habsbourg.
Lutte
Richelieu lutte vigoureusement contre le protestantisme et il va s'occuper en particulier de la ville de La Rochelle, cette commune est le bastion du protestantisme, elle est en relation avec les Provinces-Unies des Pays-Bas, qui sont calvinistes, et l'Angleterre.
Cités
Grâce à l'édit de Nantes, les cités protestantes se sont transformés en "Etat dans l'Etat", Richelieu y voit donc une menace pour le pouvoir royal.
Indépendance
En effet, en mai 1621, La Rochelle proclame son indépendance et l'établissement d'une constitution de la "Nouvelle République de La Rochelle".
Louis XIII
Le mois suivant, Louis XIII demande au Duc d'Epernon de faire le siège de la ville puis il confie le commandement militaire au cardinal de Richelieu. le 12 juillet 1627, l'île de Ré voit le débarquement des Anglais sur leur terre.
Siège
Richelieu débute donc le siège de la ville, fait fortifier les îles de Ré et d'Oléron et coupe toutes les voies de communication terrestres.
Ravitaillement
Pour empêcher le ravitaillement par la mer, Richelieu fait également construire une digue. Les secours anglais ne tardent pas, mais ils échouent par trois fois, entraînant leur retrait et contraignant la ville, qui subit la famine, à capituler sans condition le 28 octobre 1628.
Survivants
Il ne reste plus que 5 400 survivants sur 28 000 habitants. Louis XIII leur accorde son pardon puis conclut la paix d'Alès le 28 juin 1629, supprimant leurs privilèges et les places de sûreté protestantes, mais laissant aux protestants la liberté de culte établie par l'édit de Nantes.
Proposition
Par sa dernière proposition, celle de la déchéance de la maison des Habsbourg, la relation du cardinal de Richelieu avec Marie de Médicis est altérée, le cardinal de Richelieu scelle ensuite la fin de ce lien en la trahissant par ce qu'on appelle "la journée des Dupes".
Journée
Cette journée se produit les dimanches 10 et lundi 11 novembre 1630. Le roi Louis XIII doit renforcer sa position et son pouvoir de souverain dans son royaume et pour cela évincer ses adversaires politiques.
Marie de Médicis
Mais Marie de Médicis n'est pas en accord avec la politique de Richelieu qui concerne les Habsbourg, elle demande donc à son fils de destituer le cardinal.
Confiance
Lui ayant accordé pleinement sa confiance, il préfère garder Richelieu à ses côtés. Il en résulte donc, après plusieurs bras de fer, l'exil de sa mère Marie de Médicis à Compiègne.
Triple portrait du cardinal de Richelieu, par Philippe de Champaigne (Londres, National Gallery, vers 1642).
Académie
Inspiré d'un groupe littéraire appelé le "cercle Conrart", initié par Valentin Conrart, en 1629, le cardinal de Richelieu crée l'Académie française le 29 janvier 1635, par lettres patentes signées de la main du roi.
Mission
La mission de l'Académie est d'harmoniser la langue française et de la rendre compréhensible pour tous.
Statuts
De plus, dans ses statuts, l'article 24 ajoute que "la principale fonction de l'Académie sera de travailler avec tout le soin et toute la diligence possible à donner des règles certaines à notre langue et à la rendre pure, éloquente et capable de traiter les arts et les sciences".
Autorité
Sous autorité royale, elle fut longtemps sous son influence.
Mort
Dans les dernières années de sa vie, Richelieu souffre de plusieurs maladies - tuberculose intestinale, ténesme, fièvres récurrentes, rhumatismes, goutte, migraine. Il décède le 4 décembre 1642, d'une probable tuberculose pulmonaire.
Impopulaire
À cause de ses exigences politiques, il fut tellement impopulaire que le peuple aurait allumé des feux de joie à l'annonce de sa mort. Le cardinal Mazarin prendra sa suite comme ministre et homme de pouvoir.
Date de dernière mise à jour : 10/11/2023