Catastrophes 7
57 tonnes de poissons morts déversés dans une ville en Grèce
« Après les tempêtes Daniel et Elias de l’automne 2023, environ 20 000 hectares de plaines en Thessalie ont été inondés et des poissons d’eau douce ont été transportés par les rivières jusqu’à la mer », explique Dimitris Klaudatos, professeur d’Agriculture et d’environnement à l’Université de Thessalie.
L’état d’urgence a été annoncé fin août 2024, dans la ville portuaire de Volos, dans le centre de la Grèce, pour gérer les conséquences d’une pollution marine causée par des tonnes de poissons morts.
Poissons
Des milliers de poissons morts déversés dans le port de Volos. L’image a des airs de fin du monde. C’est la deuxième catastrophe environnementale qui frappe le port de Volos, à 330 km au nord d’Athènes, après les inondations qui ont frappé la région de Thessalie en 2023.
Inondations
Ces inondations ont rempli un lac voisin qui avait été asséché en 1962 pour lutter contre la malaria, le gonflant jusqu’à trois fois sa taille normale.
Vassilis Papageorgiou
Le Secrétaire général de la protection civile du ministère de la Crise climatique, Vassilis Papageorgiou, a indiqué que « l’état d’urgence a été déclaré dans la municipalité de Volos dans la région de Thessalie, afin de gérer les conséquences de la pollution marine qui s’est produite dans le golfe Pagasetic », selon l’Athens News Agency (ANA).
Tempêtes
« Après les tempêtes Daniel et Elias de l’automne dernier, environ 20 000 hectares de plaines en Thessalie ont été inondés et des poissons d’eau douce ont été transportés par les rivières jusqu’à la mer », explique Dimitris Klaudatos, professeur d’agriculture et d’environnement à l’université de Thessalie.
Lac
Depuis, les eaux du lac ont considérablement baissé, forçant les poissons d’eau douce à se diriger vers le port de Volos, qui se jette dans le golfe Pagasétique et dans la mer Égée, où ils ne peuvent survivre.
Découverte par la Russie de 511 milliards de barils de pétrole en Antarctique
Plateforme de forage, dans une région très froide / Photo d'illustration.
La Russie aurait mis au jour l'équivalent de 511 milliards de barils de pétrole en Antarctique, soit près du double des réserves connues de l'Arabie Saoudite. Cette découverte inquiète quant à ses conséquences climatiques et géopolitiques.
Traité
Depuis 1959 et la signature à Washington du Traité sur l'Antarctique, le vaste continent blanc est, d'une certaine manière, un bien commun de l'humanité, une terre intouchable pour les scientifiques.
Bases
Ils et elles y disposent de nombreuses bases et peuvent y effectuer de nombreuses recherches, notamment sur la terrible accélération du changement climatique, sur de gigantesques volcans encore inconnus. Les scientifiques, à ce titre, y effectuent de nombreux forages.
Découverte
Et il semble que ce faisant, les Russes aient fait il y a quelques années une découverte aussi majeure qu'inquiétante ou du moins l'aient annoncée.
Détecté
Ainsi que le relatent Newsweek ou The Daily Telegraph, ils et elles auraient ainsi détecté un colossal monde souterrain plein d'une quantité pléthorique de gaz et de pétrole.
Cartes
Suffisamment pour rebattre, potentiellement, les cartes énergétiques et géopolitiques mondiales, et mettre un ultime coup de frein à la transition de la Terre de sa dépendance aux hydrocarbures vers des énergies ne le transformant pas en une brûlante boule invivable.
Inquiétudes
Dès 2023, il y a des inquiétudes internationales autour d'un navire russe nommé Akademik Alexandre Karpinski, faisant la navette entre Le Cap, en Afrique du Sud, et le Continent blanc.
Scientifiques
La raison de cette crainte, exprimée par des militants pour le climat, si les scientifiques à bord du bateau d'exploration polaire partaient pour une mission de forages et d'études géologiques et sismiques, celles-ci semblaient destinées à chercher des réserves de pétrole ou de gaz naturel en Antarctique, malgré le bannissement international de son exploitation.
Firme
Ce qu'expliquent avoir trouvé les hommes et femmes de RosGeo, une firme géante de Russie, dépassait largement les peurs ou les espérances, selon le côté de la barrière derrière laquelle on se trouve.
Estimations
À la suite des estimations faites par les scientifiques russes, Newsweek parle ainsi d'une réserve colossale de 511 milliards de barils d'or noir détectée dans la "partie britannique" (bien que ces nationalités n'aient pas réellement de sens) du Continent blanc.
Production
Pour se donner un ordre d'idée, c'est comme l'équivalent de 10 fois la production en mer du Nord depuis 50 ans. Près du double des réserves connues de l'Arabie Saoudite, le géant mondial du secteur.
Exploration
De quoi donc faire tourner beaucoup de têtes. Cette possible exploration, que le Daily Telegraph fait remonter à 2020, en pleine crise aiguë et mondiale du coronavirus, est quelque peu passée sous les radars.
Vladimir Poutine
Quatre ans plus tard, elle interroge de nouveau, par le biais de parlementaires britanniques. Ceux-ci sont inquiets des visées un peu plus que scientifiques que pourrait avoir la Russie de Vladimir Poutine, certes signataire du Traité sur l'Antarctique, mais dont on connaît la vision très particulière du respect des frontières internationales, notamment (mais pas seulement) depuis l'invasion à grande échelle de l'Ukraine, en février 2022.
Inquiétude
"Il existe une inquiétude que la Russie collecte, des données sismiques qui pourraient être interprétées pour de la prospection plutôt que pour de la recherche", a expliqué aux members of parliament britanniques, tout en litotes, Klaus Dodds, expert de l'Antarctique et professeur de géopolitique au Royal Holloway College.
Décision
Dit de manière plus directe, les recherches russes pourraient ainsi, selon lui, constituer "une décision consciente pour affaiblir les normes liées aux recherches sismiques en Antarctique, et au final un premier pas vers des opérations futures d'exploitation".
Russie
Si la Russie ne cesse d'assurer aux autres nations que seule la science l'intéresse en la matière, on sait en quelle délicatesse elle est avec son propre pétrole, un nerf de la guerre de la guerre en Ukraine placé sous des sanctions par une partie de l'occident, et dont elle a dû rediriger les flux, mais à prix discount, vers l'Inde ou la Chine, avec parfois l'aide de sa vaste (et dangereuse) flotte fantôme.
Réserves
De la découverte à l'exploitation, il n'y a pas qu'un pas, mais dix, mais nul ne sait quelle pourrait être au final l'attitude de la Russie face à de telles réserves, si grandes qu'elles suffiraient à alimenter la soif mortelle du monde pour les hydrocarbures pour quatre décennies encore.
Chine
La Chine, qui depuis quelques années et ainsi que l'expliquait récemment RFI, a ouvert une cinquième base sur le Continent blanc et cherche également à se placer comme une nation majeure de l'Antarctique, est aussi énorme consommatrice d'hydrocarbures.
Normes
Peut-être alors pourrait-elle avoir aussi son mot à dire à propos de ces vieilles normes sur l'exploitation des ressources de la terre australe ou au contraire réfréner les visées lointaines de la Russie.
La NASA montre un monde qui devient dangereux
Alors que l’été 2024 commence à peine, des températures extrêmes sont enregistrées dans presque tout l’hémisphère nord. © Nasa Earth Observatory.
Un peu partout dans l’hémisphère nord, les records de température tombent les uns après les autres en 2024. Avec de lourdes conséquences. Surtout pour les populations les moins préparées.
France
En France, le mois de mai 2024 n'a pas été spectaculairement chaud. Mais à l'échelle de la planète, les scientifiques rapportent que le mois de mai 2024 a bel et bien été le plus chaud jamais enregistré.
Vagues
Et avec de violentes vagues de chaleur enregistrées un peu partout dans l'hémisphère nord, le mois de juin 2024 a atteint des sommets.
Animation
Pour nous donner une meilleure idée de ce qui s'est joué du côté de l'Afrique du Nord, du Moyen-Orient et de l'Asie du Sud, les scientifiques de la NASA nous proposent une animation qui montre la température maximale quotidienne de l'air en surface dans ces régions entre le 15 et le 25 juin 2024.
Chiffres
Histoire de mettre quelques chiffres sur ces images, sachez que le rouge le plus foncé correspond à des températures supérieures à 40 °C. Sachez aussi, par exemple, qu'à Delhi (Inde), le 18 juin 2024, les températures ont atteint 35,2 °C en pleine nuit !
Températures
Le Centre national saoudien de météorologie a, quant à lui, signalé des températures allant jusqu'à 49 °C dans la région de La Mecque.
Conséquence
Le tout avec pour triste conséquence, une explosion du nombre de décès par la chaleur. Car rappelons que le stress thermique est celui des phénomènes météorologiques qui cause le plus de morts. Près d'un demi-million par an.
Europe
Dont plus du tiers... En Europe ! Des chercheurs estimaient qu'en 2020, environ 14 % de la population mondiale âgée de plus de 69 ans vivaient dans des zones où la température moyenne dépasse de quelque 10 °C celle qui commence à être dangereuse pour elle. En 2050, le chiffre pourrait dépasser les 23 %.
Spécialistes
Les spécialistes de l'adaptation au réchauffement climatique appellent ainsi à multiplier les logements de haute qualité équipés de climatisation et à adopter dès à présent des mesures visant à minimiser les risques.
Chaleur
Comme de sortir aux heures les plus chaudes, boire régulièrement ou encore guetter les symptômes de coup de chaleur. Sans attendre 2050, en 2024, le pèlerinage annuel du hajj a fait plus de 1 300 morts !
2024 : l’Antarctique sur le point de franchir un nouveau point de bascule
En mai 2024, la température des océans de la planète a encore battu, pour le 14e mois d’affilée, un nouveau record mensuel.
Les scientifiques ont découvert qu’un nouveau « point de bascule » pourrait être sur le point d’être franchi, l’Antarctique se dirigeant vers une « fonte incontrôlée » de ses calottes glaciaires, selon une étude. La fonte des glaces continue de s’accélérer en Antarctique.
Scientifiques
Les scientifiques sont très inquiets face au point de bascule qui pourrait bientôt être franchi. Un point de bascule climatique est un seuil critique au-delà duquel un système se réorganise, souvent de manière abrupte et/ou irréversible, entraînant une série de conséquences en cascade.
Calottes
Les calottes glaciaires de l’Antarctique reposent sur un substrat rocheux et s’étendent au-delà de la côte pour flotter sur la mer.
Études
Des études antérieures avaient déjà montré que l’eau de mer, dont la température augmente sous l’effet du réchauffement climatique causé par les activités humaines, pouvait s’infiltrer dans la zone de rencontre entre la terre et la mer et ainsi progresser sous la glace terrestre, toujours plus avant à l’intérieur des terres.
Hypothèse
L’étude parue dans la revue Nature Géoscience confirme cette hypothèse et la quantifie par une modélisation : à mesure que l’eau de mer se réchauffe, l’intrusion s’accélère sur de courtes distances de 100 mètres jusqu’à des dizaines de kilomètres. faisant fondre la glace en la chauffant par le bas, explique l’auteur principal de l’étude, Alexander Bradley.
Bascule
Cela « peut conduire au dépassement d’un point de bascule, au-delà duquel l’eau de l’océan s’introduit de manière illimitée sous la calotte glaciaire, via un processus de fonte incontrôlée », avertit l’étude.
Élévation
Avec à la clé un risque d’élévation du niveau de la mer, lorsque la fonte accélérée dépasse la formation de nouvelle glace sur le continent, menaçant les populations côtières partout dans le monde.
Phénomène
Pourtant, les modèles utilisés par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) des Nations unies pour projeter l’impact du réchauffement climatique sur l’Antarctique n’ont pas pris en compte ce phénomène.
Glace
Ils ont également systématiquement sous-estimé la perte de glace observée jusqu’à présent, selon l’étude, qui estime que ces modèles doivent être mis à jour.
Action
Mais surtout « cela ne fait que souligner la nécessité d’une action climatique urgente afin d’éviter que ces points de bascule ne soient dépassés », souligne Alexander Bradley, chercheur au British Antarctic Survey.
Température
En mai 2024, la température des océans de la planète a encore battu, pour le 14e mois d’affilée, un nouveau record mensuel, atteignant 20,93 °C de moyenne, selon le réseau européen Copernicus.
Alexander Bradley
« Chaque dixième de degré (de réchauffement) nous rapproche de ce genre de processus, ces points de bascule sont de plus en plus proches », alerte Alexander Bradley.
Inde : le Gange l’un des fleuves les plus pollués au monde
Babu Sahni, un pêcheur de 30 ans, et son fils Himanshu Kumar Sahni, 8 ans, accostent à une rive de la Punpun, un affluent du Gange. Dans l’Inde rurale, le ramassage des déchets est rare et les décharges sauvages, comme celle-ci, sont courantes.
Les sept rivières sacrées de la culture hindoue sont la Yamunâ, la Sarasvati, l’Indus, la Godâvarî, la Narmadâ, la Kâverî et bien sûr l’inévitable Gange. Ce dernier alimente un tiers de la population de l’Inde et de très nombreux pèlerins s’y rendent chaque année. Toutefois, ce fleuve est l’un des plus pollués au monde.
Bassin
Fort d’un bassin qui recouvre pas moins de 907 000 km², le Gange est un fleuve du nord de l’Inde dont la longueur varie entre 2 500 et 3 000 km. Avec ses nombreux affluents, cette rivière alimente environ 600 millions d’habitants et contribue au PIB du pays à hauteur de 40 %.
Agriculture
Le Gange est très utilisé dans l’agriculture (pour l’irrigation), mais représente également une ressource importante pour produire de l’hydroélectricité. Considéré comme sacré par les hindous, ce fleuve est surtout perçu comme étant « l’ultime vérité », autrement dit l’ultime réalité au sens spirituel.
Légende
Et pour cause, la légende raconte que le dieu Shiva tient la source du fleuve dans ses cheveux. En s’y immergeant, les pèlerins tentent ainsi de se libérer de leurs péchés.
Pollution
Malheureusement, le Gange se distingue aussi par une pollution massive, comme l’explique l’ONU dans une publication des Initiatives pour l’Avenir des Grands Fleuves (IAGF). Faisant partie des dix fleuves les plus menacés au monde, le Gange fait l’objet d’importantes pressions écologiques.
Le gouvernement indien a lancé un appel d’offres pour le nettoyage du Gange.
Déchets
Le fleuve contient une quantité incalculable de déchets plastiques, de déchets industriels, de rejets de pesticides et de déjections humaines si bien que par endroits, aucune flore ni faune ne peut survivre.
Santé
Le Gange atteint aussi la santé humaine : mortalité infantile élevée, choléra, typhoïde ou encore, hépatite A, des maux touchants plus de 30 millions de personnes chaque année.
Pays
En 2023, l’Inde est devenue le pays le plus peuplé au monde devant la Chine. Or, les systèmes d’assainissement du pays n’ont pas attendu cette nouvelle pour accuser un sérieux retard. Néanmoins, le Premier ministre Narendra Modi a lancé peu après sa prise de fonctions en 2014 un vaste plan d’infrastructures dans le but de nettoyer le Gange : le Namami Gange.
Doute
Seulement, voilà, le doute est permis, car les gouvernements successifs depuis 1980 ont chacun tenté des projets similaires. Or, aucun n’a réellement abouti en raison d’une mauvaise gestion et de potentielles affaires de corruption.
Projet
Le projet Namami Gange a jusqu’à aujourd’hui coûté près de quatre milliards de dollars pour des actions concernant notamment la ville sacrée de Varanasi où se trouvent deux affluents du Gange : l’Assi et la Varuna. Au total, le projet du gouvernement devrait construire 5 211 km de conduites d’égouts et 170 nouvelles infrastructures d’épuration des eaux usées un peu partout autour du fleuve.
Actions
Le projet Namami Gange ne peut toutefois pas se suffire à lui-même. D’autres actions sont donc menées comme des annonces publiques et des campagnes publicitaires afin de sensibiliser la population au sujet de la pollution des rivières et de la défécation en plein air.
Lois
Citons également l’adoption de lois interdisant certains plastiques ou encore obligeant à la construction de centaines de toilettes publiques raccordées aux nouveaux égouts.
Changement climatique : les apocalypses à venir
Stéphane Sélo Photographies - Le Vieux-Lyon.
Le changement climatique est bien plus grave et plus avancé que vous ne le pensez. C’est pire que vous ne le pensez. Et plus urgent que vous ne le croyez. Le réchauffement climatique menace l’humanité par une série de cataclysmes en cascade, d’une diversité surprenante.
Inquiets
« Peu importe à quel point vous êtes bien renseignés, vous n’êtes sûrement pas assez inquiets. » Dans l’article qu’il a publié le 10 juillet 2017 dans le New York Magazine, le journaliste David Wallace-Wells y va franco sur la corde anxiogène.
Cri
Mais son cri d’alarme est plus que pertinent. Arguant de « douzaines d’interviews et d’échanges avec des climatologues et chercheurs et de centaines d’articles scientifiques sur le changement climatique ».
Inventaire
Il dresse un inventaire complet des réactions en chaîne catastrophiques que subira l’humanité si nous ne changeons pas radicalement de cap pour contenir le réchauffement de la planète.
Climat
Un peu plus d’un mois après la décision de Donald Trump de sortir des Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat, le journaliste américain tente la thérapie de choc. Sa démonstration ne s’adresse pour autant pas aux climatosceptiques, mais plutôt aux acteurs de bonne volonté qui, selon lui, sont encore bien loin de réaliser à quel point la situation est critique.
Permafrost
« S’il dégèle, le permafrost peut relâcher le carbone sous forme de méthane, 34 fois plus puissant que le CO2. »
inquiétude
Son inquiétude est alimentée par deux constats. Premièrement, les trajectoires actuelles sont très loin des engagements pris lors de l’accord de Paris. Le monde entier s’est accordé sur un objectif de limitation à 2 °C du réchauffement planétaire par rapport à l’ère préindustrielle pour limiter l’ampleur des catastrophes climatiques.
Tendance
Or, la tendance actuelle nous mène déjà vers un réchauffement de 4 °C. Et cela n’est que la projection médiane, prévient l’auteur. Les hypothèses les plus sombres font monter le thermomètre de plus de 8 °C.
Le sol gelé du permafrost pourrait libérer d’énormes quantités de gaz à effet de serre en fondant.
Prévisions
Deuxième constat : ces prévisions, déjà pas bien joyeuses, omettent plusieurs facteurs qui pourraient considérablement aggraver les choses. Plus grosse source d’inquiétude : le permafrost. Ces immenses étendues de terre gelée, situées notamment en Alaska et en Sibérie, sont menacées de fonte par le réchauffement climatique.
Carbone
Or, ce permafrost renfermerait quelque 1 800 milliards de tonnes de carbone. « Plus du double du carbone présent actuellement dans l’atmosphère.
Dégèle
S’il dégèle, il peut relâcher ce carbone sous forme de méthane, 34 fois plus puissant que le CO2 lorsqu’on l’évalue à l’échelle du siècle, et 86 fois plus puissant à l’échelle d’une vingtaine d’années », prévient David Wallace-Wells. En résumé, le réchauffement climatique risque de déclencher une réaction qui va elle-même décupler le réchauffement climatique.
Bombe
Une véritable bombe à retardement, qui n’est pas prise en compte dans les modélisations du GIEC, s’alarme encore l’auteur.
Réchauffement
« Des données satellitaires ont montré que le réchauffement du globe était deux fois plus rapide que les scientifiques ne le pensaient depuis 1998 »
Projections
De même, les projections ne tiendraient pas non plus entièrement compte de l’effet albédo (La glace reflète une grande partie des rayons du soleil et évite ainsi qu’ils ne réchauffent la Terre.
Glace
La glace fondant, ce rafraîchissement naturel s’estompe.) ni de l’augmentation de la couverture nuageuse qui accentuerait le réchauffement.
Globe
Nous sous-estimons le réchauffement à venir. « Des données satellitaires ont montré que le réchauffement du globe était deux fois plus rapide que les scientifiques ne le pensaient depuis 1998 », appuie le journaliste.
Constat
Une fois le constat posé, il égraine les principales calamités qui ne manqueront pas de nous tomber sur le râble si nous ne réagissons pas. Il s’agit en quelque sorte du scénario du pire, puisque David Wallace-Wells ne retient que les études les plus pessimistes.
Excès
Il écrit aussi parfois avec excès, comme l’ensemble du permafrost qu pourrait dégeler dans le courant du siècle. Certains scientifiques pensent que la fonte sera plus diluée dans le temps. Voici quoi qu’il en soit une synthèse fidèle à l’esprit apocalyptique de l’auteur.
Miami
« La plupart des gens parlent de Miami ou du Bangladesh comme s’ils avaient encore une chance de survivre mais la plupart des scientifiques avec lesquels j’ai échangé assurent que nous perdrons ces régions dans le courant du siècle » .
Combustibles
« Même si on arrête de brûler des combustibles fossiles dans les dix ans à venir. » Première conséquence du réchauffement climatique, la montée des eaux (fonte des glaciers et dilatation thermique des océans), est le premier cataclysme que nous devrons surmonter.
Villes
« Un tiers des plus grandes villes du monde sont sur la côte et au moins 600 millions de personnes vivent sous ce niveau aujourd’hui »
Démonstration
Fort de sa démonstration d’un réchauffement pouvant atteindre 8°C, voire 10°C, à la fin du siècle, le journaliste rappelle que la dernière fois que la Terre a pris 4°C, le niveau des océans est monté de plusieurs dizaines de mètres.
Mer
Cette fois, la mer pourrait monter de plus de 3 mètres avant la fin du siècle. « Un tiers des plus grandes villes du monde sont situées sur la côte et au moins 600 millions de personnes vivent sous ce niveau aujourd’hui », note David Wallace-Wells.
Scientifiques
Alors que beaucoup de scientifiques affirment que nous sommes déjà entrés dans la 6e grande extinction massive d’espèces, David Wallace-Wells souligne que le changement climatique a souvent joué un rôle majeur au cours des cinq premières grandes crises d’extinction.
Commencé
« Celle d’il y a 252 millions d’années a commencé par un réchauffement de 5 °C, accélérée par le relâchement de méthane en Arctique et s’est finie par l’extinction de 97 % de la vie sur Terre ».
Atmosphère
Petit plus de notre temps : on augmente aujourd’hui le taux de carbone dans l’atmosphère dix fois plus rapidement qu’il ne le faisait à l’époque.
La grande submersion, la grande extinction / Image d'illustration.
Peur
« Vous avez peur de la montée des eaux, mais cela occulte les autres menaces. Fuir les côtes ne suffira pas. » Plein de sollicitude pour ceux de ses lecteurs qui auraient l’optimisme un peu trop facile, l’auteur explique que la chaleur de l’air sera elle-même extrêmement délétère pour l’être humain.
Canicule
« La canicule de 2003, qui a tué 2000 personnes par jour, deviendra la norme en Europe. »
Température
« Pour survivre, la température de l’air doit être assez fraîche pour que la régulation thermique par la peau soit efficace », décrit-il. Or, à 7 °C de réchauffement, cela deviendrait impossible pour une large bande équatoriale de la planète, particulièrement sous les tropiques.
Humidité
« Au Costa Rica, ou l’humidité est de 90 %, se promener dehors par plus de 40 °C pourrait déjà être mortel. En quelques heures à peine, le corps humain serait mortellement cuit. »
Scénarios
Si les pires scénarios se confirment, à 11 ou 12 °C de réchauffement, la moitié de la population telle qu’elle est actuellement répartie sur la planète mourrait directement de chaud. Mais même à 4 °C de réchauffement, « la canicule de 2003, qui a tué 2 000 personnes par jour, deviendra la norme en Europe ».
Variations
Il y a certes des variations suivant les cultures et les climats, mais la règle générale pour les céréales poussant actuellement à leur rendement optimal est que « chaque degré de réchauffement supplémentaire diminue les rendements agricoles de 10 %. Certaines estimations montent à 15 ou 17 %. ».
Équation
Avec un réchauffement de 5 °C à la fin du siècle, l’équation cauchemardesque serait donc : comment nourrir une population 50 % plus nombreuse avec 50 % de céréales en moins ?
Groenland
L’auteur anticipe le contre-argument voulant que le réchauffement libérera a contrario des terres aujourd’hui trop froides pour être cultivées, comme le Groenland.
Cultures
Mais « déplacer les cultures vers des régions plus froides sera compliqué, car ces terres sont souvent peu fertiles, comme dans le nord du Canada ou de la Russie », affirme-t-il.
Sécheresses
« L’Europe du Sud connaîtra constamment, d’ici 2080, des sécheresses extrêmes, bien pires que le Dust Bowl américain ne l’a jamais été. »
Chaleur
En plus de la chaleur, l’autre calamité agricole sera la sécheresse. « Il y a unanimité sur le fait que des sécheresses sans précédent pourraient se multiplier à peu près partout où l’on produit de la nourriture aujourd’hui », alerte le journaliste.
Gaz
À moins que l’on ne réduise drastiquement les émissions de gaz à effet de serre, l’Europe du Sud connaîtra constamment, d’ici 2080, des sécheresses extrêmes, « bien pires que le Dust Bowl américain ne l’a jamais été ».
Éditorialiste au magazine «New York», David Wallace-Wells poursuit de manière très saisissante la haute vulgarisation de la crise climatique.
David Wallace-Wells
David Wallace-Wells rappelle fort à propos que nous n’avons pas le luxe d’avoir une marge de manœuvre en la matière, alors que 800 millions de personnes souffrent déjà de sous-nutrition dans le monde « Selon l’ONU, les famines en Somalie, au Soudan du Sud, au Nigeria et au Yémen pourraient tuer 20 millions de personnes rien que cette année. »
Peste
« Qu’arrivera-t-il quand la peste bubonique congelée sera libérée ? » En fondant, les glaces ne libèrent pas que des gaz à effet de serre. Au nombre des joyeusetés à venir, des maladies et bactéries de toutes sortes pourraient se réveiller.
Congelées
Certaines pourraient être congelées là-bas depuis des millions d’années, attendant leur heure. « Notre système immunitaire, s’il venait à rencontrer ces pestes préhistoriques, n’aurait absolument aucune idée de comment réagir pour s’en protéger », prévient le journaliste.
Microbes
Certains « terrifiants microbes de temps moins anciens » pourraient aussi faire leur come-back. « En Alaska, des chercheurs ont déjà trouvé des traces de la grippe espagnole de 1918, qui avait infecté 500 millions de personnes et en avait tué 100 millions, soit 5 % de la population mondiale. »
Sibérie
Pour varier les plaisirs, la BBC rapportait, que des scientifiques soupçonnent aussi la peste bubonique et la petite variole d’attendre sagement le dégel en Sibérie.
Dengue
« Vous ne vous inquiétez pas trop de la dengue ou de la malaria si vous vivez dans le Maine ou en France. Vous devriez. »
Organismes
La plupart de ces organismes ont très peu de chances de survivre au dégel et d’être réanimés. Mais le risque n’est pas nul pour autant : un enfant est mort l’an dernier, infecté par de l’anthrax contenu dans un renne contaminé 75 ans plus tôt et congelé dans le permafrost.
Maladies
Pour compléter le tableau, l’auteur appelle aussi à se méfier des maladies actuelles, qui pourraient migrer et muter à cause du changement climatique. « Vous ne vous inquiétez pas trop de la dengue ou de la malaria si vous vivez dans le Maine ou en France. Mais avec la migration des moustiques tropicaux vers le nord, vous devriez. »
CO2
Le CO2 ne se contente pas de réchauffer l’atmosphère, il en change aussi par définition la composition. Or, l’air que nous respirons a un impact sur notre santé, da façon parfois inattendue. Si la teneur en carbone monte à 1 000 ppm en 2100, l’auteur assure « un tel air pourrait baisser les capacités cognitives humaines de 21 % ».
Pollution
Quand il fait plus chaud, les réactions chimiques accentuent également la pollution à l’ozone, liée à de nombreuses maladies et qui augmente le risque d’autisme lorsque l’air en question est respiré par des femmes enceintes.
Feux
Les feux de forêts pourraient aussi être deux fois plus destructeurs d’ici 2050, avec leurs lots de particules toxiques. Sans compter qu’ils alimenteraient d’autant plus le réchauffement climatique.
Smog
« Pendant l’Airpocalypse chinois, le smog fut responsable du tiers de toutes les morts dans le pays. »
Chine
La Chine donne déjà, aujourd’hui un bon aperçu des scénarios le plus noirs en matière d’extrême pollution des villes.
Airpocalyspe
David Wallace-Wells rappelle qu’en 2013, année du fameux « Airpocalyspe » chinois, « le smog fut responsable du tiers de toutes les morts dans le pays ».
Climatologues
« Les climatologues sont très prudents quand ils parlent de la Syrie. » Prudents, mais formels : la sécheresse fait partie, entre autres nombreuses causes, des facteurs d’instabilité sociale ayant conduit à la guerre civile dans le pays. il y a un lien, entre terrorisme et réchauffement climatique.
Sociétés
Pour chaque demi-degré supplémentaire, les sociétés verraient augmenter de 10 à 20 % la probabilité d’un conflit armé.
Étude
Le journaliste américain cite une vaste étude de Marshall Burke et Solomon Hsiang qui relève, au-delà des particularismes et des conjonctures , une corrélation entre violence et température : pour chaque demi-degré supplémentaire, les sociétés verraient augmenter de 10 à 20 % la probabilité d’un conflit armé.
Tensions
À cela, s’ajoutent les tensions liées aux vastes migrations climatiques à venir. Et David Wallace-Wells de souligner que ce n’est pas pour rien si l’armée américaine est obsédée par les études sur le réchauffement climatique « Être le gendarme du monde est un peu plus compliqué quand le taux de criminalité vient à doubler. »
Travaux
En s’appuyant toujours sur les travaux de Solomon Hsiang et de ses collègues, le journaliste signale que chaque degré de réchauffement pourrait coûter 1,2 point de PIB.
Chercheurs
Plus généralement, les chercheurs ont calculé comme projection médiane une perte de 23 % des revenus par personne à la fin du siècle, due aux différentes conséquences du changement climatique (agriculture, violences, tempêtes, énergie, mortalité, etc.).
Croissance
David Wallace-Wells suggère que le principe même de croissance est intrinsèquement lié à l’exploitation des énergies fossiles, et voué à s’interrompre avec la fin de celles-ci. « Avant les énergies fossiles, personne ne vivait jamais mieux que ses parents. Peut-être que la fin des fossiles signifie le retour à un état de stabilité », avance-t-il.
Productivité
« Il y a 12 % de chances que le réchauffement climatique réduise la productivité globale de plus de 50 % d’ici 2100. »
Rapport
Dans un rapport de septembre 2016, l’OCDE tablait aussi sur une perte de 6 à 12 points de PIB à la fin du siècle selon les scénarios de réchauffement empruntés. Selon l’étude de Hsiang, il y aurait même « 12 % de chances que le réchauffement climatique réduise la productivité globale de plus de 50 % d’ici 2100 ».
Absorbé
Plus du tiers du carbone est absorbé par les océans. Une chance pour éviter que le réchauffement ne soit encore pire. Mais les effets secondaires sont terribles : acidification des océans, blanchiment et mort des coraux, qui « supportent le quart de la vie marine et nourrissent directement un demi-milliard de personnes ».
Zones
« Les zones mortes grossissent comme des cancers, dépeuplant des pans entiers de l’océan. »
Absorption
L’absorption du carbone peut déclencher un cercle vicieux : la sous-oxygénation de l’eau entraîne le grand développement de bactéries qui diminuent encore le taux d’oxygène disponible, faisant grossir les « zones mortes » dans les eaux profondes, puis de plus en plus près de la surface.
Poissons
Les poissons meurent étouffés, nourrissant les bactéries et accélérant encore le processus. Ces zones mortes « grossissent comme des cancers, dépeuplant des pans entiers de l’océan comme c’est déjà le cas dans certaines parties du Golfe du Mexique ou au large de la Namibie ».
Hydrogène
L’hydrogène sulfuré issu de ce processus est « le gaz préféré de la planète pour commettre un holocauste naturel ». Il a déjà tué la quasi-totalité de la vie marine par le passé, qui a mis des millions d’années à s’en remettre, conclut David Wallace-Wells.
Paradoxe de Fermi.
Extra-Terrestres
Parlons d’extra-terrestres. Étant donné le grand âge de l’Univers, bien plus vieux que notre Terre, et son gigantisme, la vie a dû émerger ailleurs et elle a pu bénéficier des milliers, voire des millions, d’années de développement nécessaires à la mise au point de technologies avancées et à la maîtrise des voyages interstellaires.
Cas
Mais si c’est le cas, pourquoi les extra-terrestres ne nous ont-ils jamais rendu visite ? C’est le fameux paradoxe de Fermi.
Civilisations
« Les civilisations se développent, mais un filtre environnemental les fait décliner et disparaître rapidement. Si vous regardez la planète Terre, ce filtre correspond aux grandes extinctions de masse. »
Paradoxe
Et si la réponse à ce paradoxe était contenue dans le réchauffement climatique ? Peut-être qu’aucune civilisation dans l’Univers n’a jamais réussi à se développer sans dérégler son environnement au point de péricliter avant de pouvoir s’envoler vers d’autres planètes.
Hypothèse
Étonnement, de nombreux scientifiques rencontrés par le journaliste lui auraient fait part de cette hypothèse. C’est le cas du paléontologue Peter Ward, qui parle de « grand filtre » : « Les civilisations se développent, mais un filtre environnemental les fait décliner et disparaître rapidement. Si vous regardez la planète Terre, ce filtre correspond aux grandes extinctions de masse. »
Voie
« Nous avons trouvé une voie pour créer une apocalypse technologique, nous trouverons une voie pour trouver notre salut technologique. »
Optimisme
Contre toute attente, le ton final est pourtant à l’optimisme : « Ward, Broecker, Hansen et beaucoup des scientifiques à qui j’ai parlé sont des optimistes. Ils sont persuadés que nous trouverons une solution pour prévenir le réchauffement radical à venir, tout simplement parce que nous n’avons pas le choix ».
Solutions
Pour certains, ces solutions passeront nécessairement par la géo-ingénierie et la manipulation du climat. Pour d’autres, au contraire, ce serait une grave erreur, et il faut plutôt miser sur la captation du CO2 et la contrainte économique.
Apocalypse
Quoi qu’il en soit, « nous avons trouvé une voie pour créer une apocalypse technologique, nous trouverons une voie pour trouver notre salut technologique », assure David Wallace-Wells.
Urgence
Cela passe avant tout par une vraie prise de conscience de l’ampleur de l’urgence. Mais combien de temps peut-on encore se permettre le luxe d’attendre ? La démocratie, peut-elle avoir la réactivité nécessaire, ou bien faut-il, pour sauver l’humanité, mettre en place une bonne dictature verte ? Question sensible !
Des milliers de villes vont devenir des sites fantômes avant la fin du siècle
La population vieillit et le nombre d'enfants diminue / Oleksandra Bardash via Unsplash.
D'ici à 2100, notre monde aura radicalement changé. Le visage des villes telles qu'on les connaît aujourd'hui va totalement changer avant la fin du siècle. C'est ce qu'affirme ScienceAlert, qui reprend les résultats d'une nouvelle étude menée par Uttara Sutradhar, étudiante diplômée en génie civil à l'Université de l'Illinois à Chicago, et deux de ses collègues, Lauryn Spearing et Sybil Derrible.
Analyse
Cette analyse, publiée dans la revue Nature Cities, révèle que près de la moitié des 30.000 villes des États-Unis connaîtront un déclin démographique, perdant entre 12 et 13 % de leurs résidents.
Étude
Selon l'étude, ces agglomérations ne deviendront pas de véritables villes désertes comme on en voit dans les films apocalyptiques, mais ressembleront plutôt à des « communautés fracturées, clairsemées ou tentaculaires ».
Implications
« Les implications de ce déclin massif de la population entraîneront des défis sans précédent, pouvant conduire à des perturbations des services de base tels que les transports en commun, l'eau potable, l'électricité et l'accès à Internet », indiquent les chercheuses.
Population
Au fur et à mesure que la population vieillira et se réduira, des déserts alimentaires (au même titre que des déserts médicaux) pourraient se créer et les infrastructures pourraient ne plus fonctionner. Actuellement, presque la moitié (43 %) des villes américaines perdent des habitants.
Scénario
D'après les chercheuses qui ont modélisé le scénario climatique futur, jusqu'à 64 % de ces dernières pourraient être en déclin d'ici à 2100. Les régions du Nord-Est et du Midwest seront probablement celles où les villes se dépeupleront le plus.
Estimations
Cependant, ces estimations restent incertaines. Elles n'incluent pas par les migrations intérieures au pays alors que le changement climatique force déjà les populations à se déplacer. Mais « ce qui est certain, c'est qu'un changement culturel important dans la planification et l'ingénierie des communautés est nécessaire », concluent les chercheuses.
Octogénaires
Et cela ne concerne pas que les États-Unis. À l'échelle mondiale, les octogénaires pourraient être deux fois plus nombreux que les moins de 5 ans d'ici à la fin du siècle.
Prévisions
Selon les prévisions, 183 pays (sur 195 connus) pourraient également avoir rétrogradé en matière de population, avec des taux de fécondité inférieurs au seuil de remplacement (le nombre moyen d'enfants par femme nécessaire pour qu'une population conserve le même effectif).
Les immenses cratères découverts en Sibérie sont annonciateurs d'une catastrophe
Un cratère découvert en Sibérie.
Les explosions souterraines qui laissent place à d'énormes trous, qui ponctuent le nord de la Sibérie, participent au cycle infernal du réchauffement climatique, alerte une nouvelle étude.
Phénomène
Le phénomène n'est pas nouveau. Depuis une dizaine d'années, des trous massifs ont été repérés au nord de la Sibérie. Il en existerait une vingtaine sur les péninsules de Yamal et de Gydan, des territoires vastes et très reculés, proches de l'Arctique.
Cavités
Ces cavités monstres de quelques dizaines de mètres de diamètre et d'une cinquantaine de mètres de profondeur laissent des plaies béantes dans le sol habituellement gelé.
Étude
Une nouvelle étude est disponible sur le réseau de prépublications Earth ArXiv nous en dit plus sur l'origine de ce phénomène impressionnant. Et elle est liée au réchauffement climatique.
Cratères
Peu d'images circulent de ces immenses cratères russes, disséminés sur une large zone très peu peuplée. Ils se forment par de puissantes explosions naturelles qui proviennent du sous-sol.
Habitants
Les quelques habitants de ces péninsules en sont parfois témoins, alarmés par un bruit assourdissant qui se propage sur des dizaines de kilomètres à la ronde, quand d'autres ont été découverts par hasard par des journalistes.
Un cratère dans la péninsule de Yamal, en Sibérie (Russie), le 16 juillet 2014.
Chercheurs
Les quelques chercheurs qui se sont penchés sur le sujet ont assez vite conclu que ces trous étaient dus à l'explosion d'une poche souterraine de méthane. Mais pourquoi cela se produit à cet endroit précis ?
Géologie
Selon les auteurs de cette nouvelle étude, la géologie locale est particulièrement touchée par la fonte du permafrost, ou pergélisol, qui referme des sédiments riches en gaz naturel.
Sol
En effet, l'épaisseur de ce sol gelé vieux de 40 000 ans est très inégale dans cette région. Elle peut atteindre 500 mètres de profondeur, ou quelques dizaines de mètres seulement.
Températures
De ce fait, lorsque les températures augmentent, notamment en Arctique, "des failles discrètes amènent du gaz et de la chaleur sous le pergélisol, déformant et faisant fondre la base", écrivent-ils.
Gaz
Le gaz chaud s'accumule sous la surface, et finit par se libérer d'un coup du pergélisol. On savait que la fonte de cette couche de sédiments pouvait libérer des virus oubliés.
Cycle
Et contribuer, dans un cycle vicieux, encore plus au réchauffement de l'atmosphère, mais ces cratères pourraient avoir un impact encore plus important, en agissant comme d’énormes cheminées qui libèrent encore davantage de gaz à effet de serre.
Conclusions
L'étude n'a pas encore été revue par des pairs, mais les conclusions des scientifiques suggèrent que la formation de ces cratères pourrait se poursuivre dans cette partie de la Russie.
Origine
Certains sont même à l'origine de la formation de lacs appelés thermokarsts, qui sont de véritables bombes climatiques.
Méthane
Ces étendues d'eau abritent énormément de méthane, et peuvent s’enflammer, accélérant les très nombreux incendies dont est régulièrement victime la Sibérie.
Catastrophes : comment les ultrariches préparent l’avenir
C’est sur cette île hawaïenne que Mark Zuckerberg construit son bunker de luxe.
Face à la crise climatique, le survivalisme est devenu l’ultime lubie des milliardaires qui planifient leur exode et tentent d’échapper au monde commun.
Catastrophe
Les ultrariches se préparent à la catastrophe qu’ils ont eux-mêmes contribué à provoquer. Alors que le monde plonge peu à peu dans le chaos climatique, ils se bâtissent des bunkers, s’achètent des îles privées et s’aménagent des existences qu’ils rêvent à l’abri des violences, pour continuer à vivre dans le luxe, le calme et la volupté.
Phénomène
Voilà déjà quelques années que les médias ont révélé le phénomène. La pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine ont tout accéléré. Avec leurs jets privés, leurs yachts et leurs « gated communities » (quartiers résidentiels privés), les milliardaires ont décidé de faire sécession.
Repaires
La Nouvelle-Zélande et la Patagonie sont devenues leurs repaires. Ils investissent aussi dans des contrées isolées comme l’Alaska, la Scandinavie ou le Kamtchatka en Russie.
Steve Huffman
Steve Huffman, le cofondateur du réseau social Reddit, le dit lui-même : une bonne moitié de ses collègues milliardaires de la Silicon Valley ont acheté des « biens immobiliers apocalyptiques » dans le monde. Les médias anglo-saxons évoquent même « un rush ».
Mark Zuckerberg
Le dernier en date à avoir défrayé la chronique est le fondateur de Facebook Mark Zuckerberg. Son bunker de luxe à Hawaï, baptisé « Koolau Ranch », devrait coûter plus de 250 millions d’euros.
Capture d’écran d’une vidéo de construction d’un bunker anti bombe nucléaire au Texas par la société Rising S Co, avec de « l’acier 100 % américain ». « Ce ne sont pas des bunkers de grand-mères », écrivent-ils en légende.
Abri
L’abri de 464 m2, protégé par une porte blindée et un système de vidéosurveillance hors norme, est capable de se fournir lui-même en électricité ainsi qu’en eau grâce à une gigantesque citerne.
Ferme
Une ferme biologique de 27 hectares lui est associée pour pouvoir vivre en autarcie. Au bord du Pacifique, le milliardaire attend la fin du monde en écoutant le bruit des vagues.
Engouement
À une dizaine de milliers de kilomètres de là, en Nouvelle-Zélande, l’engouement des ultrariches est tel que les autorités sont débordées.
Visa
Elles ont créé un visa spécial pour les grandes fortunes qui souhaitent s’y implanter. Le visa Investor Plus exige un investissement minimum de 6,7 millions de dollars (6,2 millions d’euros) sur trois ans.
Peter Thiel
Peter Thiel, le cofondateur milliardaire de Paypal, a obtenu la nationalité néo-zélandaise après n’avoir passé que douze jours dans le pays. De nombreuses villas se sont construites sur des terrains en pleine nature, avec pistes d’atterrissage et fermes.
Julian Robertson
Le milliardaire Julian Robertson est propriétaire d’un manoir surplombant le lac Wakapitu. Le président de Fidelity National Financial Inc. Bill Foley possède une propriété dans la région de Wairarapa. James Cameron, le réalisateur de Titanic, a acheté un immense manoir qui domine le lac Pounui.
Île
L’attrait pour cette île s’explique par sa stabilité politique et son éloignement géographique. Pour la rejoindre en cas de crise, cinq dirigeants d’entreprises de la Silicon Valley possèdent un énorme jet privé caché dans un hangar du Nevada.
Avion
L’avion est prêt à décoller à n’importe quel moment avec leur famille (et celle du pilote !). Son prix est estimé à 61 millions de dollars (56,2 millions d’euros) et sa maintenance à un million de dollars par an.
Oppidum construit des complexes « totalement sécurisés et discrets ».
Bunkers
Des bunkers de survie de 150 tonnes sont construits en secret au Texas avant d’être acheminés par bateau jusqu’à la Nouvelle-Zélande. Ils y sont enfouis à trois mètres de profondeur, loin des regards et avec la complicité de la douane.
Édouard Morena
Pour le chercheur en sciences politiques, Édouard Morena, on assiste à une nouvelle forme d’ « accaparement de la terre par les ultrariches ». En Écosse, 67 % des terres rurales écossaises appartiennent à 0,0025 % de la population.
Propriétés
« Les ultrariches investissent dans de grandes propriétés pour cultiver l’entre-soi et se préserver du reste de la planète, mais aussi parce qu’ils estiment que dans un futur proche, ces terres constitueront une formidable richesse. »
Ted Turner
En Patagonie, la situation est frappante. Ted Turner, le boss de la chaîne de la télévision CNN, s’est offert 5 000 hectares , Amalita Lacroze de Fortabat, « la reine du ciment » s’est construit une villa en face du lac Nahuel Huapi et a embauché des hommes de main pour bloquer l’accès aux habitants locaux. La pampa s’est hérissée de barbelés.
Joe Lewis
Le milliardaire Joe Lewis, qui a fait fortune dans les Hard Rock Cafe, a racheté une superficie grande comme Paris et a même détourné le cours d’une rivière.
Sylvester Stallone
À quelques kilomètres de là, Sylvester Stallone s’est offert un lac et 14 000 hectares à proximité d’El Bolson. George Soros a, quant à lui, acheté un domaine de 350 000 hectares et a même été le premier propriétaire terrien, argentin avant d’être détrôné par la famille Benetton qui possède aujourd’hui 900 000 hectares du côté d’Esquel.
Seuls
« Les ultrariches rêvent d’être seuls et de se réfugier dans leur château. » Dans un best-seller non traduit, intitulé La survie des plus riches, les fantasmes d’évasion des millionnaires de la tech l’intellectuel Douglas Rushkoff analyse l’attrait des milliardaires pour l’effondrement.
Milliardaires
Il raconte sa rencontre lunaire avec cinq milliardaires technophiles qui lui expliquent leur plan pour faire face à « l’événement » . L’euphémisme qu’ils utilisent pour parler de la crise climatique.
« La sécurité sans le sacrifice ».
Conférence
Invité à donner une conférence sur les nouvelles technologies, il se retrouve à répondre à une myriade de questions des milliardaires : combien de temps faut-il prévoir pour survivre sans aide extérieure ? Un abri, doit-il avoir sa propre alimentation en air ? Quelle est la probabilité de contamination des eaux souterraines ?
Autorité
Le PDG d’une maison de courtage qui vient de terminer la construction d’un bunker souterrain lui demande aussi comment maintenir l’autorité sur sa force de sécurité.
Raisonner
L’intellectuel, déboussolé, tente de les raisonner et de leur dire de ne pas investir uniquement dans « des munitions » ou « dans des clôtures électriques ».
Serrures
Mais les milliardaires s’entêtent. Ils envisagent des serrures à combinaison spéciale pour l’approvisionnement en nourriture qu’ils seraient les seuls à connaître. Ou de faire porter aux gardes une sorte de collier disciplinaire en échange de leur survie.
Robots
Ou encore de construire des robots qui serviraient de gardien et de travailleurs si cette technologie pouvait être développée « à temps ».
Douglas Rushkoff
Pour Douglas Rushkoff, « leur extrême richesse et leurs privilèges les ont rendus obsédés par l’idée de s’isoler du danger réel, écrit-il. Ils veulent s’échapper d’un monde qu’ils ont rendu invivable. »
Rêve
Ce rêve d’évasion est assez inédit dans l’histoire, même si pendant la guerre froide, se construisaient déjà des bunkers pour survivre à un hiver nucléaire. Le philosophe Bruno Latour estimait que la bascule avait eu lieu dans les années 1980 et 1990. C’est à partir de ce moment que les riches auraient suivi « un processus de radicalisation solitaire ».
Manifeste
En 1997 au sein de la Silicon Valley, un manifeste technolibertaire est sur toutes les lèvres : The Sovereign Individual que l’on peut traduire par L’individu souverain comment survivre et prospérer durant l’effondrement de l’État-providence, de James Dale Davidson et William Rees-Mogg.
Les bunkers ont des systèmes autonomes de filtration d’air.
Faillite
Il prédit que la faillite de l’État-nation est inéluctable et que seule une « aristocratie » et « une élite cognitive » survivra. Pour les auteurs, « le développement technologique est devenu moins une histoire d’épanouissement collectif que de survie personnelle ».
Projet
Le progrès pour tous n’est plus à atteindre. Le projet est de bâtir une forteresse pour une minorité de riches.
Bruno Latour
« Les membres les plus astucieux des classes dominantes ont alors compris que la globalisation n’était pas soutenable écologiquement, explique Bruno Latour.
Monde
Au lieu de changer de modèle économique, ils ont décidé de renoncer à l’idée d’un monde commun. » Autrement dit, « la classe dominante s’est immunisée contre la question écologique en se coupant du monde ».
Thèses
Si elle a si facilement adhéré aux thèses de l’effondrement, c’est aussi parce que cette idée ne la menaçait pas directement.
Effondrement
« L’effondrement est une façon de contourner une critique frontale du capitalisme et des rapports de classe, elle ne cible pas en priorité les riches, mais nous invite à tous changer d’attitude et de pratiques », estime le chercheur Edouard Morena. D’où sa popularité dans les hautes sphères.
Nicolaj Schultz
L’idéologie séparatiste n’a cessé, depuis, de croître. le célèbre sociologue Nicolaj Schultz parle même de « misanthropocène » pour évoquer notre époque. « Les maîtres du monde se préparent à nous abandonner comme des miettes sur une assiette », écrit-il.
Idée
On retrouve cette idée d’exode poussée à son paroxysme dans les fantasmes extra-planétaires d’un Elon Musk ou d’un Jeff Bezos qui rêvent de « terratransformer » Mars ou de bâtir des colonies géantes flottant dans le système solaire.
Espace
Puisqu’il n’est, pour l’instant, pas très sympathique de vivre dans l’espace, les ultrariches passent de « la planète B » au « plan B ». À défaut de pouvoir coloniser Mars, Mercure ou la Lune, ils s’assurent de posséder sur cette planète un luxueux refuge-bunker résistant aux aléas climatiques. Après moi, le déluge.
Des tonnes de déchets radioactifs laissés à l’abandon dans les océans
Atlantique nord-est.
Rien qu’en Atlantique nord-est, près de 200 000 fûts de 200 litres de déchets radioactifs ont été immergés, et n’ont pour l’heure toujours pas été récupérés.
Déchets
La gestion des déchets radioactifs est l’une des faces sombres du recours à l’énergie nucléaire. La NASA avait un temps envisagé de les envoyer en orbite autour du Soleil, avant de renoncer à ce projet dispendieux et risqué.
États
Les États nucléarisés ont vite opté pour la solution la plus simple et la moins coûteuse, en immergeant ces déchets en mer.
Dilution
Le principe de dilution justifiait cette pratique : on considérait la mer si vaste que les déchets radioactifs allaient se diluer sans conséquence notable pour la faune et la flore marine.
Greenpeace
Les campagnes de Greenpeace ont toutefois marqué l’opinion dans les années 1970, en mettant des images sur une réalité qui n’était pas secrète, mais que l’on pouvait avoir du mal à se représenter.
Atlantique nord-est, près de 200 000 fûts de 200 litres de déchets radioactifs ont été immergés.
Atlantique
Rien qu’en Atlantique nord-est, près de 200 000 fûts de 200 litres de ces déchets ont ainsi été immergés, et n’ont pour l’heure toujours pas été récupérés. Nombre d’entre eux sont désormais en état de détérioration avancé, ce qui rend cette récupération presque impossible.
Agence
L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) précise que dans ces fûts « des déchets radioactifs provenant de la recherche, de la médecine, de l’énergie nucléaire et des activités militaires ont été emballés, enrobés dans une matrice en béton ou en bitume. »
Mission
Une mission scientifique est prévue en 2024 pour cartographier le fond des zones maritimes concernées, et estimer la dangerosité de ces dépôts. Il s’agira alors d’évaluer le comportement des radionucléides là où les fûts ont été détériorés.
Incertitude
L’incertitude actuelle porte sur leur mobilité et la possibilité qu’ils migrent dans la colonne d’eau, présentant un risque potentiel encore mal évalué pour les animaux qui y vivent.
Pays
Rapidement imitée par d’autres pays, la première immersion a été réalisée par les États-Unis, à 80 km des côtes californiennes, en 1946.
France
En France, un projet similaire du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) envisageant des immersions dans la Méditerranée a été enterré dans les années 1960, à la suite des contestations des populations locales concernées et des écologistes, le Commandant Cousteau en tête.
Impact
Les pratiques étrangères d’immersion ont eu un impact réel en France, comme l’attestent les témoignages de marins-pêcheurs en Atlantique de l’époque, au large de La Rochelle, de Guilvinec ou de Concarneau, déplorant remonter dans leurs filets des déchets radioactifs immergés dans leurs lieux de pêche.
Campagnes
Dans l’Atlantique nord-est, la France a elle aussi participé à deux campagnes d’immersions coordonnées par l’agence nucléaire de l’OCDE (organisation de coopération et de développement économique), avec l’Allemagne, la Belgique, le Royaume-Uni et les Pays-Bas.
Déchets
En 1967, 11 000 tonnes de déchets radioactifs sont ainsi immergés au large de la Galice, et deux ans plus tard, 9 000 nouvelles tonnes le sont à 900 km des côtes bretonnes.
Centre
La construction du centre de traitement de la Hague dans la Manche a mis un terme à la pratique française de l’immersion en Atlantique, tandis que d’autres États nucléarisés l’ont poursuivie plusieurs années durant.
Inventaire
Toutefois, dans son inventaire national publié en 2018, l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (l’Andra) indique que la France a continué à immerger 3 200 tonnes de déchets radioactifs produits par ses essais nucléaires dans le Pacifique, en Polynésie, jusqu’en 1982, au large des atolls de Hao et Mururoa.
Convention
En 1958, la Convention sur la haute mer commence par préciser en son article 25 que « tout État est tenu de prendre des mesures pour éviter la pollution des mers due à l’immersion de déchets radioactifs ». Mais cette convention ne concerne alors que la haute mer, et aucune définition de la notion de « pollution des mers » n’y est précisée.
Des Barils De Déchets Radioactifs Se Trouvent Au Fond De L'océan.
Londres
Il faut attendre la Convention de Londres de 1972, pour que soit interdite l’immersion des déchets de haute activité, et limitée celle des autres déchets radioactifs de plus faible activité.
Définition
Surtout, la Convention arrête une définition large de l’immersion, qui désigne « l’élimination délibérée dans la mer de déchets ou autres matières à partir de navires, aéronefs, plates-formes ou autres ouvrages artificiels, ainsi que le sabordage en mer de ces navires ou plates-formes ».
Annexes
Les annexes énumèrent les déchets dont l’immersion est interdite et ceux pour lesquels un permis spécifique d’immersion est requis.
Suspension
Puis, en 1983, est décidée la suspension provisoire et volontaire de toute immersion de déchets radioactifs en mer, jusqu’à ce que de nouvelles études sur les effets de ces activités soient disponibles en 1985.
Prolongée
Mais cette suspension a été prolongée afin que les gouvernements puissent analyser les résultats obtenus. L’adoption d’une résolution, en 1993, a rendu pérenne l’interdiction de toute immersion, devenue ainsi totale et définitive.
Protocole
Le Protocole de Londres en 1996 remplace quant à lui la Convention de 1972 depuis son entrée en vigueur, en 2006. Il comprend trois apports principaux.
Logique
Premièrement, il inverse la logique de l’interdiction. En 1972, on avait énuméré les matières qui ne pouvaient plus être immergées. Le Protocole, lui, érige en principe l’interdiction d’immerger des déchets radioactifs, à l’exception de ceux qui sont énumérés dans une annexe. Pour ces déchets, toutefois, un permis d’immerger est nécessaire.
Précaution
Deuxièmement, le Protocole définit une approche de précaution. Il convient ainsi de « prendre les mesures préventives appropriées lorsqu’il y a des raisons de penser que des déchets ou autres matières introduites dans le milieu marin risquent de causer un préjudice. »
Preuves
« Même en l’absence de preuves concluantes de l’existence d’un lien causal entre les apports et leurs effets. »
Pollueur
Troisièmement, sans s’attarder sur les modalités, le Protocole précise que le pollueur « devrait, en principe, assumer le coût de la pollution » et que les parties contractantes doivent s’assurer que ledit Protocole n’a pas simplement pour résultat de déplacer la pollution d’un secteur de ’environnement à un autre.
Des milliers de fûts remplis de déchets radioactifs ont été jetés à la mer entre 1950 et 1990.
Juridique
L’appréhension juridique des immersions de déchets radioactifs se heurte à des difficultés intrinsèques. Si tant est qu’au sein de l’immensité océane on parvienne un jour à déceler la présence de déchets radioactifs non déclarés, il restera difficile de savoir qui les a immergés, à quel moment, et même à quel endroit, puisque les courants pourraient les avoir déplacés.
Responsable
Aussi, la désignation du responsable peut être complexe à établir. Excepté si un navire était pris sur le vif, l’effectivité de cet assemblage juridique resterait difficile à mettre en œuvre si un État ayant signé le Protocole décidait d’y faire entorse.
Existence
Son existence a cependant le mérite d’acter l’engagement des États nucléarisés à ne plus utiliser la mer comme le dépotoir de leurs activités nucléaires.
Pratique
L’une des interrogations qui subsistent réside toutefois dans la pratique de l’immersion réalisée par la Russie, l’un des États nucléarisés les plus pollueurs qui semblent plus réticents à suivre le mouvement d’interdiction des immersions.
Données
Le peu de données disponibles laisse augurer le pire scénario, notamment en mer de Kara, en mer de Barent et en mer Blanche. L’eau y est peu profonde, et il s’agit de zones géographiques très sensibles au réchauffement climatique.
Fûts
Outre les fûts et conteneurs que l’on retrouve ailleurs, elles abriteraient aussi plusieurs sous-marins et réacteurs nucléaires.
État
Les missions scientifiques prévues dans l’océan Atlantique détermineront si ces déchets radioactifs sont en l’état dangereux ou non. Quoi qu’il en soit, l’interdiction de leur immersion en mer est essentielle à la construction d’une éthique en la matière.
Solution
Celle-ci reste incomplète, tant qu’une solution n’aura pas été trouvée pour le devenir des déchets immergés en état d’être repêchés. Cela serait cohérent avec la préoccupation émergente dans notre droit contemporain de ne pas compromettre la capacité des générations futures et des autres peuples à satisfaire leurs propres besoins.
Principe
Dans son principe au moins, celle-ci vient d’être consacrée en France par le Conseil constitutionnel, à l’occasion du contrôle des dispositions législatives instituant le projet d’enfouissement sous terre des déchets radioactifs à Bure.
Stockage
Il a néanmoins estimé ici que les conditions de stockage permettent « de protéger l’environnement et la santé contre les risques à long terme de dissémination de substances radioactives », et que la charge de la gestion de ces déchets n’est pas « reportée sur les seules générations futures ».
Conseil
Depuis, le Conseil d’État s’est notamment appuyé sur cette décision pour considérer que le projet Cigéo était bien d’utilité publique.
Droit
Le régime juridique devant traduire en droit de la prise en compte d’une telle capacité des générations futures reste toutefois encore à l’état larvaire. D’ici à ce qu’il gagne en consistance, les fûts encore en état solide qui tapissent les planchers océaniques ont le temps de subir l’inexorable détérioration à laquelle ils semblent promis.
Les éléphants d’Afrique sont « en danger d’extinction »
Éléphants de savane d’Afrique (Loxodonta africana).
En 31 ans, la population d’éléphants des forêts a dégringolé de plus de 86 % et celle de ceux vivants dans la savane d’au moins 60 %. En cause : « La demande persistante d’ivoire et les pressions humaines croissantes sur les terres sauvages du continent. »
Éléphant
L’éléphant de forêt d’Afrique (Loxodonta cyclotis) et l’éléphant de savane d’Afrique (Loxodonta africana) sont désormais respectivement considérés « en danger critique » et « en danger » d’extinction. Ils étaient jusqu’alors classés toutes les deux « vulnérables ».
Inquiétude
« L’inquiétude est grande pour les éléphants d’Afrique, du fait de la demande persistante d’ivoire et des pressions humaines croissantes sur les terres sauvages du continent », explique Dr Kathleen Gobush, évaluatrice principale des deux espèces, dans le communiqué.
Braconnage
Depuis 2008, le braconnage des éléphants d’Afrique a en effet augmenté de manière significative. Parfois abattus pour leur viande et leur peau, ils attirent surtout la convoitise des réseaux criminels pour leurs défenses.
Incisives
Leurs longues incisives sont utilisées dans la fabrication d’objets de décoration et de bijoux. En outre, la conversion des zones sauvages, notamment à des fins agricoles, fragmente et rétrécit leur territoire. Il y avait trois à cinq millions d’éléphants au début du XXe siècle.
Nombre
En 2016, le nombre d’éléphants d’Afrique a été estimé à environ 415.000 individus. Au début du XXe siècle, il était de trois à cinq millions.
Chute
Cette chute ne doit pas cependant mettre un voile sur l’efficacité des efforts « Ces dernières années, plusieurs pays africains ont montré la voie à suivre, enseignant qu’inverser la tendance du déclin des éléphants est possible.
Bruno Oberle
Nous devons travailler ensemble pour que leur exemple puisse être suivi », déclare, dans le communiqué, Dr Bruno Oberle, directeur général de l’UICN.
Mesures
Certaines mesures de lutte contre le braconnage ont prouvé leur efficacité, ainsi que les mesures encadrant l’utilisation des terres afin de favoriser la coexistence entre les humains et la faune.
Conservation
L’aire de conservation Kavongo-Zambèze offre par exemple une lueur d’espoir. À la frontière entre l’Angola, le Botswana, la Namibie, la Zambie et le Zimbabwe, le nombre d’éléphants de savane y est en croissance.
Que se passerait-il si les humains disparaissaient ?
Image d'illustration. Sans intervention de l'homme, il suffirait de quelques semaines pour que des quartiers entiers s'effondrent sous l'effet des incendies et des inondations.
Souhaitons que cela n'arrive pas. Mais sait-on jamais : un séisme dévastateur, l'éruption d'un supervolcan, un virus ravageur, une pollution massive, une météorite géante… Une bonne dizaine de causes peut provoquer une disparition complète de l'humanité. Et après ?
Hypothèse
L’hypothèse n’est désormais plus exclue par certains scientifiques. Le déclin puis l’extinction de la vie humaine sur Terre dans un futur plus ou moins proche, face aux conséquences non maîtrisées du dérèglement climatique.
Quand
Mais quand cela pourrait-il se produire ? La question divise la communauté scientifique.
Jack o’Malley-James
Selon l’astrobiologiste Jack o’Malley-James, de l’Université de Saint Andrews (Écosse.), la vie sur Terre déclinera d’ici 2,8 milliards d’années à mesure que les températures augmenteront, comme le précise cet article de National Geographic.
Causes
D’autres causes externes pourraient évidemment abréger le destin d’homo sapiens, comme un astéroïde, une guerre nucléaire ou même une pandémie.
Scénarios
Même si ces différents scénarios relèvent pour l’heure de la science-fiction, il est intéressant d’imaginer comment la Terre évoluerait sans nous. Que se passerait-il si, tous les humains disparaissaient du jour au lendemain ? Quelles seraient les conséquences au bout d’un an, dix ans, trente ans, cent cinquante ans, voire plus ?
Médias
Plusieurs médias ont imaginé cette hypothèse, notamment un article de Science et Vie mis en ligne le 13 mai 2023, une vidéo de la chaîne YouTube Mind Warehouse diffusée en 2016 et un documentaire de National Geographic en 2017. Nous avons synthétisé ces différents scénarios et interrogé des spécialistes pour savoir comment la planète pourrait se passer de nous.
Vidéo
D’après la vidéo Mind Warehouse, il ne faut pas attendre plus de 24 heures pour que les premières coupures d’électricité surviennent sur la planète. Progressivement, les éclairages s’éteignent partout. En effet, les centrales électriques ne sont plus alimentées en énergies fossiles, tandis que les barrages hydrauliques et les différents réseaux automatisés se mettent en sécurité.
Disparition
Quelques jours après notre disparition, l’électricité s’éteint, non sans avoir provoqué sur toute la planète des incendies dévastateurs, déclenchés par les étincelles des transformateurs qui explosent. Un scénario qui reste évidemment hypothétique, jamais un tel cas de figure ne s’étant présenté.
Cas
Au bout de trois jours, le cas le plus problématique après la disparition soudaine de l’homme vient des centrales nucléaires.
Réacteurs
Car leurs réacteurs ont besoin d’électricité pour être refroidis en permanence. « En cas de coupure de courant dans une centrale, même sans présence humaine, les générateurs de secours se mettraient en route automatiquement. Mais ils n’ont que 24 à 48 heures d’autonomie », explique Teva Meyer, maître de conférences en géopolitique, spécialiste du nucléaire civil.
Technicien
Après cela, si aucun technicien n’est en mesure d’appliquer les procédures de sécurité, les centrales nucléaires du monde entier deviennent hors de contrôle : « Les réacteurs chauffent, ils produisent de l’hydrogène et sous la pression, ils peuvent exploser en moins de deux jours, comme cela s’est produit à Fukushima (au Japon, en 2011). »
En moins d’une semaine, les réseaux de métro seraient submergés par les eaux en quelques jours, car les pompes hydrauliques servant à refouler les eaux souterraines tomberaient en panne.
Conséquence
Autre conséquence funeste, des millions de poulets, bovins et autres animaux d’élevage meurent de faim et de soif, enfermés dans leurs enclos.
Animaux
Les chiens, chats et autres animaux domestiques subissent malheureusement le même sort dans nos appartements ou nos maisons, excepté ceux qui ont réussi à s’enfuir, poussés par l’instinct de survie.
Centrales
Du côté des centrales nucléaires, les choses ne s’améliorent pas, loin de là. Les 430 réacteurs nucléaires actifs dans le monde sont tous entrés en fusion. Ils rejettent dans l’atmosphère des quantités astronomiques de plutonium, de césium et autres particules radioactives, qui vont contaminer l’air et les rivières pendant des milliers d’années.
Nature
Au bout d’un an après la disparition des humains, la nature a repris ses droits. Les arbres ont poussé sans entrave et atteignent des hauteurs vertigineuses.
Jardins
Dans les et les champs, la végétation qui n’est plus traitée aux pesticides, ni désherbée ou taillée foisonne. Les « mauvaises herbes » commencent à envahir les trottoirs et les façades des bâtiments.
Sélection
Les animaux sauvages côtoient les espèces domestiques et se reproduisent librement. La « sélection naturelle » a repris le dessus.
Pollution
Mais la pollution radioactive a déjà tué une partie de la faune à proximité immédiate des centrales nucléaires, et va contaminer le reste des espèces animales pendant des générations.
Végétation
Au bout de quinze ans.la végétation s’est tellement développée qu’elle recouvre désormais les routes. Les forêts, qui étaient limitées à 30 % du territoire français, se sont largement étendues.
Joël Guiot
« À mon avis, elles pourraient gagner 80 % du territoire en quelques dizaines d’années, excepté dans les zones rocheuses ou trop escarpées », estime Joël Guiot, directeur de recherche émérite au CNRS.
Paysages
Il rappelle que lors de la dernière période glaciaire, il y a 15 000 ans, nos paysages étaient essentiellement composés de steppes, et que la végétation s’est développée lors du réchauffement qui a suivi. D’après lui, le pin et le chêne vert seront les premiers à coloniser les espaces libérés par les humains, « à condition que l’eau soit disponible ».
Entretien
Au bout de trente ans, faute d’entretien, les premiers immeubles et les plus grands monuments au monde commencent à s’effondrer.
Temps
Difficile, en revanche, de savoir combien de temps la Tour Eiffel va encore résister. Les immeubles restants sont recouverts par la végétation et ressemblent à des blocs verts géants. Des écosystèmes se sont créés au sein des anciennes villes.
Poissons
Au bout de soixante ans, les poissons, autrefois menacés par la surpêche, ne se sont pas aussi bien portés depuis des siècles.
Thons
Les thons rouges, mérous et merlus ont fait leur grand retour dans les océans. Autrefois, ils étaient considérés « comme des espèces menacées ou quasi menacées d’extinction. Désormais, les océans se sont régénérés.
Air
Au bout de cent ans, dans un scénario où l’explosion des centrales nucléaires n’a pas contaminé l’atmosphère, l’air est désormais beaucoup plus respirable. Du fait de l’arrêt, des activités économiques et des transports, la quantité de CO2 dans l’atmosphère a largement diminué.
Effet
L’effet de serre se résorbe. « La végétation, qui s’est développée de manière exponentielle, et les sols, qui ne sont plus artificialisés, jouent à nouveau leur rôle de capteurs », explique Joël Guiot, qui estime que la concentration de CO2 retrouvait à terme son niveau antérieur à la période industrielle, moins de 280 ppm (partie par million), contre 410 en 2023.
Françoise Vimeux
« Si on arrête d’émettre des gaz à effet de serre ou si ce qui est émis est peut-être récupéré, ce qu’on appelle la neutralité carbone, on sait que la température de l’atmosphère se stabilisera après 20 à 30 ans », confirme Françoise Vimeux, climatologue et directrice de recherche à l’Institut de recherche pour le développement.
Régions
Au bout de 500 ans, toutes les régions tropicales et tempérées sont désormais recouvertes d’immenses réserves forestières.
Déforestation
La déforestation infligée par l’homme n’est plus qu’un lointain souvenir. Les « presque 100 millions d’hectares » décimés sur la planète entre 2000 et 2020, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) d’après L’Information durable, ont été reboisés naturellement.
Flore
Dans cette flore luxuriante, l’évolution des espèces dépendrait du taux de radioactivité dans l’atmosphère. « On peut imaginer des mutations génétiques importantes, avec des animaux qui ne ressembleraient pas à ce qu’on a maintenant », avance Joël Guiot, directeur de recherche émérite au CNRS.
Siècles
Et après plusieurs siècles ? si les « émissions de gaz à effet de serre d’origine anthropique » ne seront plus qu’un lointain souvenir plusieurs siècles après la disparition de l’Homme, comme le rappelle la climatologue Françoise Vimeux, les conséquences du changement climatique lié à l’activité humaine n’auront pas totalement été digérées par la planète.
Climat
Ainsi, la chercheuse remarque « qu’il y a des composantes irréversibles du climat. Par exemple, la montée du niveau des mers continuerait pendant plusieurs siècles voire plusieurs millénaires ».
Dérèglement
Joël Guiot estime que le dérèglement du climat n’aura pas d’incidence sur la prochaine ère glaciaire, prévue dans environ 20 000 ans.
Vestiges
D’ici là, les vestiges des derniers bâtiments auront disparu à jamais. Mais il subsistera encore sans doute des traces de radioactivité et des reliquats de déchets nucléaires, comme autant de preuves du passage furtif de l’humain sur cette planète bleue.
Traces
Restera-t-il d’autres traces des humains sur Terre ? Eh bien, oui, et cela, grâce aux glaces polaires ! Selon Françoise Vimeux, « la concentration des gaz à effet de serre est une information enregistrée dans les bulles d’air emprisonnées dans les glaces polaires qui sont de formidables archives de notre climat passé.
Reconstituer
On a ainsi réussi à reconstituer l’évolution de cette concentration sur les 800 000 dernières années ». Il restera donc pendant longtemps une trace du passé des humains sur Terre même s’ils n’y vivent plus.
Les niveaux actuels de CO2 : du jamais-vu depuis 14 millions d'années sur Terre
La dernière fois que l'atmosphère de notre planète contenait la même concentration du principal gaz à effet de serre (le CO2) qu'aujourd'hui, soit environ 420 ppm (parties par million), remonte à environ 14 à 16 millions d'années.
Une publication dans la revue Science retrace les niveaux de CO2 depuis 66 millions d'années avant notre ère jusqu'au réchauffement climatique d'aujourd'hui avec une précision inédite.
Inhabituel
"Cela nous montre bien à quel point ce que l'on est en train de faire est vraiment, vraiment inhabituel dans l'histoire de la Terre", explique à l'AFP l'autrice principale Baerbel Hoenisch, chercheuse pour l'université Columbia à New York.
Atmosphère
La dernière fois que l'atmosphère de notre planète contenait la même concentration du principal gaz à effet de serre (le CO2) qu'aujourd'hui, soit environ 420 ppm (parties par million), remonte à environ 14 à 16 millions d'années.
Scientifiques
Cela remonte à bien plus longtemps que ce qu'estimaient jusqu'alors les scientifiques (3 à 5 millions d'années). Il y a 14 à 16 millions d'années, il n'y avait par exemple au Groenland pas de calotte glaciaire.
Civilisation
Or, "notre civilisation est habituée au niveau des mers qu'on connaît actuellement, aux tropiques chauds, aux pôles froids et aux régions tempérées qui bénéficient de nombreuses précipitations", prévient Baerbel Hoenisch.
Espèce
"Notre espèce n'a évolué que depuis 3 millions d'années", rappelle la scientifique. "Nous n'avons jamais rien connu de ces climats chauds."
Concentration
Avant l'ère industrielle, la concentration en CO2 de l'atmosphère était d'environ 280 ppm. Celle-ci a augmenté de moitié avec les activités humaines, provoquant une hausse des températures d'environ 1,2 °C.
Émissions
Et si nos émissions se poursuivent, la concentration peut monter à 600 ou 800 ppm, des taux atteints durant l'Eocène (-30 à -40 millions d'années), avant que l'Antarctique ne soit couverte de glace et quand la faune et la flore planétaires étaient bien différentes, avec par exemple d'immenses insectes.
Travail
L'étude publiée jeudi 7 décembre 2023 dans Sciences est le résultat de sept années de travail d'un groupe de 80 chercheurs dans 16 pays. Leurs conclusions sont désormais considérées comme un consensus scientifique.
Données
Leur apport ne réside pas dans la collecte de nouvelles données, mais dans un travail de fourmi de réévaluation et synthèse des travaux déjà existants pour les mettre à jour et les classer selon leur fiabilité, ce qui a permis d'utiliser les meilleures données afin de tirer un tableau global.
Reconstituer
Pour reconstituer les climats passés, une technique bien connue consiste à récupérer dans les profondeurs des calottes glacière des bulles d'air qui ont emprisonné la composition de l'atmosphère d'alors. Mais cette technique ne permet de remonter qu'à quelques centaines de milliers d'années en arrière.
Étude
Pour aller plus loin, il faut passer par des marqueurs indirects. L'étude chimique d'anciennes feuilles, minéraux ou plancton a ainsi permis de déduire la concentration en CO2 de périodes données plus anciennes.
Période
Sur les 66 derniers millions d'années, la période la plus chaude que la Terre ait connue remonte à environ 50 millions d'années, avec une concentration en CO2 à 1.600 ppm et des températures 12 °C plus chaudes qu'aujourd'hui.
Baissé
Ces dernières ont baissé lentement jusqu'à il y a 2,5 millions d'années et le temps des âges glaciaires, la concentration de CO2 redescendant jusqu'à 270-280 ppm. Ces niveaux sont restés stables jusqu'à ce que l'humanité ne brûle des énergies fossiles à grande échelle.
Planète
Selon l'étude, un doublement du taux de concentration en CO2 réchaufferait progressivement la planète, sur des centaines de milliers d'années, jusqu'à atteindre +5 à 8 °C, ceci en raison des effets en cascade qu'entraînerait une hausse des températures.
Fonte
Ainsi, la fonte des glaces polaires réduit leur capacité à réfléchir les rayons du soleil, ce qui accélère encore la fonte, etc.
Atmosphère
L'étude montre qu'il y a 56 millions d'années, l'atmosphère terrestre a connu une hausse rapide de la concentration de CO2 similaire à celle que l'on connaît aujourd'hui et qui a provoqué des changements massifs dans les écosystèmes et a mis quelque 150.000 ans à se dissiper.
Baerbel Hoenisch
"Nous y sommes pour très longtemps, à moins que nous capturions du dioxyde de carbone de l'atmosphère et que nous stoppions nos émissions très bientôt," résume Baerbel Hoenisch.
Un rapport de 1972 sur l'effondrement de la planète s'avère étonnamment exact !
Le rapport traite de la stagnation de la croissance industrielle et du déclin du bien-être humain.
Au début des années 1970, un rapport évaluant les scénarios futurs possibles de l'humanité a suscité une vive controverse. 50 ans plus tard, force est de constater qu'il a été réalisé avec une grande précision, un rapport cinglant des années 1970 prédit un effondrement mondial imminent au 21e siècle, causé par la saturation des ressources.
Publié
Lorsqu'il a été publié, il a suscité la controverse et l'incrédulité. Pourtant, aujourd'hui, 50 ans plus tard, son avertissement est plus que jamais d'actualité, pire encore, l'humanité est toujours sur la voie qui, selon le rapport, la mènera à l'effondrement.
Contexte
Dans ce contexte, l'effondrement ne signifie pas que l'humanité est vouée à l'extinction comme les dinosaures. au contraire, il fait référence à la stagnation complète de la croissance industrielle et à un déclin significatif du bien-être humain.
Film / Soleil vert (1974).
Groupe
En 1972, un groupe de scientifiques du MIT s'est embarqué dans une mission importante commandée par le Club de Rome, un groupe distingué d'Universitaires, de scientifiques, de chefs d'entreprise et d'hommes politiques internationaux.
Croissance
Le fruit de son travail, "Les limites de la croissance", utilise le modèle informatique World3 pour imaginer l'avenir de l'humanité. Au centre de ce rapport, se trouvait un avertissement brutal, un appel à l'action à un carrefour critique.
Scénarios
L'équipe a élaboré des scénarios informatiques montrant que l'augmentation continue de la population et de la production industrielle finirait par s'avérer insoutenable.
Population
En outre, elle a montré que le seul moyen de parvenir à un avenir stable serait de limiter délibérément les niveaux de population et de production industrielle par des politiques gouvernementales.
Évalués
Quatre scénarios possibles ont été évalués : deux variantes du "statu quo", un scénario de "monde stabilisé" et une perspective de "technologie intégrale".
Effondrement
Les deux premiers conduisent à un effondrement mondial au XXIe siècle, l'un en raison de l'épuisement des ressources et l'autre en raison de la pollution, du changement climatique et/ou de la dévastation de l'environnement.
Technologie
La technologie intégrale a permis d'éviter un effondrement total, mais non sans un impact sur le bien-être humain en raison de l'augmentation des coûts.
Détail de l'affiche du film "Soleil Vert".
Population
Dans un monde hypothétiquement stabilisé, la population humaine se serait stabilisée d'ici la fin du siècle, ce qui aurait permis de maintenir le niveau de vie.
Prédictions
Les experts soulignent que les prédictions d'il y a un demi-siècle prouvent leur validité et que le monde n'a pas encore pris le chemin de la stabilité.
Rapport
Le rapport utilise des modèles informatiques pour analyser les tendances actuelles de la croissance démographique, de la production industrielle, de la consommation des ressources et de la pollution de l'environnement.
Humanité
Il précise que l'effondrement, dans ce contexte, ne signifie pas que l'humanité serait condamnée à l'extinction comme les dinosaures. au contraire.
Image d'illustration / Carcasses de véhicules.
Stagnation
Il fait référence à la stagnation complète de la croissance industrielle et à un déclin significatif du bien-être humain.Tels sont les scénarios analysés :
1 : Croissance continue
Il suppose que les tendances actuelles de la croissance restent inchangées, que la population mondiale atteindra 14 milliards d'habitants en 2100 et que la consommation des ressources naturelles atteindra les limites de la capacité de charge de la planète dans les années 2040, ce scénario conduirait à un effondrement du système économique et social dans les années 2100.
2 : Croissance modérée
Elle part du principe que les tendances actuelles de la croissance sont modérées. La population mondiale atteindrait 11 milliards d'habitants en 2100 et la consommation des ressources naturelles atteindrait les limites de la capacité de charge de la planète dans les années 2070, ce scénario entraînerait une détérioration de l'environnement et un déclin du bien-être humain dans les années 2100.
3 : Croissance zéro
Il suppose que la population mondiale se stabilisera autour de 10 milliards d'habitants et que la consommation des ressources naturelles sera ramenée à des niveaux durables, dans ce scénario, l'environnement se rétablirait et le bien-être humain augmenterait au cours du 21e siècle.
4 : Diminution
Il suppose que la population mondiale diminuera à mesure que les ressources naturelles s'épuiseront. Dans ce scénario, l'environnement se rétablirait, mais le bien-être humain diminuerait, les auteurs du rapport "The Limits to Growth" (Les limites de la croissance) ont noté que le scénario le plus probable était le scénario 2, à savoir une croissance modérée, cependant, ils ont averti que le scénario 1, une croissance continue, constituait un risque réel, et que le scénario 3, une croissance zéro, était un objectif possible, mais qu'il nécessiterait des changements significatifs dans les modes de consommation et de production.
Débats
À l'époque, le rapport a suscité la controverse. Certains critiques ont affirmé que les modèles informatiques utilisés étaient trop simplistes et ne prenaient pas en compte tous les facteurs susceptibles d'influencer l'avenir.
Pessimiste
D'autres critiques ont affirmé qu'il était trop pessimiste et que les technologies émergentes pouvaient aider à surmonter les limites de la croissance.
Impact
Malgré les critiques, le rapport a eu un impact durable sur le débat sur la durabilité environnementale.
L'été 2023 a été le plus chaud jamais enregistré dans le monde
Incendie en Grèce, le 22 août 2023.
Les trois mois de l'été 2023 ont été caractérisés par des températures record. L'année globale pourrait être la plus chaude jamais mesurée.
Températures
L'été 2023 (juin-juillet-août) a connu les températures mondiales moyennes les plus élevées jamais mesurées, annonce mercredi l'observatoire européen Copernicus, pour qui 2023 sera probablement l'année la plus chaude de l'histoire.
Canicules
Canicules, sécheresses, inondations ou incendies ont frappé l'Asie, l'Europe et l'Amérique du Nord sur cette période, dans des proportions dramatiques et souvent inédites, avec leur prix en vies humaines et en dégâts sur les économies et l'environnement, l'hémisphère Sud, où nombre de records de chaleurs ont été battus en plein hiver austral, n'a pas été épargné.
Saison
"La saison juin-juillet-août 2023", qui correspond à l'été dans l'hémisphère Nord, où vit la grande majorité de la population mondiale, "a été de loin la plus chaude jamais enregistrée dans le monde, avec une température moyenne mondiale de 16,77 °C", a annoncé Copernicus.
Élévation
C'est 0,66 °C au-dessus des moyennes de la période 1991-2020, déjà marquée par l'élévation des températures moyennes du globe en raison du réchauffement climatique causé par l'activité humaine, et largement au-dessus -2 dixièmes environ du précédent record de 2019.
Lac asséché à Millas, Pyrénées-Orientales, en mai 2023.
António Guterres
"L'effondrement climatique à commencé", a déploré le chef de l'ONU António Guterres, dans un communiqué, juillet avait été le mois le plus chaud jamais mesuré, août 2023 est désormais le 2e, précise Copernicus, et sur les huit premiers mois de l'année, la température moyenne du globe est "seulement 0,01 °C derrière 2016, l'année la plus chaude jamais mesurée".
Record
Mais ce record ne tient plus qu'à un fil, au vu des prévisions saisonnières et du retour en puissance dans le Pacifique du phénomène climatique El Niño, synonyme de réchauffement supplémentaire.
2023 l'année la plus chaude que l'humanité ait connue.
Chaleur
Et "compte tenu de la chaleur en excès à la surface des océans, il est probable que 2023 sera l'année la plus chaude que l'humanité ait connue", a déclaré Samantha Burgess, cheffe adjointe du service changement climatique (C3S) de Copernicus.
Base
La base de données de Copernicus remonte jusqu'en 1940, mais peut être comparée aux climats des millénaires passés, établis grâce aux cernes des arbres ou aux carottes de glaces et synthétisés dans le dernier rapport du groupe d'experts climat de l'ONU (Giec).
Histoire
Sur cette base, "les trois mois que nous venons de vivre sont les plus chauds depuis environ 120.000 ans, c'est-à-dire depuis le début de l'histoire de l'humanité", affirme Mme Burgess.
Années
Malgré trois années successives de La Niña, phénomène inverse d'El Niño qui a en partie masqué le réchauffement, les années 2015-2022 ont déjà été les plus chaudes jamais mesurées.
Phénomène
La surchauffe des mers du globe, qui continuent d'absorber 90 % de la chaleur en excès provoquée par l'activité humaine depuis l'ère industrielle, joue un rôle majeur dans le phénomène, depuis avril 2023, leur température moyenne de surface évolue à des niveaux de chaleur inédits.
Dépassé
"Du 31 juillet au 31 août 2023 ", elle a même "dépassé chaque jour le précédent record de mars 2016", note Copernicus, atteignant la barre symbolique inédite de 21 °C, très nettement au-dessus de toutes les archives.
Samantha Burgess
"Le réchauffement des océans entraîne celui de l'atmosphère et une augmentation de l'humidité, ce qui provoque des précipitations plus intenses et une augmentation de l'énergie disponible pour les cyclones tropicaux", souligne Samantha Burgess.
Biodiversité
La surchauffe affecte aussi la biodiversité : "il y a moins de nutriments dans l'océan et moins d'oxygène" ce qui menace la survie de la faune et la flore, ajoute la scientifique.
2023.L'effondrement climatique à commencé.
Blanchiment
Le blanchiment des coraux, la prolifération d'algues nuisibles ou "l'effondrement potentiel des cycles de reproduction".
Températures
"Les températures continueront d'augmenter tant que nous n'aurons pas fermé le robinet des émissions", essentiellement issues de la combustion du charbon, du pétrole et du gaz, rappelle Samantha Burgess à trois mois de la COP28 de Dubaï.
Conférence
Cette Conférence des Nations unies sur le climat, où s'annonce une vive bataille sur la fin des énergies fossiles, est censée remettre l'humanité sur la trajectoire de l'accord de Paris.
Réchauffement
Limiter le réchauffement bien au-dessous de 2 °C et si possible à 1,5 °C par rapport à l'ère pré-industrielle.
Fonte de la Mer de glace : Chamonix désinforme les touristes
La Mer de glace, située sur le versant septentrional du massif du Mont-Blanc, réduite à peau de chagrin, en juillet 2023.
Alors que la Mer de glace, l’un des plus grands glaciers d’Europe, fond inexorablement, un chercheur dénonce les explications tronquées affichées pour les touristes, exit, la responsabilité humaine dans le dérèglement !
Nathanaël Wallenhors
Docteur en Sciences de l’environnement, science politique et sciences de l’éducation, professeur à la faculté d’Éducation de l’Université catholique de l’Ouest dont il est le doyen. Il a récemment publié qui sauvera la planète ?
Chamonix
J’ai fait du tourisme (de masse) cet été, à Chamonix dans les Alpes. Comme le font plusieurs centaines de milliers de personnes par an, je suis monté dans un petit train rouge à crémaillère et je suis allé voir la Mer de glace, le plus grand glacier français.
Glacier
Si la descente des 500 marches permettant de rejoindre la langue terminale du glacier permet de prendre conscience de sa fonte et son accélération, aucune explication causale n’est indiquée, lorsqu’on va au glaciorium, il est possible de relever plusieurs approximations géologiques.
Panneau
En plus de la confusion entre ère, période et époque, on peut lire sur un panneau : « Si les conditions climatiques restent défavorables (plus de fonte ou/et moins de neige) durant les deux siècles à venir, la Mer de glace reculera de quatre à cinq kilomètres. »
État
« Elle se rapprochera de son état minimum d’avant la dernière glaciation il y a 125 000 ans. » « La vallée de la Mer de Glace sera dépourvue de glace et revégétalisée. »
Étude
Une étude scientifique a montré que la rapidité de la fonte est bien supérieure : dans un scénario optimiste au sein duquel le dérèglement bioclimatique serait contenu, le recul serait de 7,2 kilomètres dans moins de quatre-vingts ans.
Scénario
Dans un scénario plus pessimiste avec une poursuite de l’émission de gaz à effet de serre de nature anthropique, c’est toute la Mer de glace qui aura disparu d’ici soixante-dix ans.
Le train à crémaillère est également l’une des attractions principales du site. Il monte les visiteurs de Chamonix jusqu’au Montenvers à 1913 mètres d’altitude.
Expérience
Ensuite, il est frappant de constater qu’à aucun moment de l’expérience, il n’est fait mention du rôle des glaciers dans la préservation des conditions bioclimatiques favorables à la vie humaine en société, (Fonction de stabilisation climatique. effet albédo. stockage d’eau sous forme de glace dont la fonte assure 70 % de l’eau douce dans le monde celle-là même qui est nécessaire à la vie humaine).
Lire
Surtout, sur le seul panneau où nous pouvons lire quelque chose concernant la fonte du glacier, nous comprenons que cela est complètement indépendant des activités humaines.
« La taille de langue de la Mer de glace étant aujourd’hui équivalente à celle du Moyen Âge, avant le petit âge glaciaire. »
« Dans 30 000 ans, une nouvelle ère glaciaire ? En observant le climat de ces 400 000 dernières années, où alternent périodes glaciaires et interglaciaires. »
« Les climatologues prévoient une prochaine glaciation dans 30 à 40 000 ans. »
« Ces périodes froides et chaudes sont le résultat de l’énergie solaire reçue par la Terre. Leur intensité et durée sont rythmées par la combinaison de trois paramètres astronomiques : inclinaison de l’axe de la Terre, précession des équinoxes et variation de l’orbite de la Terre. »
Erreurs
Il y aurait beaucoup à écrire sur les erreurs contenues dans ce seul paragraphe. En plus de la troublante omission des activités humaines dans le dérèglement bioclimatique actuelles qui fait fondre les glaciers avec lesquels notre destinée est liée, aujourd’hui, les climatologues ne prévoient pas de prochaine glaciation.
Le glaciorum est une attraction touristique de plus qui participe du changement bioclimatique.
Températures
En effet, la sortie de la fourchette de variabilité des températures de l’époque géologique interglaciaire contemporaine, l’Holocène, (Et l’entrée dans l’Anthropocène), embarque le système Terre vers un réchauffement caractérisé par son emballement sans identifier la prochaine étape de stabilisation ni les incidences de la modification des paramètres cosmiques « habituels » sur le climat futur de notre planète.
Éléments
Les quelques éléments évoqués dans le glaciorium ne permettent pas de sensibiliser les touristes au dérèglement bioclimatique de nature anthropique, ni à toutes ses incidences sur la vie humaine en société.
(Fragilisation de la sécurité alimentaire mondiale, migrations, instabilité géopolitique, perte de territoires habitables dans le monde et en France au cours des décennies à venir, etc.).
Attraction
Il s’agit d’une attraction touristique de plus qui participe du changement bioclimatique (incidences délétères sur les écosystèmes locaux, émissions de gaz à effet de serre, etc.).
Imbéciles
Arrêtons de prendre les touristes pour des imbéciles, plus grave, faute de réelle éducation scientifique au dérèglement bioclimatique et à sa lutte en France, (À commencer par l’école), le retrait de la Mer de glace participe aujourd’hui du lit du climatoscepticisme qui se déploie comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux.
Observation
Si le conseil municipal de Chamonix avait lancé l’idée, il y a maintenant dix ans, de faire du site de la Mer de glace un lieu d’observation du changement climatique, si la Compagnie du Mont Blanc a décidé d’investir vingt millions d’euros pour transformer le glaciorium actuel en centre d’interprétation des glaciers et du climat, il devient désormais urgent de revoir en profondeur les savoirs qui y sont transmis.
Touristes
Il s’agit d’arrêter de prendre les touristes pour des imbéciles et de considérer les expériences touristiques comme des temps forts dans l’éducation à citoyenneté tout au long de la vie.
Éducation
Celle-ci doit se tonifier autour d’une éducation scientifique digne de ce nom, mais aussi des nécessaires ruptures dans nos modes de vie comme d’une réflexion politique sur les questions écologiques, (Organisation de la décroissance, démantèlement des pans mortifères de notre économie, diminution de la consommation) pour permettre à la vie humaine en société de demeurer possible au cours de ce siècle.
Canicule océanique : 2022 la mer Méditerranée anormalement chaude
La mer Méditerranée anormalement chaude.
La température de surface de la mer a régulièrement atteint 27 à 30 °C entre la mer Tyrrhénienne et la mer des Baléares, soit 4 à 6 degrés au-dessus de la normale. On parle de canicule océanique, durant la journée de dimanche dernier, la bouée au large d’Alistro en Corse a même enregistré une pointe à 30,7 °C.
Mistral
Le mistral s’est montré très discret et des conditions anticycloniques chaudes ont dominé sur l’ouest du bassin méditerranéen, ceci a favorisé une hausse de la température de surface de la mer au cours de ce mois de juillet 2022 pour atteindre des températures remarquables.
Canicule
Une canicule océanique est un événement rare ou extrême au cours duquel la température de la mer est anormalement chaude et a un impact sur les écosystèmes marins.
Méditerranée
Première canicule océanique en Méditerranée ? Depuis 1982, date des premières données satellites fiables, on a observé une seule fois de telles valeurs, en août 2018, celle-ci avait une intensité exceptionnelle, avec un pic plus haut de 6,5 degrés que la normale au large de Marseille.
Chercheurs
Des chercheurs du CNRM (Météo-France/CNRS) ont travaillé sur les tendances passées/futures de ces phénomènes en Méditerranée.
Période
Sur la période 1982-2017, ils ont détecté 29 canicules en Méditerranée. Dans le climat actuel, les canicules océaniques en Méditerranée durent en moyenne 20 jours et couvrent environ 40 % de la surface de la mer Méditerranée à leur pic.
Influence
Une influence sur les canicules océaniques ? Au cours des dernières décennies, on note une augmentation de la durée, de l’extension spatiale et de l’intensité des canicules océaniques de surface en Méditerranée.
Événements
En mer, les canicules des étés 2003, 2012, 2015 et 2017 sont les événements les plus sévères observés (1982-2017), quel que soit le scénario d’émission des gaz à effet de serre, les canicules océaniques sont plus longues et plus intenses.
Scénario
Dans le scénario pessimiste, les simulations projettent à la fin du XXIe siècle au moins une canicule océanique par an, qui pourrait être jusqu’à 4 mois plus longs et 4 fois plus intenses.
Anomalie de la température de la Méditerranée en surface.
Observable
Observable en surface ? Les canicules océaniques profondes augmentent aussi. On a détecté des tendances significatives à 20 mètres, 40 mètres et 55 mètres.
Négligeable
L’impact est non négligeable pour certaines espèces importantes et emblématiques de la Méditerranée, comme la posidonie ou les gorgones.
Eaux
On sait que des eaux chaudes constituent un carburant pour les épisodes méditerranéens. En effet, les nuages d’orage se forment quand de l’air froid d’altitude survole de l’air doux dans les basses couches de l’atmosphère, une surface de l’eau chaude entretient cette douceur dans les basses couches et fournit l’humidité nécessaire à la formation du nuage.
Évaporation
Plus l’eau est chaude, plus il y a d’évaporation, plus il y a d’eau disponible dans l’atmosphère et plus les pluies pourront potentiellement être intenses.
Température
Mais, même si la température de la Méditerranée représente le carburant des épisodes méditerranéens, c’est bien la situation météorologique qui en est le moteur.
Prévoir
Or, il est impossible de prévoir dès maintenant si les conditions atmosphériques (la position des dépressions et des anticyclones) seront propices cet automne à la formation d’un tel événement.
Date de dernière mise à jour : 01/09/2024