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Australie : trois enfants ont disparu le 26 janvier 1966

Les enfants beaumontLa disparition des enfants Beaumont.

Australie, 26 janvier 1966. Dans le quartier de Somerton Park, au sud-ouest de la ville d'Adélaïde, trois enfants profitent de la journée la plus chaude de l'été pour prendre la route de la plage. 

Nancy Beaumont

À 8 h 45, Nancy Beaumont met Jane, 9 ans, Arnna, 7 ans et leur petit frère, Grant, 4 ans, dans le bus en partance pour Glenelg Beach. Elle les embrasse en leur rappelant de rentrer vers midi, sans se douter qu'elle ne les va plus jamais.

Recherche 

Trois heures plus tard, Nancy s'étonne de ne pas voir rentrer son petit trio. Elle prévient son époux, Jim, de retour d'un voyage d'affaires, qui se précipite à la plage à la recherche de ses enfants. Sans succès. Vers 17 h 30, les époux Beaumont signalent l'inquiétante disparition.

Détail

Dans un premier temps, les forces de police ratissent la plage de Glenelg et ses environs. Là-bas, plusieurs témoins confirment avoir vu les enfants Beaumont, mais un détail interpelle les enquêteurs. 

Homme

Plusieurs fois, Jane, Arnna et Grant ont été aperçus en compagnie d'un homme grand, blond et athlétique vêtu d'un simple maillot de bain. 

Témoins

Selon certains témoins, les enfants Beaumont jouaient joyeusement en sa compagnie et auraient même quitté la plage avec lui aux alentours de 12 h 15. 

Pâtisserie

Par la suite, la petite Jane serait passée par la Wenzel's Bakery, une pâtisserie située non loin de Glenelg Beach, où elle aurait, selon le propriétaire, acheté des friandises et une tourte à la viande avec une coupure de 1 $. Nancy Beaumont n'ayant donné que six shillings et six pence à ses enfants pour payer le trajet de bus.

Informations 

Forts de ces informations, les enquêteurs lancent une opération de grande ampleur en Australie, mais aucun des dispositifs déployés ne permettra à l'enquête d'avancer.

Lettres

Jusqu'en 1968. Deux ans après la disparition de leurs enfants, Nancy et Jim Beaumont trouvent, dans leur boîte aux lettres, deux mystérieuses lettres.

Gardien

La première est prétendument écrite de la main de Jane, la seconde d'un homme expliquant s'être auto-attitré "gardien" des enfants Beaumont. Dans sa lettre, ce dernier se dit prêt à rendre Jane, Arnna et Grant et donne un lieu de rendez-vous à leurs parents.

Lieu

Bouleversés, Nancy et Jim Beaumont se rendent sur le lieu de rendez-vous, suivi de près par un inspecteur de police.

Trahi

Toutefois, ni l'homme, ni les enfants, ne se présenteront jamais sur le lieu indiqué. Plus tard, les parents Beaumont recevront une nouvelle lettre dans laquelle Jane expliquera que leur "gardien" avait remarqué la présence de l'inspecteur lors de sa venue et, se sentant trahi, avait finalement décidé de les garder avec lui.

Pistes

En plus de 55 ans, aucune des pistes explorées par la police n'a permis de retrouver la trace des enfants Beaumont.

Criminels

Plusieurs criminels, dont le tueur d'enfants Bevan Spencer von Einem, Arthur Stanley Brown, accusé du meurtre de ses sœurs, et Derek Ernest Percy, soupçonné des meurtres de plusieurs enfants australiens, ont notamment été suspectés, sans résultat.

Rebondissement

Le dernier rebondissement dans l'enquête remonte à 2013, lorsque le fils d'un certain Harry Phipps, décédé en 2004, a accusé son père d'avoir joué un rôle dans la disparition des Beaumont. 

Trou

Celui-ci affirme que le 26 janvier 1966, il avait vu Jane, Arnna et Grant creusant un trou dans le jardin de son père à sa demande. Deux autres hommes, jeunes enfants à l'époque, ont confirmé avoir été payés par Phipps pour la même tâche, ce même week-end de 1966. 

Investigations

Malheureusement, les investigations menées par la police n'ont rien donné. En 2019, les médias australiens ont annoncé le décès de Nancy Beaumont, la mère des trois enfants disparus, à l'âge de 92 ans.

Inspecteur

En marge de la nouvelle, l'inspecteur-chef Des Bray, en charge des crimes majeurs, a indiqué qu'il "ferait tout ce qui est humainement possible pour localiser les enfants Beaumont et les rendre à leur famille."

Père

"Je pense qu'il n'y a pas une personne dans ce pays qui ne souhaite pas qu'ils soient retrouvés", a-t-il ajouté. Le père de Jane, Arnna et Grant, âgé de 90 ans, vit toujours dans la région d'Adelaïde. L'enquête sur la disparition des enfants Beaumont est aujourd'hui la plus longue jamais enregistrée en Australie.


Affaire : Ettore Majorana

Majorana edigio eronicoEttore Majorana.

Ettore Majorana, physicien de génie, disparaît mystérieusement en 1938. Suicide, assassinat, enlèvement par des services secrets étrangers. Voire un refuge dans un monastère à la suite d’un sombre pressentiment : la physique serait en passe de se mettre au service de la violence la plus radicale...

Scientifiques

Il y a plusieurs catégories de scientifiques : ceux qui font de leur mieux, et ceux, de premier plan, qui font des découvertes importantes. Et puis, il y a des génies, comme Galilée et Newton, Ettore était de ceux-là Enrico Fermi

Articles

Collaborateur d’Enrico Fermi, Ettore Majorana écrivit neuf articles scientifiques empreints d’élégance et d’originalité. Certains ne furent compris qu’après la Deuxième Guerre mondiale.

Théorie

En 1933, peu de temps après la découverte du positron, il rédigea son dernier article, profond et prophétique. Il y propose une alternative à la théorie de l’antimatière formulée par Paul Dirac en 1931.

Symétrique

Cette "théorie symétrique de l’électron et du positron", selon laquelle chaque fermion neutre serait confondu avec son antiparticule, pourrait s’appliquer aux neutrinos, ainsi qu’à des particules prédites par les extensions supersymétriques du modèle standard, encore à découvrir.

Ettore Majorana

Ettore Majorana m’est “tombé dessus” lorsque je commençais mes études de physique. À lui seul, il incarne la contradiction la plus radicale qui fût jamais apportée à tout ce qui est ordinairement considéré comme ordinaire chez les physiciens. 

Singularité

Il est une singularité pure, qui a surgi avec l’Italie des années vingt. Au moment où la physique venait d’accomplir sa révolution quantique et de découvrir l’atome. 

Théoricien

Né en 1906, Majorana fut un théoricien fulgurant. Ses travaux sur l’atome et l’interaction nucléaire ont fait date. En 1937, il publia même un article prophétique dans lequel il envisage l’existence de particules d’un genre nouveau, qui pourraient résoudre la grande énigme de la matière noire. 

Génie

Ce grand jeune homme maigre, aux yeux sombres et incandescents, était considéré comme un génie de la trempe de Galilée. Mais de tels dons ont leur contrepoids : Majorana ne savait pas vivre parmi les hommes, et c’est la pente pessimiste et tourmentée de son âme qui finit par l’emporter. 

Disparition 

Le 26 mars 1938, il prend le ferry pour Palerme. Juste avant d’embarquer, il poste une lettre pour son ami Carelli qui dit :

« Cher Carrelli, J’ai pris une décision qui était désormais inévitable. Il n’y a pas en elle la moindre trace d’égoïsme, mais je me rends compte des ennuis que ma disparition soudaine pourra causer, à toi et aux étudiants. 

C’est pourquoi je te prie de me pardonner, et surtout pour avoir déçu toute la confiance, la sincère amitié et la sympathie que tu m’as montrées au long de ces mois. 

Je te prie aussi de me rappeler au bon souvenir de ceux que j’ai appris à connaître et à apprécier dans ton institut, en particulier à Sciuti ; d’eux tous, je conserverai un affectueux souvenir, au moins jusqu’à onze heures ce soir, et, si cela est possible, même après. »

Il laisse une autre lettre à l’intention de sa famille qui est très claire :

« Je n’ai qu’un seul désir : que vous ne vous vêtiez pas de noir. Si vous voulez vous plier à l’usage, portez, mais pas plus de trois jours durant, quelques signes de deuil. Ensuite, si vous le pouvez, gardez-moi dans votre cœur et pardonnez moi. »

Malgré ces deux annonces épistolaires, il débarque pourtant à Palerme d’où il renvoie un télégramme à Carelli lui demandant de ne pas tenir compte de la précédente :

« Cher Carrelli,

J’espère que mon télégramme et ma lettre te seront parvenus ensemble. La mer m’a refusé et je reviendrai demain à l’hôtel Bologna, en voyageant peut-être sur le même bateau que ce mot. 

J’ai cependant l’intention de renoncer à l’enseignement. Ne me prends pas pour une jeune fille d’Ibsen, car mon cas est différent. Je suis à ta disposition pour des détails ultérieurs. »

Mystère 

Il reprend alors le ferry pour revenir à Naples, mais il ne descendra jamais du bateau. Son corps n’a jamais été retrouvé (et cela contredit les expériences tentées plus tard avec des mannequins qui sont toujours revenus sur les côtes grâce aux courants). 

Passeport 

On a découvert plus tard qu’il avait pris son passeport et vidé son compte en banque avant d’embarquer. Le Vatican n’a jamais répondu aux questions de sa famille qui supposait qu’il avait bénéficié de l’aide de moines pour passer en Amérique Latine. Des témoins l’auraient vu à Naples peu de temps après sa mort présumée…

Leonardo Sciascia

Tous ces arguments expliquent le succès du livre polémique de Leonardo Sciascia : la disparition de Majorana dans lequel il affirme avoir rencontré Majorana en Argentine où il aurait refait sa vie, loin de la physique et des laboratoires…

Décédé 

Ettore Majorana, l'un des plus grands physiciens de tous les temps, est décédé en mars 1938 à l'âge de 31 ans. Depuis que des observations, des théories, des hypothèses, rien de concret. Jusqu'àu 4 février 2015, le parquet de Rome a validé l'hypothèse selon laquelle Majorana était encore en vie entre 1955 et 1959 et se trouvait au Venezuela sous un faux nom. 

2000002982373À gauche Ettore Majorana, le physicien de Catane né en 1906 et disparu dans les airs le soir du 27 mars 1938. À droite sa prétendue image en 1955. Pour le parquet de Rome, c'est la preuve que le scientifique ne s'est pas suicidé , il n'a pas été assassiné mais il a fui au Venezuela où il a vécu heureux pour toujours.

Enquête

L'enquête est partie d'un reportage reçu par le programme « Chi l'ha visto » et l'affaire a été suivie depuis 2005 par Pino Rinaldi.

Comment tout a commencé ?

« Chez Chi l'ha visto, nous nous occupons de personnes qui demandent de l'aide, mais nous sommes aussi un moyen de résoudre de grands mystères, comme celui d'Ettore Majorana. Alors en 2005, on s'est demandé ce qui lui était arrivé : suicide, tué, mort de maladie, retiré dans un monastère...»

Alors qu'as-tu fait ?

« Quelques mois après la diffusion du reportage sur Majorana, Francesco Fasani, un Italien émigré au Venezuela de 1955 à 1959, nous a appelés à la rédaction. »

« Je vais lui rendre visite à Nettuno, où il vit, et il me raconte que dans les années où il a émigré à Valence, au Venezuela, il avait rencontré un certain M. Bini et quelqu'un lui avait révélé que M. Bini était un scientifique très important, Ettore Majorana, arrivé au Venezuela depuis l'Argentine après la chute du régime péroniste. »

Pourquoi M. Fasani vous a-t-il appelé après si longtemps ?

« Parce qu'avant, il ne retrouvait pas la photo qu'il avait prise avec Bini. Il nous a dit qu'il avait été très difficile de prendre cette photo parce que Bini ne voulait pas être photographié et ne voulait pas parler de la famille. 

« Il avait le comportement de quelqu'un qui cache quelque chose. »

Enquêtes du parquet de Rome ?

« Le parquet de Rome nous a appelés et nous les avons mis en contact avec M. Fasani et ainsi les enquêtes ont commencé, elles se sont poursuivies avec une expertise confiée au RIS qui a réuni le père de Majorana et les Bini sur la photo. »

« Finalement, le dossier avait été archivé et il a été déclaré que Bini est Majorana. »

Les proches de Majorana contredisent cette version ?

« Peut-être aurais-je les mêmes doutes que les membres de la famille, nous n'avons pas l'ADN de Majorana, mais l'analyse anthropométrique entre le père de Majorana et Bini sur la photo donne des résultats identiques. »

« Entre autres, choses, M. Fasani était de toute évidence une personne décente et sérieuse, pas un vantard. »

Qu’en avez-vous pensé au final ?

« Il est probable que Bini et Majorana soient la même personne. » Quoi qu'il en soit, "Qui l'a vu" reviendra parler d'Ettore Majorana, cherchera d'autres éléments et preuves, nous aimerions interviewer les membres de la famille, faire une analyse approfondie, aller au Venezuela. 

Il nous faut répondre à d’autres questions : qu’ont fait Majorana/Bini de 38 à 55, l’Argentine des années 50 avait un programme nucléaire très développé...".


Affaire : la Tuerie de Chevaline

2000002982373Photo du lieu du drame sur un parking au bout d'une petite route forestière en Haute-Savoie.

Le 5 septembre 2012, un ou plusieurs auteurs tuaient au moyen d'une arme de poing quatre personnes, le long d'une petite route de la Combe d'Iré sur la commune de Chevaline Saad al-Hilli, 50 ans, père de famille britannique d'origine irakienne, sa femme, Iqbal, 47 ans, sa belle-mère, Suhaila al-Allaf. Seules deux petites filles de 4 ans et 7 ans ont survécu.

Morts

Les Al-Hilli sont retrouvé morts criblés de balles sur un parking au bout d'une petite route forestière en Haute-Savoie, à côté du village de Chevaline.

Cycliste

Un cycliste gît aussi dans son sang, abattu par le ou les tueurs. Seules deux petites filles de 4 ans et 7 ans ont survécu, la plus grande a été violemment frappée avec la crosse de l’arme.

Enquête

Presque dix ans plus tard, l'enquête est au point mort. Pas d'auteur et surtout pas de mobile. En février dernier, la nouvelle procureure d’Annecy Line Bonnet a dit avoir "bon espoir" que le mystère soit, un jour, résolu, même si aucun nouvel élément n’a permis d’avancer. 

Enquêteurs

Trois enquêteurs de la section de recherches de Chambéry travaillent sur le dossier, ils ont une nouvelle fois repris les scellés un à un pour tenter de trouver un fil à tirer.

Énigme

Première énigme de cette affaire, mère de toutes les autres, l’introuvable mobile. Trois pistes principales sont apparues dès les premières heures de l’enquête, mais elles n’ont été ni confirmées ni démenties.

Vengeance

Vengeance contrat ou un crime d'opportunité ? D'abord, la vengeance familiale sur fond d’héritage contesté au sein de la famille Al-Hilli. Saad Al-Hilli, abattu aux côtés de son épouse et de sa belle-mère, était en conflit avec son frère Zaid pour l’héritage de leur père.

Testament

Ce dernier aurait tenté de modifier le testament à son profit et de retirer des fonds en Suisse. Il a été entendu en 2014, mais sans suite. Le père avait aussi des propriétés en Irak. Mais malgré des perquisitions chez le frère et la traduction de documents venus d’Irak, les investigations n’ont pu impliquer Zaid davantage.


Affaire : Elisa Lam

Cecil hotelCecil Hotel Los Ángeles 2013.

Elisa Lam avait 21 ans lorsqu’elle a quitté le Canada pour un voyage en solitaire à travers la Californie. Son itinéraire a toutefois connu une fin prématurée lorsqu’elle a mis les pieds dans un endroit mythique : le Cecil Hôtel, refuge notoire de meurtriers, voleurs et autres brigands de tout acabit.  

Volatilisée

De toute évidence, la jeune femme s’est quant à elle volatilisée dans l’établissement de Los Angeles, laissant comme seul indice une vidéo de surveillance où elle apparaît, le comportement erratique, dans un ascenseur.

Trace

Puis plus une seule trace... Jusqu’à ce que son corps soit retrouvé dans un réservoir d’eau situé sur le toit de l’immeuble, plusieurs jours plus tard. 

Autorités

Selon les autorités policières, il s’agit d’une mort par noyade accidentelle. Les internautes, eux, balaient cette hypothèse du revers de la main, y préférant leurs théories, beaucoup plus scabreuses. 

Détails

Car non, les pièces ne s’emboîtent pas parfaitement. Plus on creuse, plus les détails surgissent. Et ils sont tous plus morbides et consternants les uns que les autres. 

Mystère

La pièce maîtresse du mystère Elisa Lam est une vidéo d'elle prise dans l'ascenseur de l'hôtel, où on la voit faire des gestes étranges, sortir et entrer dans la cabine à plusieurs reprises, et même sembler se cacher de quelqu'un.

Affaire

Il y a de tout dans cette affaire et ce n'était qu'une question de temps avant que Netflix n'engage la série la disparue du Cecil Hôtel, qui compile les témoignages de la police et des employés de l'hôtel. 

Citerne

Le cas d'Eliza Lam est dérangeant sous tous les angles. Le corps a été retrouvé le 19 février 2013 dans la citerne du toit de l'hôtel, qui aurait été difficile d'accès. 

Déclarations

Les déclarations des employés ont souligné que toutes les serrures ont un code unique et que toute tentative d'ouverture aurait déclenché les alarmes. 

Corps

La police a trouvé le corps après que des invités se soient plaints de la faible pression de l'eau et certains ont déclaré plus tard qu'elle avait même une couleur noirâtre et un goût étrange.

Comportement

Le “comportement étrange” de l'étudiante, dont il a été confirmé plus tard qu'elle prenait des médicaments pour un trouble bipolaire. 

Vidéo

Cette vidéo, dont on a beaucoup parlé et qui, lorsqu'elle a été diffusée en Chine, a été visionnée par des millions de personnes en quelques heures seulement.

Théories

Elle a suscité toutes sortes de théories, dont celle d'un épisode d'hallucination alimenté par la drogue, mais aussi celle du paranormal.

Fantôme

Les adeptes suggérant que la jeune femme aurait "parlé" au fantôme de Richard Ramirez, un tueur en série qui a séjourné à l'hôtel maintenant appelé Stay on Main.

Étudiante

Elisa Lam est étudiante à l’Université canadienne de Colombie-Britannique de Vancouver, où ses parents, venus de Hong Kong, se sont installés avant d'ouvrir leur restaurant. Enfin, étudiante, l'est-elle encore ? Il semble qu'à l’orée de cette seconde partie d'année scolaire, elle ne soit inscrite nulle part.

Voyage 

Grâce à la presse américaine, on connaît en revanche son voyage à coups de bus et de trains le long de la Côte ouest avec davantage de précision. 

Los Angeles

Avant Los Angeles, elle a vu San Diego et ses églises hispaniques. Après, elle espère bien jeter un œil sur Santa Cruz, l'une des capitales mondiales du surf qu'elle doit d'ailleurs rallier le 31 janvier 2013 en quittant l'hôtel Cecil. Seulement le 31 janvier 2013, c'est aussi le jour où la silhouette d'Eliza Lam s'évanouit dans la nature.

Parents

Ses parents n'étaient déjà pas rassurés devant le départ solitaire de leur fille dans de si lointaines vacances, alors ils sont franchement effrayés lorsque celle-ci rompt ce même 31 janvier 2013, la promesse qu’elle leur a faite en quittant Vancouver : les appeler chaque soir. 

Disparition

Ils atterrissent à Los Angeles dans les premiers jours de février 2013 et poussent le LAPD à s'intéresser à ce dossier, délicat par nature, de disparition d'une personne majeure. 

Investigations

Mais les investigations patinent et les témoignages sont rares. Oh, il y a bien Katie Orphan, propriétaire du Last Bookstore, immense librairie de la ville, qui dit l'avoir vue dans son commerce, le 31 janvier 2013, achetant des "livres et de la musique" pour ses proches.

CBS

Elle l'a expliqué depuis auprès de CBS. Mais c’est à peu près tout. Si Katie Orphan est l'une des dernières personnes à avoir vu Élisa Lam, elle ne remarque rien d'anormal. Mais ce n'est pas à l'air libre, ni sous le soleil baignant les rues de Los Angeles et qu’on imagine inonder la librairie, que gît le mystère Elisa Lam.

Hôtel

C'est bien entre les murs de l’hôtel que la vie de l’étudiante a connu son dernier et spectaculaire épisode. Et, sans nouvelles de la jeune fille, la police va décider de diffuser ce dernier en mondovision en le mettant en ligne sur son site internet.

Ascenseur

C'est une vidéo d'environ quatre minutes. On y voit Elisa Lam entrer dans l'ascenseur du Cecil. L'heure est imprécise, car le minuteur qui figure sur la partie inférieure de la vidéo est illisible. 

Bouton

La Canadienne appuie sur un bouton avant de s'immobiliser, mais la cabine ne bouge pas. Puis, elle se blottit contre la paroi de l'ascenseur de façon à ne pas être repérée depuis le couloir. 

Traquée

Elle passe pourtant une tête dans le corridor peu après, en regardant furtivement à gauche et à droite. La voyageuse se sent à l’évidence traquée. Elle finit par regagner la sécurité de l'ascenseur où elle appuie cette fois-ci frénétiquement sur les différents boutons, mais à nouveau rien ne se passe. 

Scène

Elle sort une nouvelle fois et la scène prend une tonalité presque irréelle. Elisa Lam ploie, joue curieusement des bras, retourne ses mains, semblant parler et se courber devant un interlocuteur invisible.

Caméra

Encore quelques instants et quitte le champ de la caméra de surveillance en prenant le couloir à gauche. L’ascenseur se manifeste alors, ses portes s'ouvrant et se fermant plusieurs fois sur cette énigme.

Cecile hotelLe corps d'Elisa Lam a été retrouvé dans un réservoir d'eau.

Destinée

La publication de cette vidéo troublante ne permet cependant pas d’en savoir plus sur la destinée d’Elisa Lam et les jours filent tandis que la vie continue à l’hôtel Cecil. Là-bas, les pensionnaires ont d'ailleurs leurs propres soucis. Ils font en effet état de problèmes de débit d'eau dans les chambres et évoquent parfois même sa couleur suspecte. 

Sabina Baugh

Sabina Baugh, touriste britannique ayant résidé à ce moment-là au Cecil avec son mari Michael, racontent leur histoire auprès de CNN.

Robinet

"La douche, c'était horrible. Quand on tournait le robinet, l'eau sortait noire pendant deux secondes, puis elle retrouvait une couleur normale. L'eau avait un goût étrange, sucré, écœurant. C’était vraiment un goût très bizarre."

Réclamations

Les réclamations s'accumulent, par conséquent le 19 février 2013, comme le note le Los Angeles Times, la direction missionne son employé de maintenance, Santiago Lopez, pour qu’il se rende sur le toit et inspecte les quatre citernes abreuvant les chambres de l'immeuble.

Trappe

Il observe que la trappe du réservoir principal est ouverte. Il jette alors un œil : le cadavre d'une jeune femme flotte, à 25 centimètres environ du sommet du contenant, et son visage est tourné vers le haut. 

Nue

Elle est nue, ses vêtements dérivent à ses côtés, ainsi qu'une montre et la carte d'accès d'une chambre d'hôtel. Sur place, les pompiers doivent vider puis percer l'une des parois de la citerne pour extraire le corps. 

Autopsie

Certes, il faudra attendre le 21 juin 2013 et les résultats de l'autopsie pour en apprendre davantage, mais le triste sort d'Elisa Lam ne fait désormais plus aucun doute.

Légiste 

Le fait qu'Elisa Lam ait pu parvenir jusqu'au toit ne lasse pourtant pas d'intriguer. Pour se retrouver là, il faut en effet passer par une porte sécurisée que seuls les employés de l'établissement peuvent déverrouiller.

Alarme

Une issue de secours dont l'alarme se déclenche quand on la franchit. Lors de sa propre ascension, Santiago Lopez a d'ailleurs dû désactiver l'alarme.

Questions

Mais c'est à des questions plus brûlantes encore que les médecins légistes tâchent d'apporter des réponses, en s'échinant quatre mois au-dessus de la dépouille. 

Rapport

Dans le rapport d'autopsie que BFMTV. Com a consulté, le texte mentionne entre autres, des "coulées de sang dans les tissus sous-cutanés autour de l'orifice de l'anus". Un viol ? 

Décomposition

Non, l'étude relie plutôt ce phénomène à "la décomposition modérée" qui s’est emparée du cadavre. Nous avons pu contacter par mail Jason P. Tovar, le médecin légiste qui a examiné le corps d'Elisa Lam à son arrivée à la morgue et a cosigné le rapport d’autopsie.

Découverte

Il précise à ce propos : "Quand elle a été découverte dans le réservoir, madame Lam était dans le réservoir le visage vers le haut. Cette position a permis aux fluides présents dans son organisme d’être drainés vers l'arrière du corps". "Outre la décomposition, cette coulée est le résultat de ce processus".

Blessure 

Le rapport pose qu’il n’y a pas "de blessure traumatique externe" ni de "trace de blessure interne". La conclusion du texte affirme ensuite : "Les examens toxicologiques n'ont montré aucune intoxication liée à la drogue ou à l'alcool."

Substances

On trouve pourtant trace de plusieurs substances dans le sang de l'étudiante. "La victime souffrait d'un désordre bipolaire en raison de quoi elle bénéficiait d’un traitement", explique le document qui statue "la victime est morte noyée".

Psychose

L'état psychique de leur fille était pour les parents d’Elisa Lam une raison supplémentaire de se ronger les sangs. Celle-ci était en effet bipolaire et avait déjà connu des accès psychotiques.

Amy Price

Cette dimension donne un autre écho à la déclaration faite par la gérante de l'hôtel, Amy Price, à la justice selon laquelle Elisa Lam a été conduite d'une chambre partagée à une chambre individuelle après que ses colocataires de circonstances se sont plaints de son "comportement bizarre".

Éléments

Bipolarité, conduite erratique, traces de produits dans son sang, tous ces éléments incitent à interroger le rôle potentiel de sa médication dans l’ultime acte de l'existence de la victime.

Jason P. Tovar

Le médecin légiste Jason P. Tovar en dit plus sur la pharmacopée repérable dans le corps d'Elisa Lam, "Les examens toxicologiques ont identifié les médicaments prescrits, à la fois dans le sang et le foie.

Médicaments

Bien que le volume de médicaments présents dans son sang ne puisse jamais être connu dans la mesure où l’échantillonnage était limitée en raison de la décomposition, leur présence montre qu'elle suivait son traitement".

Expert

L'expert, qui remarque qu'en dehors des articles de sa liste de prescription on n'a retrouvé trace d'aucun autre produit dans le cadavre, poursuit cependant :

Quantification

"Sans quantification des médicaments dans le sang, il est impossible de déterminer si elle suivait sérieusement son régime de prescription".

Pilules

"Toutefois, si on s'en tient au nombre de pilules retrouvées dans ses flacons, il semble qu'elle n'en prenait pas assez. Mais, il ne s'agit que des flacons qu'on a découverts. Elle en avait peut-être utilisé d'autres avant de les jeter."

Effets 

Et des effets secondaires auraient-ils pu avoir altéré la santé mentale de la touriste ? "Les médicaments trouvés dans son corps servent à traiter la bipolarité et sont utilisés pour empêcher les sautes d'humeur associées à ce trouble. Mais dans la mesure où ce n'est pas mon domaine d'expertise, je ne connais pas d’effet secondaire potentiel à ces médicaments", nous répond Jason P. Tovar.

Zones 

Six ans après, les zones d'ombres entourant cette affaire restent nombreuses : la raison et la nature de la conduite d'Elisa Lam dans l’ascenseur, la manière dont elle est montée sur les toits puis le motif de sa chute dans la citerne. 

Fantasmes

D'autant que la machine à fantasmes s'est bien évidemment emballée. La spéculation la plus troublante tient au nom du test de dépistage de la tuberculose menée dans le quartier de Skid Row au moment de l’affaire : LAM-ELISA. La coïncidence est frappante, mais elle n’en est pas moins une simple coïncidence.

Acronymes

LAM est l'acronyme de lipoarabinomannan et ELISA celui de enzyme-linked immunosorbent assay, c'est-à-dire en français "dosage d'immunoabsorption par enzyme liée". Et on trouve des références à la méthode LAM-ELISA depuis au moins 2009, soient bien avant les faits.

Film

Mais c'est un air de famille qui a le plus retenu l'attention des internautes obsédés par le dossier. Les similitudes entre la disparition puis la mort d'Elisa Lam et le film horrifique Dark Water, dont l'original japonais est sorti en 2002 et le remake américain en 2005, sont notables.

Œuvre

Dans l’œuvre cinématographique également, des pensionnaires, en l’occurrence une mère et sa fille, d’un bâtiment sont gênés par le débit et la couleur noirâtre de l’eau qui circule dans leur appartement, avant de découvrir le corps d’une fille, tombée là accidentellement, dans le réservoir situé sur le toit.

Mort

"Ni les investigations, ni l'autopsie n'ont identifié de signe d'un crime ou d'un suicide. Au bout du compte, il s'agit seulement de l'histoire tragique d'une mort accidentelle. 

Spéculations

Et il faut prendre les spéculations autour de cette affaire justement pour ce qu'elles sont : des spéculations." Une théorie de Reddit relie Lam à l'épidémie de tuberculose à Los Angeles qui a éclaté en 2013, juste au moment de sa mort.

Test

Des détectives en ligne suggèrent qu'elle était un sujet de test pour un nouveau type de médicament antituberculeux qui éprouvait des effets secondaires indésirables.

Arme 

D'autres supposent que Lam aurait pu être une arme biologique humaine, envoyée à Los Angeles pour propager la maladie, tandis que certains se demandent si elle a été réduite au silence pour en savoir trop sur l'épidémie et la maladie.

Épidémie 

Une théorie de Reddit relie Lam à l'épidémie de tuberculose à Los Angeles qui a éclaté en 2013, juste au moment de sa mort. Des détectives en ligne suggèrent qu'elle était un sujet de test pour un nouveau type de médicament antituberculeux qui éprouvait des effets secondaires indésirables.

Tuberculose

Elisa Lam avait-elle la Tuberculose ? Alors que de nombreuses théories de Reddit insistent sur le lien entre Lam et la maladie mortelle, son autopsie officielle suggère le contraire. Au moment de sa mort, Lam n'avait pas de tuberculose. Son autopsie a déterminé qu'elle était décédée d'une noyade accidentelle.

Lam

Bien qu'il semble que ce ne soit qu'une autre théorie sur Internet, il existe vraiment un test de tuberculose qui ressemble étrangement au nom de Lam. Le test LAM-ELISA, qui signifie Lipoarabinomannan (LAM) Enzyme-Linked Immunosorbent Assay (ELISA), est utilisé pour détecter la maladie.

Hanté 

L’endroit le plus hanté du monde se trouve-t-il à Los Angeles ? L’un d’entre eux en tout cas, à en croire l’histoire tourmentée du Cecil Hôtel. Meurtres, suicides et autres événements étranges se sont déroulés entre les quatre murs de cet établissement, qui peine encore aujourd’hui à faire oublier son passé.

William Banks Hanner

Le Cecil Hôtel a été construit par William Banks Hanner en 1924, avec l’idée de créer un écrin art déco qui accueillerait touristes et hommes d’affaires. 100 millions de dollars sont investis dans cet hôtel de 700 chambres, tout en vitraux et marbre.

Crise 

Mais la période faste ne dure pas longtemps : avec la crise économique de 1929, le quartier de Skid Row se retrouve envahi de sans-abris, tandis que l’établissement devient un carrefour pour clients de passage, prostituées et autres junkies.

Suicide

Une vague de suicide débute : W. K. Norton s’empoisonne en 1931, Benjamin Dodich se tire une balle dans la tête en 1932, le sergent Louis D. Borden se tranche la gorge en 1934, puis Grace E. Magro (1937) et Roy Thompson (1938) se défenestrent.

Horreur

Julia Moore, Helen Gurnee ou encore Pauline Otton mourront de la même manière. En 1944, Dorothy Jean Purcell accouche dans l'une des chambres de l’établissement, puis jette son nouveau-né par la fenêtre.

Tragédies

Outre ces tragédies, le lieu a accueilli, au fil des années, des clients tristement célèbres. Dans les années 80, le serial killer Richard Ramirez y séjourne pendant plusieurs semaines, au summum de sa folie meurtrière.

Richard Ramirez

Avec 13 assassinats à son actif, le Night Stalker comme on finit par le surnommer a fait régner la terreur à Los Angeles de 1984 à 1985, pénétrant en pleine nuit dans le domicile de ses victimes, pour les violer ou les tuer. À chaque décennie son criminel.

Jack Unterweger

Dans les années 90, c’est l’Autrichien Jack Unterweger qui y réside, officiellement pour écrire un livre, officieusement pour s’attaquer aux prostituées du coin.

Rénovation

Après avoir fait l’objet de rénovation en 2011, bénéficié d’un nouveau nom "Stay On Main Hôtel", le lieu continue tout de même d’être rattrapé par sa malédiction. En 2013, le corps d’Elisa Lam est découvert sur le toit de l’établissement, dans l’un des réservoirs d’eau.



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Date de dernière mise à jour : 13/05/2024