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L'énigme Nadine Chabert

2000002982373Nadine Chabert.

Le 10 juin 2003, la mère de famille disparaît, l'enquête s'oriente immédiatement vers Patrick Chabert, dont elle est alors en passe de divorcer. 

Témoignages

Les policiers, aiguillés entre autres par des témoignages inquiétants des « nouveaux amis » de Nadine, cherchent d'emblée un cadavre. 

Instruction

Ils ne le trouveront jamais. Après six ans d'une instruction poussive, sans preuve matérielle et sur la base d'un scénario étriqué, l'époux, qui a toujours nié avoir tué sa femme, est pourtant renvoyé devant les assises pour assassinat. 

Condamné 

D'abord condamné à vingt ans de prison pour meurtre, il est acquitté en appel fin 2011, après avoir reçu le soutien de Roland Agret, président d'Action Justice, association spécialisée dans les erreurs judiciaires.

Acquitté 

Une première victoire obtenue également grâce au soutien de sa fille Emilie, et d'Hélène Pérez, la mère de Nadine, qui fait inhabituel pour des parties civiles ont bataillé à ses côtés pour défendre son innocence. 

Hypothèse

C'est que les deux femmes qui avaient vu Nadine se métamorphoser au cours des derniers mois ont une tout autre hypothèse : la piste sectaire. 

2000002982373Ils se sont précipités dans les bras l'un de l'autre à l'annonce du verdict. Patrick et Emilie. Emilie et Patrick. Le père et la fille, soudés, fusionnels, unis dans le but de "trouver la vérité".

Expériences

« Elle disparaissait des week-ends entiers avec ses nouveaux amis pour faire des expériences ésotériques, s'habillait en noir, était amaigrie », se souvient Emilie, elle-même témoin de quelques séances de spiritisme.

Plainte

En mai 2012, les deux femmes déposent logiquement une plainte contre X pour enlèvement et séquestration. Hélas , celle-ci sera jugée irrecevable par la cour d'appel d'Aix-en-Provence. « C'était comme si on m'avait dit : vous êtes acquitté, estimez-vous heureux et contentez-vous de ça », s'insurge Patrick Chabert. 

Décision

Emilie avait saisi la Cour de cassation. Or, celle-ci vient de lui donner raison en annulant la décision d'Aix-en-Provence et en renvoyant l'affaire devant une autre juridiction à Nîmes (Gard). 

Denis Fayolle

« Enfin ! » S'exclame Me Denis Fayolle, avocat d'Emilie. « On ne peut décemment pas nous opposer que toutes les investigations ont été menées, puisque des éléments nouveaux ont été justement découverts entre les deux procès ! »

Écrits

Précise-t-il. Emilie a retrouvé, des années après le passage des enquêteurs, d'inquiétants écrits où sa mère, visiblement sous l'empire de la drogue, évoque des conversations avec l'au-delà et une surconsommation de « moquette ». 

Patrick Chabert

Comme elle, Patrick Chabert note aussi que ceux qui ont été prompts à l'accuser ont également varié dans leurs déclarations. 

Gâchis

Certains n'ont même jamais été entendus... « C'est un immense gâchis », regrette Me Fayolle, conscient comme Me Rémy Nougier, l'avocat d'Hélène Pérez, que les chances d'aboutir à un résultat sont minces au regard de tout ce temps perdu. 

Hypothèse 

De fait, la mère, la fille et le mari de Nadine envisagent désormais l'hypothèse du décès. « Le pire reste de ne rien savoir », souffle Patrick Chabert, qui veut aussi croire au miracle. 

Articles

« Quand je lis, parfois, des articles sur des femmes qui ont disparu de leur plein gré pendant des années, je me dis que peut-être Nadine va réapparaître... »


La tuerie d’Auriol : d’un combat politique à un massacre

2000002982373Le 23 avril 1984, lors du procès du sextuple meurtre d’Auriol (Bouches-du-Rhône) devant la cour d’assises d’Aix-en-Provence, trois des accusés : Finochietti, Collard et Maria (de gauche à droite).

Été 1981. La gauche est au pouvoir depuis trois mois. Le 18 juillet 81, un commando du Service d’action civique (SAC) élimine le chef de la section Marseille du service d’ordre gaulliste et massacre cinq membres de sa famille.

Commando

Ce samedi 18 juillet 1981, à Auriol (Bouches-du-Rhône) en début d’après-midi, un commando de six hommes se met en planque devant la maison de Jacques Massié.

Inspecteur

Ce dernier, âgé de 41 ans, est un inspecteur de police affecté à Marseille. Mais il est aussi connu pour être le chef de la section des Bouches-du-Rhône du Service d’action civique (SAC).

Milice

Milice gaulliste créée par Jacques Foccart, devenue service d’ordre du parti , pour lequel l’arrivée au pouvoir de la gauche en cette année 1981 alimente de grandes craintes, aggravées par de fortes rivalités internes.

Bastide

Domicilié à Auriol dans une vieille bastide provençale située dans le lotissement de la Douronne où il vit avec son épouse Marie-Dominique, 34 ans et son fils Alexandre, 7 ans.

Beaux-parents

Ce samedi-là, Massié reçoit ses beaux-parents, Jules et Emmanuelle Jacquèmes, ainsi que son beau-frère, Georges Ferrarini, compagnon de sa sœur Marina.

Embuscade

En embuscade aux abords de sa maison, Jean-Joseph Maria, l’adjoint de Massié et son ennemi juré, Jean-Bruno Finochietti, instituteur, Lionel Collard, ancien légionnaire, et Didier Campana, Ange Poletti et Jean-François Massoni, trois postiers membres du SAC.

Interroger

Les six hommes ont pour mission d’interroger et d’éliminer celui qui est soupçonné de vouloir trahir son organisation et d’avoir aussi commis diverses malversations. 

Cotisations

Il aurait notamment détourné les cotisations des membres du club de tir du SAC, et racketté les bars de Marseille et de Toulon au nom du SAC.

Massacre

Ce qui lui aurait permis de payer sa Ferrari rouge et sa bastide. Ces rumeurs vont conduire au massacre d’une famille entière. Le commando observe à la jumelle la bastide qui semble vide. 

Voiture

La voiture du policier est garée devant. Vers 15 heures, Massié quitte la maison provençale en empruntant le véhicule de son beau-frère, et, méfiant, laisse le sien garé en évidence.

2000002982373Photo non datée de la famille de Jacques Massié, peu avant la tuerie d’Auriol.

Action

Après cinq heures de surveillance, les six hommes, masqués et armés de couteaux, de fusils et de revolvers, décident de passer à l’action, ignorant que leur cible a quitté les lieux quelques heures plus tôt. 

Maison

Ils entrent dans la maison et tombent sur l’épouse, Marie-Dominique, et le beau-frère de Massié. Ils sont gazés, ligotés et emmenés dans une chambre à l’étage.

Otages

Finochietti surveille les otages pendant que ses acolytes fouillent à la recherche de documents compromettants et d’une mallette munie d’un dispositif d’enregistrement dont Jacques Massié ne se sépare jamais. 

Promenade

La belle-mère et son petit-fils Alexandre, sept ans, rentrent alors de promenade. « Je serai sage, ne faites pas de mal à maman », dit l’enfant aux futurs assassins. À 20 heures, c’est au tour du beau-père de tomber dans le guet-apens.

Exécution

À l’étage, l’enfant et sa mère reconnaissent Jean-Bruno Finochietti : c’est l’ancien maître d’école d’Alexandre. Alors, tout bascule. À 18 heures, le chef, Collard décide d’exécuter toute la famille. Les otages sont descendus tour à tour dans le salon et assassinés. Deux membres du commando partent se débarrasser des corps. 

Jacques Massié

Jacques Massié rentre chez lui dans la nuit, vers 3 heures du matin, loin d’imaginer ce qui a pu arriver aux siens. Il tente de s’enfuir. Finochietti l’assomme et le poignarde sur le trottoir. Son cadavre est chargé dans une voiture, puis enterré dans la campagne, à vingt minutes d’Auriol.

Incendie

Les criminels allument quelques bougies sous les rideaux de la bastide, pour faire croire à un incendie et maquiller leur crime, puis ils prennent la fuite, en emportant les fameux dossiers sensibles.

Feu

Le dimanche 19 juillet 1981, lorsque Marina Massié, la sœur de Jacques Massié, arrive à la bastide où un repas de famille est prévu, elle découvre une maison à demi consumée par le feu, un intérieur dévasté et des traces de sang. 

Crime

Elle se rend dans un premier temps à l’hôpital du coin, puis elle alerte les gendarmes. Ces derniers comprennent vite qu’il s’agit d’un crime. 

Juge

Placée sous l’autorité de la juge d’instruction Françoise Llaurens-Gérin aux motifs d’enlèvements, séquestrations, homicides volontaires, l’enquête est confiée au service régional de la police judiciaire de Marseille.

Auditions

Les premières auditions menées dans la journée avec des témoins et des proches des Massié, orientent très vite l’enquête vers le milieu du SAC, et les noms de Maria, Collard et Finochietti. Ces derniers sont aussitôt interpellés. Fragile, l’instituteur craque et avoue au terme de quarante heures de garde à vue les meurtres.

Corps

À partir de ses indications, le corps de Jacques Massié est découvert au col du petit Galibier, dans le Var, et exhumé dans la journée du 22 juillet 1981.

200000298237326 juillet 1981. Archives Sud Ouest.

Affaire 

L’affaire d’Auriol fait la une des médias nationaux et régionaux. « SAC : des baroudeurs aux truands », titre « Sud Ouest » le 26 juillet 1981, en rappelant dans ses pages intérieures l’histoire des réseaux du Service d’action civique, la police parallèle créée par de Gaulle.

Tuerie

Dans l’enquête sur la tuerie d’Auriol, « on cherche toujours les cadavres », écrit le journal. « La sale affaire », comme l’appellent eux-mêmes les policiers, a pris hier une dimension nationale.

Gouvernement

« Le gouvernement, a dit le premier ministre Pierre Mauroy, est décidé à ne rien laisser dans l’ombre quelle que soit la situation des hommes qui pourraient se trouver au bout de l’écheveau ».

Extrapolations

Autour de l’affaire d’Auriol, on a parlé de trafic de drogue, de trafic d’armes, de fausses monnaies En l’absence de tout indice sérieux, il s’agit pour beaucoup d’extrapolations, du moins jusqu’ici. »

Massacre

Le 30 juillet 1981, plus de dix jours après le massacre, Massoni finit par désigner une ancienne mine à l’extérieur du village Les Mayons, dans le Var, comme l’endroit où les corps des autres membres de la famille Massié sont dissimulés.

Crime

L’atrocité du crime émeut la France entière et devient une affaire d’État. À la demande du président de la République François Mitterrand, le gouvernement dissout le SAC, le 3 août 1982.

Mémoires

Dans ses mémoires de conseiller de François Mitterrand, Jacques Attali rapporte une conversation privée au cours de laquelle le président de la République lui fait cette confidence :

« François Mitterrand : « Ces gens-là sont encore très puissants. Ils essaieront de déstabiliser le régime. Ce qui est arrivé à Salvador Allende peut m’arriver. Je le sais. » Il me confie, sans précisions, qu’il a reçu des menaces après le 10 mai 1981. 

Message

Un jour, lors d’un voyage en province, quelqu’un lui glissera dans la main un message pour lui prouver qu’on peut l’assassiner, le moment venu, sans difficulté. »

2000002982373La juge d’instruction, Françoise Llaurens-Gérin (G), Marina Massié (C) et les avocats Maîtres Gilbert Collard (2e D) et Jean Roussel (D) se rendent sur les lieux de la tuerie d’Auriol, le 27 juillet 1981.

Procès

Quatre ans après les faits, le procès de la tuerie d’Auriol s’ouvre aux assises des Bouches-du-Rhône, le 22 avril 1984. Il ne s’agit pas d’un simple fait divers, mais bien dune affaire politique. 

Françoise Llaurens-Gérin

« En filigrane de la tuerie d’Auriol et au centre des débats d’un procès-fleuve qui s’ouvre aujourd’hui : le SAC (Service d’action civique), dissous par le gouvernement en août 1982. Un SAC dont les « marécages » marseillais apparaissent à chaque page du dossier du juge Françoise Llaurens-Gérin ».

Délibération

Le 18 mai 1985, après 20 jours d’audience et sept heures de délibération, la cour d’assises condamne Jean-Joseph Maria, Lionel Collard et Ange Poletti à la réclusion à perpétuité, Jean-Bruno Finochietti et Didier Campana à vingt ans de prison, et Jean-François Massoni à quinze ans devant une salle pleine à craquer et sous les yeux des caméras, présentes depuis le début de cette affaire.


Belgique : deux bras et deux jambes découverts dans un frigo jeté dans un canal

2000002982373C'est un riverain qui a alerté les autorités belges.

Deux bras et deux jambes ont été découverts dans un frigo jeté dans un canal à Liège, en Belgique a indiqué le parquet le mercredi 26 juillet 2023.

Découverte

Une macabre découverte. Des membres humains ont été retrouvés dans un frigo jeté dans un canal en Belgique, a indiqué le parquet de Liège, mercredi 26 juillet 2023.

Réfrigérateur

La découverte a eu lieu au niveau du canal Albert, voie navigable reliant le port d'Anvers à Liège. Un riverain alerté par la présence d'un réfrigérateur émergeant de l'eau a immédiatement prévenu la police. Les forces de l'ordre sont alors intervenues pour le remonter sur une berge.

Membres

« On a tout de suite constaté la présence à l'intérieur de deux bras et de deux jambes », a confirmé Catherine Collignon, porte-parole du parquet de Liège, l'agglomération où a lieu le découverte mardi 25 juillet 2023.

Femme

L'observation des ongles ainsi que la présence de bijoux constituent plusieurs indices permettant de penser qu'il s'agit de membres d'un corps de femme, selon les premiers éléments communiqués par la porte-parole du parquet.

Enquête

L’enquête ouverte pour meurtre et confiée à un juge d’instruction devra notamment déterminer si le frigo a été jeté à l’eau depuis une voiture, un pont, ou depuis une embarcation.

Identifier

« Le plus important est désormais d'identifier la victime pour faire éventuellement le lien avec un dossier de disparition », a-t-elle souligné.


Affaire : Ludovic Janvier

2000002982373le petit Ludovic Janvier, six ans.

C’était le 17 mars 1983, à Saint-Martin-d'Hères (Isère), le petit Ludovic, six ans, est enlevé en pleine rue, sous les yeux de son grand frère. Aujourd’hui, l’affaire n’est toujours pas résolue. Le dossier vient d'être transféré au nouveau "pôle Cold Case", créé récemment à Nanterre.

Drame

Avant le drame, la famille Janvier est composée d’un couple, Jean-Bernard, le père de famille, Maryline, la mère, et de quatre enfants, Jérôme, sept ans et demi, Ludovic, six ans, Virginie, cinq ans, et Nicolas, deux ans. 

Famille

La famille vit depuis quelques semaines en Isère, dans la banlieue de Grenoble. Auparavant, ils habitaient dans la Sarthe, d'où ils sont originaires. Ils tenaient un bar-tabac, boulangerie, à La Fontaine-Saint-Martin.

Soir

Leur vie bascule le 17 mars 1983. Ce soir-là, Virginie, la petite sœur, n’est pas avec ses parents et ses autres frères dans la maison de leur tante. Une maison dans laquelle la famille séjourne quelques semaines le temps de trouver leur logement. 

Cigarettes

Virginie fête ses cinq ans, chez sa grand-mère dans la Sarthe. Peu avant 19 heures, le père, demande à son plus grand fils, Jérôme, d'aller lui chercher des cigarettes. Jérôme y va avec ses deux frères. Le magasin n'est pas très loin du domicile, de l’autre côté de la place. 

Homme

Mais leur vie bascule. Sur le chemin, les deux enfants croisent un homme. Il explique qu’il a perdu son chien, et que si on l’aide à le retrouver, il donnerait des bonbons. Jérôme, qui accompagnait son frère, se souvient comme si c’était hier : "J'ai laissé partir Ludovic avec cet homme"

Regard

Quand j'ai vu le regard qu'il me lançait, j'ai compris que j'avais fait une bêtise, mais c'était trop tard. Cette culpabilité me ronge toujours. Le regard de Ludovic me hante".

Casque

Depuis cette terrible soirée, personne n’a revu Ludovic. Jérôme est évidemment interrogé plusieurs fois par la police. Il parle d’un homme portant un casque de moto et un bleu de travail. Un portrait-robot est réalisé, mais ça ne donne rien. Une enquête pour enlèvement et séquestration est ouverte.

Squelette

Deux ans après sa disparition, en 1985, un squelette d’un enfant de 6-7 ans est retrouvé dans une grotte. Ce n’est qu’en 2008 que la famille réclame une analyse ADN, mais le squelette avait disparu. Fermeture d’enquêtes, manques de témoins, non-lieu.

Affaire

Cette mystérieuse affaire a connu de multiples rebondissements, mais n’a jamais été réellement élucidée. Faute d'éléments, un premier non-lieu est prononcé en 1988.

Disparitions

Mais les disparitions d'enfants s'enchaînent en Isère. De 1980 à 1990, des enfants âgés de 5 à 15 ans sont tués, enlevés ou portés disparus dans ce département. Le dossier est baptisé "les disparus de l'Isère". En 2008, une cellule d’enquête "Mineurs 38" est créée. 

Relancée

L’affaire de la disparition du petit Ludovic en fait partie. En 2014, un deuxième non-lieu est prononcé. Un an plus tard, l'enquête est relancée.

Espoir 

En 2023, un réel espoir inattendu : un pôle dédié aux "cold cases", ces affaires non élucidées, est créé au tribunal judiciaire de Nanterre. Ce pôle reprend 77 affaires non élucidées depuis sa création. Le plus ancien des 77 dossiers dont est saisi le pôle est le dossier Ludovic Janvier.

Drame

Ce drame a détruit la famille de Jérôme : "Mes parents, qui s'aimaient, se sont séparés. Ma mère a sombré dans la dépression, mon père aussi. Il est mort de chagrin" en 2007. Il a été incinéré dans la Sarthe.

Histoire

Aujourd’hui, Jérôme et Virginie sont retournés vivre dans la Sarthe. Virginie à Lombron, entre Le Mans et La Ferté-Bernard et Jérôme à Saint-Corneille. Depuis toutes ces années, les frères et la sœur de Ludovic Janvier continuent de se battre pour que l'histoire ne s'efface pas.



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Date de dernière mise à jour : 31/03/2024